Cameroun: Port en eau profonde de Kribi: Comment la route entrave son développement
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Cameroun: Port En Eau Profonde De Kribi: Comment La Route Entrave Son Développement :: Cameroon

Alors que l'axe principal Edea-kribi devient un véritable mouroir tant pour les véhicules que pour les hommes, les voies de contournements devant desservir le port sont toujours inexistantes
Kribi attend toujours la livraison de deux autoroutes prévues pour servir de voies de contournement pour l'accès au port en eau profonde. Selon nos confrères de economieducameroun.com , des deux projets, seul le tronçon Lolabe –Kribi est réalisé à plus de 80 % par l’entreprise chinoise CHEC. Prévus pour être livré en juin 2018, les travaux piétinent à cause du financement. La partie camerounaise a déjà déboursé juste 30 %.

Quant au tronçon Kribi – Edéa, un peu plus long, il est resté dans les mallettes et tiroirs comme celui du chemin de fer devant relier les deux villes. Une fois de plus, les financements font défaut, tout comme l’on attend encore le choix des entreprises qui devront exécuter ces travaux. « Ces deux projets, faisaient partie des missions du comité en charge du Complexe industrialo-portuaire de Kribi(CIPK) au même titre que les projets de la zone industrielle, de la ville nouvelle, de la mère de l’humanité et du chemin fer pour favoriser le développement du port de Kribi », s’insurge une voix dans les couloirs du port autonome de Kribi (PAK).

Il faut tout de même noter qu'à en croire celle-ci, le retard constaté sur l’axe Edéa – Kribi en l’occurrence constitue aujourd’hui le principal obstacle à l’éclosion du PAK, dont l’exploitation a été lancée en mars 2018 et qui malgré tout, enregistre des résultats encourageants, soit un chiffre d’affaires de 12 milliards de FCFA en douze mois. « Au vu de la progression des performances actuelles, si ces projets ne sont pas suivis des faits, leur absence risque de plomber les activités de cet important ouvrage donné comme une chance pour le développement économique du Cameroun et de la sous-région », observe-t-on du côté de l’exécutif municipal de la ville, où beaucoup d’espoirs sont portés sur cette infrastructure.

Quid de la route Edea-Kribi
L’axe Edéa- Kribi, long de 110Kms, est sûrement l'un, si ce n'est l'obstacle majeur qui freine le processus de développement de la ville de Kribi pour faire du port autonome de Kribi une destination privilégiée pour les opérateurs économiques, mais aussi pour les touristes. Cet axe, selon les statistiques, figure parmi les plus « accidentogènes » du Cameroun. Le dernier accident recensé remonte au moins d’avril 2019, un accident de la circulation qui a vu périr 4 personnes et faisant par la même occasion une vingtaine de blessés, tous passagers d’un car de transport en commun appartenant à une agence de transport actuellement suspendue par le ministère des Transports.

Selon les chiffres de la Ligue contre l’insécurité routière(LIGITIMES),l'état de la route est la cause de la grande majorité des accidents de la route qui sont enregistrés sur l'axe Fifinda- Londji long de 20Kms. Ici, la détérioration de la chaussée est très visible avec plus de quarante nids de poule, mais les travaux sont toujours attendus.
Le problème, fait remarquer un usager, est que, habitué à ne recevoir que les véhicules de tourisme avant la mise en service du PAK, cet axe accueille aujourd’hui les poids lourds et enregistre un trafic plus dense, ce qui nécessite un entretien permanent. Pourtant des travaux en urgence ont été annoncés par l’autorité portuaire au lendemain de la réunion d’exploitation élargie aux acteurs portuaires et par le ministère des Transports à la suite du drame d’Elogbatindi faisant suite différents rapports dressés par les administrations locales compétentes.

Certaines indiscrétions font savoir qu'au niveau du ministère des travaux publics, le dossier de cet axe est déjà bouclé. Ainsi, ils seront gérés en « régie», à hauteur de 50 millions CFA, un style propre au ministre Nganou Ndjoumessi.il faut dire que les travaux étaient même sensés débuter le 4 mai mais, rien n'est toujours visible sur le terrain. Malheureusement, ce sont les usagers de cet axe qui continuent d’en payer les frais chaque jour et la situation va de plus en plus dégradante.

Devrait-on attendre de nouveaux drames pour réagir ? » Peste Bertrand Ko’o, un opérateur économique qui fait déjà passer ses conteneurs par le PAK.
Initialement construit pour désengorger le port de Douala et booster l’activité économique non seulement au Cameroun, mais aussi dans la sous-région, grâce à son tirant d’eau de 16 mètres de profondeur et son infrastructure ultra moderne, le PAK, 13 mois après sa mise en service, ne suscite pas seulement de l’espoir mais de plus en plus d’inquiétudes.

« Si les performances enregistrées au cours de sa première année d’exploitation sont flatteuses et encourageantes, il faut dire que l’ éclosion totale de cet important ouvrage cher au président de la République et l’espoir des riverains sont confrontés à plusieurs facteurs, tels l’impératif d’arrimer l’offre à la hauteur de ses enjeux commerciaux et infrastructurels, la mise en place d’une base logistique et industrielle, et d’un dispositif règlementaire complet plus incitatif, l’opérationnalité de la voie de contournement, l’entretien permanent du réseau routier existant dont les nids de poules sont devenus ses marqueurs identitaires etc. », analyse Christophe Kamga, opérateur économique, habitué des lieux.

Ainsi, passée l’euphorie de ses dirigeants face au succès relatif de sa première année d’exploitation et en attendant son inauguration – un autre serpent de mer – si rien n’est fait, le port en eau profonde de Kribi ressemblera à n’en point douter à un mort-né, s’emporte, l’air grave, un familier du PAK.

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