Fête nationale du 20 Mai: Il n'y a à proprement dire, pas eu de Fête de l'Unité hier dans le NOSO
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Sous peine de subir des représailles de la part des combattants séparatistes anglophone, les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti de Paul Biya, ont pris part au défilé civil hier, habillés de foulards, de cache-nez, de parapluies et de masques.

Trente minutes, c'est le temps qu'aura duré, les défilés militaire et civil à Kumba, département de la Meme ( région du Sud -Ouest).

Et pour cause, le mot d'ordre de ville morte en vigueur tous les lundis dans cette ville anglophone du Cameroun, a été respectée à la lettre.

Rues désertes, ville calme. Et pourtant, hier lundi 20 Mai 2019, le Cameroun célébrait la 47 ème édition de sa Fête nations encore appelée Fête de l'Unité.

Un vrai blasphème pour les anglophones qui ne s'y reconnaissent pas, et plus encore, pour les séparatistes.

Alors que les forces de défense et de sécurité ont bravé la menace des branches armées séparatistes pour défiler en casques et gilets pare- balles, les militants du Rdpc ont eux, paradé masqués.

Ils étaient coiffés de foulards, de cache-nez et de parapluies, histoire de ne pas se faire identifier par les combattants séparatistes, lesquels n'hésiteraient pas le cas échéant, à leur donner atrocement la mort.

Toujours à Kumba, sur les 27 agents de l'État qui devaient recevoir des médailles dans la catégorie des Ordres nationaux, seuls cinq des récipiendaires, se sont présentés devant le préfet de la Meme, pour les besoins de la cause.

A Bamenda la capitale régionale du Nord-Ouest, l'ambiance n'était guère plus enviable. De violents coups de feu ont dans la matinée, opposé Armée camerounaise, et combattants séparatistes.

Le bilan de ces affrontements, n'a pas été communiqué. Adolphe Lele Lafrique le gouverneur de la région, a fait son apparition sur la place des fêtes, dans un véhicule militaire blindé.

A Bamenda tout comme à Kumba, les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir, ont dû défiler cagoulés.

La terreur des combattants séparatistes anglophones planait sur la ville. La tension était palpable, et les forces de défense et de sécurité, armés jusqu'aux dents, étaient en état d'alerte maximale.

Une fête de l'unité de façade

L'heure n'est donc plus au déni, au langage convenable des salons huppés ou à la langue de bois. Le Cameroun vit une crise politico- militaire très grave dans la partie anglophone du pays.

L'État y perd lentement, mais sûrement la main. Aucune conjecture n'est plus possible. Cette Fête nationale du 20 Mai, l'a outrancièrement laissé voir.

Les séparatistes anglophones ont imposé leur rythme à l'État. Les populations apeurées, préfèrent obéir à la terreur des séparatistes, plutôt que d'être rassurées par les forces de défense et de sécurité déployées par le gouvernement.

Il n'y a à proprement dire, pas eu de Fête de l'Unité hier, dans les deux régions anglophones du pays. Plus que jamais, il faut repenser Unité plutôt que de célébrer une qui n'en existe pas.

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