-
© Camer.be : Yolande Tankeu
- 03 May 2019 14:02:00
- |
- 3234
- |
Quand L'eau Devient Une Denrée Rare Au Cameroun :: Cameroon
L'eau c'est la vie a-t-on coutume de dire. Se ravitailler en eau pure, incolore, inodore et sans saveur reste un défi à relever pour les populations camerounaises.
Les robinets sont secs dans de nombreuses villes du Cameroun depuis plusieurs jours.
A Yaoundé par exemple, dans certains coins de Efoulan et plusieurs autres quartiers de Yaoundé situés en hauteur, c'est le régime sec. Les robinets ne crachent que de l'air, au grand détriment des ménages.
Dans certains quartiers de Yaoundé à l'instar du lieu dit Maetur Ebom, à Damase, par exemple, l'eau qui s'écoule par coup de chance a une couleur douteuse et, avant d'en faire la moindre chose, il faut la laisser décanter. "Le volume de production d'eau a énormément chuté après le tarissement du fleuve Nyong (centre) où nous captons l'eau pour alimenter la ville de Yaoundé", explique sous couvert d'anonymat une source de la compagnie de production et de commercialisation de l'eau courante.
A Douala, la rouille a fini par prendre le dessus sur certains robinets qui n'ont plus connu la visite d'une goûte d'eau depuis belle lurette.
A Bafoussam, l'eau du robinet n'est plus qu'un vilain souvenir dans plusieurs ménages. La crise est devenue "criarde depuis le début de cette année", selon M.Kamgaing président de la ligue camerounaise des consommateurs (LCC). Cette pénurie se traduit "par des coupures d'eau qui durent plusieurs jours" dans certains quartiers de la ville.
Dans la capitale économique du Cameroun, les causes de ces « graves crises d'alimentation en eau potable » demeurent du domaine du mystère pour les populations, et à la Camerounaise des Eaux dont le siège s'y trouve. L'on évoque de temps en temps des incidents intervenus sur les voies de canalisation d'eau qui part de la station de captage, de pompage et de traitement de Massoumbou, localité située à une vingtaine de kilomètres de Douala.
A Bafoussam, les enfants parcourent des longues distances à la recherche d'eau de puits ou de sources, qui est généralement à l'origine des maladies hydriques. Les pouvoirs publics bien au courant de cette situation ne donnent pas de garantie suffisante face à ces manquements. On dirait qu'ils ignorent que « l'eau c'est la vie », nous confie un conducteur de moto taxi.
A Kaelé dans l'Extrême nord, les robinets sont à sec depuis bientôt quatre mois
Toujours dans la partie septentrionale du pays, certaines canalisations d'eau qui datent de l'époque coloniale n'ont plus que de nom. Les travaux d'entretien et d'extension qui auraient été nécessaires n'ont pas été réalisés.
C'est un secret de polichinelle. Le Cameroun accuse un grave déficit énergétique. Dans le domaine de l'eau, la situation n'est guère meilleure, singulièrement en ce qui concerne l'approvisionnement des ménages en eau potable. Cet état des choses est par voie de conséquence, la cause du pénible décollage de l'économie nationale et de la précarité des conditions de vie des populations.
A Buea, Fleuves et rivières, nappes phréatiques, saison des pluies: l'eau ne manque pourtant pas dans cette région .« Pendant vingt ans, l'Etat n'a rien investi dans le secteur de l'eau, nous confie une autorité locale qui a requis l'anonymat.
Pendant que l'eau ne coule pas dans nos robinets, les factures d'eau continuent d'affluer dans les domiciles dit on pour les frais de l'entretien du compteur.
Au Cameroun, selon des chiffres de l'organisation mondiale de la Santé (Oms), le taux de couverture en eau reste encore très faible. Cette organisation onusienne estime à 30% le taux de couverture de la zone périurbaine contre 55% en zone urbaine. Moins de30% de la population rurale sont alimentées en eau potable.
Ces chiffres au Cameroun ont pour résultante l'absence d'une volonté politique matérialisée par la relégation de l'approvisionnement en eau des populations au rang d'axe mineur dans la politique du développement du pays durant les trois dernières décennies. Le secteur était laissé assez largement à l'investissement des divers partenaires étrangers. Ce qui explique qu'aujourd'hui encore, le gouvernement ne dispose toujours pas d'un cadre juridique unique d'orientation stratégique des activités en matière de gestion de l'eau. En milieu urbain, les installations en eau sont payées par les finances publiques, mais la gestion et l'entretien sont laissés à la charge des bénéficiaires.
En milieu rural, la gestion et à l'entretien des équipements d'eau potable en milieu rural connaît plusieurs types de difficultés: L'absence de notion d'intérêt commun, ou du service public cause une gestion défectueuse des installations.
Lire aussi dans la rubrique SOCIETE
Les + récents
TOURNEE DE SA MAJESTE MVEIMANI SOMBO AMBA CHEF SUPERIEUR DES SANAGA
Geste de générosité: La Dynamique Bamendjou au chevet des centres de santé intégré
ELECAM ou le Peuple, qui choisit le Président?
Survivre à l'injustice : Michel Thierry Atangana raconte son calvaire au Cameroun
PCRN : Atanga Nji refuse l'exclusion de Robert Kona, Cabral Libii conteste
SOCIETE :: les + lus
26 élèves surpris en train de tourner un film osé à Bafoussam
- 30 April 2015
- /
- 976941
Brenda biya sème la terreur en boîte de nuit à Yaoundé
- 15 July 2015
- /
- 511115
Menacée de mort par sa famille car elle est lesbienne
- 03 March 2016
- /
- 393380
Oyom-Abang : une femme marche nue à Yaoundé VII
- 09 July 2015
- /
- 374759
LE DéBAT
Afrique : Quel droit à l'image pour les défunts au Cameroun ?
- 17 December 2017
- /
- 160295