Véronique Nganou Djoumessi avoue avoir distribué 4 000 pagnes du 8 mars à 36 millions Francs Cfa
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Il ya trois semaines, la toile criait au scandale sur une affaire rapportant que Véronique Manguetet, l’épouse du ministre des Travaux publics (elle-même ancienne greffière en chef à la Cour d’appel du Centre, et actuellement en service au ministère de la Justice à Yaoundé) a fait un don d’une valeur totale de 36 millions francs (pagnes de la 34ème Journée internationale de la Femme du 08 Mars 2019, et frais de couture) aux femmes du département des Bamboutos (région de l’Ouest).

Une version que ne contredit par quelque élément que ce soit, Véronique Manguetet, épse Nganou Djoumessi que Camer.be est allé rencontrer le lundi 04 mars 2019 à 13 heures, à son bureau au ministère de la Justice à Yaoundé. En dépit de son laconique « Tout est erroné », la haute fonctionnaire de Justice et cadre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir à Yaoundé, n’a pas nié les faits.

La toile s’enflamme, s’indigne et s’interroge sur l’origine des fonds ayant permis à Véronique Nganou Djoumessi, d’offrir 4 000 pagnes du 08 Mars aux femmes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Il s’agit selon des données rendues publiques par les réseaux sociaux, de 4 000 pagnes de six yards estimés à 6 000 francs Cfa/pièce, pour un cout total de 24 millions francs Cfa. Ajoutés à cela, les 3 000 francs de frais de couture qu’on dit chaque bénéficiaire avoir reçu en espèces des mains de Véronique Nganou Djoumessi pour un total de 12 millions francs Cfa, il en ressort que selon nos informations, l’épouse du ministre des Travaux publics, a dépensé 36 millions pour offrir 4 000 pagnes du 08 Mars à ses camarades de parti. Une bonne chose en elle-même, mais qui mérite un peu plus de curiosité, pour une bienfaitrice qui n’est que fonctionnaire.

Origine des fonds…

Fidèle à son habitude, Camer.be qui ne s’est jamais laissé embarquer par le tout-va des réseaux sociaux, a pris réserve et recul nécessaires devant la tentation du sensationnel pour, servir à ses dizaines de milliers de visiteurs, une information recoupée et équilibrée. Toute chose qui a conduit votre correspondant de Yaoundé, auprès de la source : Véronique Nganou Djoumessi. Celle qui à tort ou à raison, est prise à partie sur la toile, pour une

dépense que d’aucuns jugent « indécente » et « très suspecte » pour une fonctionnaire, fut-elle l’épouse d’un ministre.

Nous sommes lundi 04 mars 2019. Il est 13 heures lorsque nous nous rendons à la Cour d’appel du Centre (Yaoundé), rencontrer Véronique Nganou Djoumessi que nous croyions (encore) greffière en chef à ladite Cour. « Elle n’est plus ici. Elle avait été affectée au ministère de la Justice », nous répond-on au poste de sécurité de la Cour d’appel du Centre. Direction ministère de la Justice. Nous passons par tous les contrôles faits de militaires et de gardiens de prison. Nous rejoignons enfin le 3ème étage du ministère de la Justice, et parvenons au bureau de Véronique Nganou Djoumessi. Sur sa demande, nous déclinons notre identité et l’objet de notre visite à la porte. Elle nous invite à entrer et à prendre place. « Nous sommes venu recouper des informations auprès de vous. Nous aimerions avoir votre version sur ces informations selon lesquelles vous avez offert 4 000 pagnes du 08 Mars aux femmes de chez vous, plus des frais de couture pour une dépense totale de 36 millions francs Cfa ».

« Tout est erroné », nous répond une Véronique Nganou Djoumessi pas vraiment prête à collaborer. Devant sa réponse à la sémanticité verrouillée, nous la relançons : « Avez-vous effectivement distribué les pagnes, et si c’est oui, combien? ». Et notre prestigieuse interlocutrice de nous répondre : « Allez prendre la bonne information sur Facebook. Que ceux qui ont publié ces informations, vous donnent la vraie version ». Surpris par un type de réaction qu’on rencontre très rarement chez des personnalité d’un certain acabit , votre reporter répond qu’il est du devoir de tout journaliste, d’aller recouper des informations à la source, et que c’est justement à elle (Véronique Nganou Djoumessi), de nous donner la version exacte des faits. « J’ai distribué les pagnes là-bas (Mbouda, Ndlr). Ce n’était pas en cachette. J’ai donné des pagnes aux femmes du parti (Rdpc, Ndlr). A vous d’aller voir la liste de toutes celles qui ont reçu ces pagnes », nous fait-elle savoir. Véronique Nganou Djoumessi avec une condescendance et une assurance plus ou moins maitrisées, nous tourne pratiquement en dérision. De la véracité des faits, elle s’en moque éperdument. Et plus tard, il sera exquis de tancer une presse qui ne va jamais à la source, recouper des informations, et livre à la vindicte populaire, sur la seule base des réseaux sociaux, ou encore sur des dénonciations reçues de manière unilatérale, d’un camp « ennemi ». Soit.

Aucun mot sur le nombre des pagnes, encore moins sur le montant dépensé. « J’ai distribué les pagnes du 08 Mars. Mais ça va vous servir à quoi maintenant

de fouiller dans cette affaire ? C’est déjà passé », nous fait savoir Véronique Nganou Djoumessi. Et votre reporter de repartir : « Mais Madame, nous sommes devant vous, et vous n’avez pas à nous envoyer à Facebook. C’est plutôt à vous de nous dire exactement ce que vous avez dépensé et nous indiquer l’origine des fonds, et non à Facebook. C’est justement parce que nous à Camer.be, ne sommes pas les journalistes de Facebook, que nous sommes venus à votre rencontre, afin de fournir une information équilibrée à nos dizaines de milliers de visiteurs ».

Au final, nous avons quitté Véronique Nganou Djoumessi, sans avoir appris d’elle-même, combien elle a dépensé, l’origine des fonds, combien de pagnes elle a distribué à Mbouda, Batcham, Galim et Babadjou, dans le département des Bamboutos. Une seule certitude : elle a avoué avoir distribué des pagnes du 08 Mars. Pour le reste, nous avons dû nous contenter de cette phrase à la sémanticité verrouillée : « Tout est erroné ». Comme pour contester la forme, et non le fond de l’affaire. Mais, le journalisme n’est pas un exercice de philosophie, de vaudou ou de dogme religieux. En l’absence d’éléments réfutant une version, il demeure que oui, Véronique Nganou Djoumessi a dépensé 36 millions francs Cfa pour distribuer 4 000 pagnes de six yards aux femmes du Rdpc de son département, les Bamboutos, dans la région de l’Ouest.

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