Argent sale : 670 déclarations de soupçons de blanchiments d’argent en 2018
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L’Agence nationale d’investigation financière (Anif) note une augmentation considérable comparativement à l’année 2018.

Dans le cadre de l’évaluation du dispositif national de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au Cameroun, lancée le 25 février 2019, l’on a appris que parties prenantes n’avaient transmis que 83 déclarations de soupçons à l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) au cours de l’année 2008. Le nombre de déclarations de soupçons reçues par l’Anif a atteint 670 en 2018.

Selon le directeur de l’Agence nationale d’investigation financière, Hubert Nde Sambone, les techniciens du blanchiment des capitaux ont pu blanchir près de 1 050 milliards de francs au Cameroun, au cours de la période de 11 ans, allant de 2006 à 2017. Le directeur de l’Anif, qui révèle ce montant dans une interview accordée au quotidien gouvernemental, soutient qu’en dépit des mesures prises par les autorités camerounaises pour combattre cette pratique, les techniciens du blanchiment d’argent font montre de plus en plus d’ingéniosité, afin de passer à travers les mailles des filets de l’Anif.

C’est ainsi que, des fonds publics détournés par des agents de l’Etat sont souvent réinjectés dans le circuit économique, à travers des prises de participation dans des entreprises locales ou étrangères ; ou encore des investissements colossaux dans des biens immobiliers dans le pays et à l’extérieur.

Cependant, sur la période 2017-2018, Hubert Nde Sambone déclare à cet : « Si vous jetez un coup d’œil sur notre rapport d’activité, vous allez vous rendre compte qu’il y a des cas de blanchiment qui ont été identifiés et les rapports ont été transmis aux autorités judiciaires compétentes. Nous sommes aujourd’hui pratiquement à 5 000 dénonciations reçues et à environ 700 rapports transmis aux autorités judiciaires. Pour ce qui est de l’évaluation financière, c’est en milliers de milliards de francs CFA ».

Hubert Nde Sambone indique qu’en ce moment, le Cameroun est en train de procéder à l’évaluation nationale des risques dans le secteur dont il est responsable. Cette évaluation a pour but d’identifier les menaces auxquelles le pays est confronté en matière de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Il est aussi question de pouvoir identifier les vulnérabilités et prendre des mesures qui permettent de faire face à ces menaces.

En effet, selon les textes organisant son fonctionnement, l’Anif bénéficie de la collaboration des banques, établissements de microfinance, compagnies d’assurance et autres institutions assujetties. Au plan réglementaire, ces structures sont tenues de transmettre à la cellule de renseignement financier de l’Etat, des déclarations de soupçons en cas de transactions effectuées par leurs clients et portant sur des montants bien déterminés. Toute chose qui permet à l’Anif d’entrer en scène pour des investigations.

Le blanchiment des capitaux s’effectuant de plus en plus grâce à des investissements dans des secteurs tels que l’immobilier, apprend-on, l’Anif a également intégré les quincailleries dans la liste des structures et autres institutions assujetties à l’obligation de lui transmettre des déclarations de soupçons.

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