Enquête sur le trafic des espèces protégées Doume-est Cameroun
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Enquête sur le trafic des espèces protégées Doume-est Cameroun :: CAMEROON

Un homme a été arrêté pour trafic et vente d'écailles de pangolin à Doume, dans la région de l’Est. Il a été arrêté par des agents de la Délégation divisionnaire de la forêt et de la faune du Haut Nyong, lors de sa tentative de vendre de 40 kg d’écailles de pangolin. L’opération a été menée en collaboration avec la police, le cabinet du Procureur de la République, et avec l’assistance technique de LAGA, un groupe de protection de la nature.

L'homme qui a été arrêté chez lui alors qu'il déplaçait le sac d'écailles de pangolin appartenait à un important réseau de trafic dans la région. Ils avaient été traqués par une équipe d’enquêteurs pendant plus de six mois. Le réseau est spécialisé dans la fourniture d’énormes quantités d’écailles de pangolin dans la région, qu’ils revendent dans les grandes villes, Yaoundé et Douala, selon une source liée à l’affaire qui a requis l’anonymat. Cette source a ajouté que c’était un coup de malchance s'ils n’avaient pas pu réunir de plus grandes quantités d'écailles lorsque l'arrestation a été effectuée. Cela pourrait s'expliquer par la présence soudaine et inopinée de gendarmes qui sillonnaient la ville.

L'équipe chargée de l'arrestation avait initialement pris pour cible deux trafiquants, mais un afflux soudain des gendarmes traversant la ville a effrayé l'un des trafiquants qui a immédiatement pris la fuite et s'est échappé à la vue de leurs camions stationnés dans la ville. Il a utilisé une moto pour s’échapper dans le quartier tandis que l’équipe, réalisant qu’il était en train de fuir, s’est immédiatement attaquée au deuxième trafiquant qui a été trouvé en train de trainer un sac d’écailles de pangolin hors de son domicile.

Située le long de l’autoroute Yaoundé - Bertoua, à environ 278 km de Yaoundé, la ville de Doume est en train de devenir un centre spécialisé dans la collecte et la fourniture d’écailles de pangolin. Les braconniers locaux et les trafiquants des villes et des villages comme Abong-Mbang, Dimako, Bertoua, Nden-Ndam, Kouen, Mendim, etc. y transportent et y revendent des écailles. Celles-ci sont achetées et stockées par certains grands trafiquants basés à Doume. Ils se rendent à leur tour à Yaoundé et à Douala, où ils fournissent d’autres trafiquants qui en exportent au Nigeria et en Asie. C'est la seconde fois que des agents de la faune arrêtent des trafiquants d'écailles de pangolin en moins d'un an. En mai dernier, trois personnes ont été arrêtées dans la ville pour trafic d’écailles de pangolin.

Le commerce illégal des écailles de pangolin est interdit et des peines de prison et des amendes attendent quiconque est reconnu coupable. Les écailles sont devenues un produit de choix pour les trafiquants d'espèces sauvages ces dernières années, après la flambée de leurs prix sur les marchés asiatiques où elles sont réputées pour avoir des propriétés médicinales. Cela a conduit la convention internationale réglementant le commerce des produits de la fauniques à placer les pangolins à l'index I, lors de la conférence de la Convention de Washington de 2016 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Cela se traduit par l'interdiction du commerce des écailles de pangolin pour tous les pays membres. Le Cameroun, signataire de cette convention, a immédiatement classé l'espèce dans la catégorie A, reflétant ainsi le nouveau statut acquis à Johannesburg. Les espèces présentes dans cette catégorie sont totalement protégées par la loi et leur commerce est considéré comme illégal. Toute personne reconnue coupable de ces accusations encoure une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans et une amende pouvant aller jusqu’à 10 millions de francs CFA, conformément à la législation nationale.

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