Jean-Marc Bikoko : Il y a un mépris des gouvernants vis-à-vis du peuple
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Le point focal de Dynamique citoyenne condamne l’arrestation de Maurice Kamto et appelle le peuple à opposer à l’illégalité administrative la légalité républicaine.

Dynamique citoyenne lance ses activités pour le compte de l’année 2019 dans un contexte de tensions marqué par l’arrestation de Maurice Kamto et plusieurs autres leaders de l’opposition. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
L’actualité récente nous conforte dans nos analyses antérieures sur la posture du gouvernement actuel qui entend se maintenir au pouvoir envers et contre tout. C’est ainsi qu’on constate une dérive autoritaire grave qui se caractérise par le non-respect institutionnalisé de la Constitution et des lois, la restriction des libertés où, au vu et au su des magistrats, des autorités administratives et les membres du gouvernement se mettent à interdire toute réunion et toute manifestation sous le prétexte de préservation de l’ordre public. Et le cas le plus patent, c’est celui du ministre de l’Administration territoriale, qui confond la fonction gouvernementale qui est républicaine à une autre fonction. La fonction ministérielle ne confère pas au titulaire le pouvoir de proférer des menaces aux Camerounais ! Ils sont au service de la nation, et la redevabilité c’est l’un des principes sacrés de la démocratie. Le gouvernement doit rendre des comptes au peuple et, il faut qu’il sache que tous les droits conférés aux citoyens par la Constitution doivent être respectés. De toutes les manières, on appelle à opposer à l’illégalité administrative la légalité républicaine. C’est pourquoi nous condamnons les arrestations de Maurice Kamto et de Joshua Osih qui a été relaxé. Maurice Kamto, lui, est encore enfermé. Or, il n’a fait que son devoir.

Vous exigez donc la libération du Mrc et ses militants…
Nous demandons au gouvernement de libérer ces gens parce que, c’est l’image du Cameroun qui est salie. Le Cameroun est un Etat de droit, et toutes les raisons fallacieuses qu’ils vont avancer sont fausses, parce qu’il y avait des acteurs qui étaient des témoins. Vous-même journalistes, vous y avez été. Ils n’ont fait que leur travail. Donc, cette dérive autoritaire est le fait de la condescendance, de l’impolitesse et du mépris des gouvernants vis-à-vis du peuple. Ceci fait en sorte que nous, à Dynamique citoyenne, nous disions : comme nous continuons de croire aux élections, parce que la dévolution du pouvoir passe par les élections, nous voulons tout mettre en oeuvre pour que le Cameroun soit doté d’un Code électoral juste, transparent, et consensuel.

Et quel est votre plan d’action pour contraindre le gouvernement à engager le chantier de ce nouveau Code électoral ?
On engage, dès ce mois de février, une campagne d’information et de sensibilisation, et la mise en place d’une coalition pluri-acteurs pour que tous les Camerounais exigent comme préalable à toute autre échéance électorale, la révision du Code électoral. camer.be. Parce que, si c’est avec le même Code électoral qu’on va aux prochaines élections législatives et municipales, le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, va dire : quand vous alliez aux élections, vous saviez que c’était comme ça. Comme on sait déjà que c’est comme ça, ils doivent changer ça s’ils voudraient continuer de dire qu’ils sont dans la démocratie. Mais, s’ils ne sont pas dans la démocratie, qu’ils ne le fassent pas et on déduira que le Cameroun est une dictature démocratique.

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