A 66 ans, il se pend par jalousie à Bazou.
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Le sexagénaire a préféré mourir plutôt que supporter les nouvelles fréquentations masculines de son épouse, avec qui il avait des incompréhensions connues.

Samuel Yitcheu, 66 ans, cultivateur de cacao et de café bien connu, a été enterré dans un coin de son champ le dimanche, 6 janvier 2019 à 16h, à Bazou. « Comme un animal ». Sans lamentations ni cercueil, juste dans la couverture avec laquelle il se couvrait. Il s’est pendu et selon la tradition locale, les morts de cette nature n’attirent aucune compassion. La maison-même dans laquelle le corps a été retrouvé, pour être habitée de nouveau, devra être exorcisée et réacquise par la famille auprès du tradi-praticien qui a coupé la corde de la pendaison.

La désormais veuve rapporte qu’au cours de la semaine, Samuel Yitcheu s’est régulièrement plaint d’avoir des soucis de santé, sans accepter de se rendre à l’hôpital. Il a même refusé la proposition de se rendre chez les médecins chinois de Batela (Bangangté), où il allait chercher des soins pour ses courbatures de planteur. « Je ne sais pas si j’aurai la force suffisante pour atteindre la salle de réunion du quartier. Je me sens mal », a-t-il dit à sa femme dimanche matin, au moment où celle-ci sortait pour aller vendre des arachides au deuil.

« Il est venu légèrement en retard. Il est allé lui-même porter la chaise sur laquelle il s’est assis, a assuré toutes ses obligations financières et l’a remise en place à la fin de la séance », témoigne un membre de la réunion. Alors que d’autres se rendent au culte dominical, il retourne chez lui. Vers 11h, la femme, inquiète de son état de santé allégué, revient voir ce qui se passe à la maison. Camer.be. Au salon ouvert, elle découvre que son mari est perché sur une corde au plafond. La langue pend, son pantalon est trempé, la chaise qui lui a permis de s’accrocher a été balancée. Elle crie et appelle au secours.

Les gendarmes font le constat qu’il s’est lui-même donné la mort. Appel est fait à un tradi-praticien pour le rite d’enterrement. Les langues se délient. Marié depuis 23 ans à l’état civil à une femme encore jeune, ils n’ont pas fait d’enfant. « Depuis trois ans au moins, elle n’avait plus le temps de son mari. Il l’a libérée », dévoile un voisin du quartier Carrière, derrière le Centre médical d’arrondissement de Bazou. Grâce au produit de son petit commerce, elle a construit sa propre maison en face de celle du mari. Où elle organise « le défilé des concubins ».

Le pauvre homme, devenu malade de jalousie, n’a pas su comment lui dire d’arrêter. Et s’est pendu pour ne plus voir ça.

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