Amnesty International exige la libération des élèves emprisonnés pour une blague
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C'est la quintessence d'une sortie datée du 15 décembre2018 de Marie Evelyne Petrus Barry, Directrice régionale d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest.

Quoi qu’ayant positivement accueilli la nouvelle de la libération de 289 personnes impliquées dans la crise anglophone, la patronne régionale de l'organisation non gouvernementale internationale de défense des droits de l'homme a estimé que ce « pas positif » doit amorcer un changement dans le traitement des droits humains au Cameroun. Un pays d'Afrique centrale où de nombreuses personnes font encore l'objet de détentions abusives, pour leurs opinions, et parfois pour des raisons qui feraient rire aux éclats s'il ne s'agissait d'êtres humains privés injustement de leur liberté.

C'est le cas des trois élèves, Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob condamnés à 10 ans de prison par le tribunal militaire de Yaoundé pour avoir partagé un texte d'une blague sur le groupe armé Boko Haram.

«Nous demandons aux autorités de les libérer, y compris les étudiants Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob condamnés à 10 ans de prison pour avoir partagé un texte d'une blague sur le groupe armé Boko Haram», écrit madame Petrus Barry.

Afuh Nivelle Nfor âgé de 19 ans au moment des faits et élève en classe de 1ère au lycée de Deido à Douala, et ses compagnons d'infortune Fomusoh Ivo Feh et Azah Levis Gob (résidant dans la ville de Limbé -région anglophone du Sud-ouest- qui venaient quant à eux de passer leur baccalauréat) avaient été interpellés en 2014 pour avoir partagé un message de plaisanterie sur Boko Haram. Le mercredi 5 octobre 2016, le tribunal militaire de Yaoundé avait reconnu les trois jeunes coupables de «non-dénonciation d'actes terroristes» sur la base d'un SMS sarcastique envoyé par Fomusoh Ivo Feh et qui disait: «Boko Haram recrute des jeunes de 14 ans et plus. Conditions de recrutement: avoir validé 4 matières et la religion au baccalauréat».

Au moment de leur condamnation, Amnesty international, avait appelé le gouvernement camerounais à libérer ces jeunes, indiquant qu'«une peine d'emprisonnement, quelle qu'en soit la durée, accentuera davantage le cauchemar de ces trois jeunes qui ont déjà passé près de deux années de leur vie en détention préventive».

«la tragédie que vivent ces jeunes est un non-sens. Réprimer l'humour ne permettra en aucun cas de vaincre Boko Haram et constitue une atteinte grave à la liberté d'expression. Cette répression aveugle doit cesser.», avait également fait savoir l'ONG sans se faire entendre.

4 ans après leur arrestation, et deux ans après leur condamnation à une lourde peine de prison pour une blague, Amnesty rappelle que « Les trois jeunes hommes sont maintenus en détention alors que plus de 310.000 personnes dans le monde ont écrit des lettres demandant au président Paul Biya de les libérer ».

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