Vous n’êtes pas d’accord avec la grande Une de Repères parue le 17 décembre 2018. Qu’est ce qui fait problème ?
Tout d’abord, j’aimerais remercier votre journal pour cette démarche qui tend à restituer la vérité. Comme toutes les entreprises subventionnées par l’Etat du Cameroun, EDC n’échappe pas au contexte socio économique actuel marqué par une forte mobilisation des ressources financières vers les priorités sécuritaires et l’organisation de la CAN. En effet, c’est depuis deux ans qu’EDC ne bénéficie plus des subventions de l’Etat. Ce qui exerce une forte pression sur les finances de notre entreprise.

Malgré cette situation conjoncturelle, nous continuons de remplir les missions que nous a confiées le gouvernement camerounais. Le barrage de Lom Pangar fonctionne normalement et les approvisionnements en gasoil sont effectifs. Sur le plan social, nous concentrons nos efforts pour le paiement régulier et à date des salaires du personnel et essayons d’apurer notre dette sociale au fur et en mesure en fonction de notre santé financière. Je profite pour remercier tout le personnel de EDC pour sa résilience face à cette pression financière qui pour ma part sera bientôt terminée avec le paiement des droits d’eau. EDC passe des moments difficiles, mais notre entreprise n’est pas au bord du gouffre.

Qu’est ce qui justifie ces multiples dénonciations des délégués du personnel à travers une abondante littérature transmise à plusieurs administrations ?
C’est déjà très bien de souligner qu’il y a des délégués du personnel à EDC. Cela prouve que nous sommes attentifs aux droits et revendications de nos employés. J’irai même plus loin avec la représentation du personnel au Conseil d’administration. Toutes ces instances de concertation et de dialogue sont présentes à EDC pour le bien du personnel. Nous comptons beaucoup sur ces derniers pour accompagner la direction générale dans cette période difficile et passagère. Toutes leurs revendications ont des incidences financières qui ne prennent pas en compte la situation financière actuellement de l’entreprise.

Nous avons pris acte de toutes ces doléances et nous apporterons des réponses au fur et à mesure que notre trésorerie le permettra. Toute cette littérature vient juste rappeler les problèmes de tension de trésorerie que subissent les entreprises publiques subventionnées et les difficultés auxquelles font face les managers au quotidien. A EDC, toutes les décisions managériales prises ont eu pour principal objectif la préservation des emplois et le paiement des salaires. Je peux vous confier que le personnel d’EDC n’a jamais eu d’arriérés et de retard de paiement de salaires.

Quels sont les futurs défis d’EDC ?
En septembre dernier, le ministre s’est rendu à Lom Pangar pour lancer les travaux de l’usine de pied qui devrait produire 30 MW pour la Région de l’Est et permettre l’électrification de plus de 150 localités. Nous sommes à pied d’œuvre pour que cet ouvrage de production d’énergie prenne corps et vienne créer les grandes opportunités d’industrialisation et améliorer les conditions de vie des populations de la Région de l’Est. A cet effet, l’Etat du Cameroun a renouvelé sa confiance à EDC à travers le déblocage de sa quote-part d’avance de démarrage des travaux. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. A la suite du gouvernement camerounais, la Banque africaine de développement vient de débloquer son contribution.

Tous les voyants sont verts pour la réussite des travaux. L’autonomie financière de EDC est également un chantier sur lequel nous focaliserons nos énergies, car elle permettra à notre entreprise de sortir du cadre des subventions de l’Etat et apportera des solutions concrètes aux revendications du personnel. C’est l’occasion de remercier le ministre de Finances et le ministre de l’Eau et de l’Energie pour leur implication dans ce dossier. Les discussions sont suffisamment avancées et je pense qu’EDC pourra bientôt bénéficier de cette autonomie.