Cameroun, Prostitution: Les nouveaux visages du marché du vice
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Cameroun, Prostitution: Les nouveaux visages du marché du vice :: CAMEROON

Contexte oblige, pour s’adapter à son temps le marché de la prostitution a subi des mutations notamment en ce qui concerne les lieux où elle s’exerce, et ses acteurs. Reportage.

Yaoundé, Cameroun

Yaoundé. Lieu dit Total Melen, il est 20 heures. Les nombreux débits de boissons situés le long sur la rue réputée chaude de Mini-ferme crachent d’ores et déjà leurs décibels dans un vacarme assourdissant auquel se mêlent le vrombissement des automobiles et des motos taxis, qui s’empressent à cet endroit. A cette heure de la nuit tombée, les rues sont encore encombrées de passants qui pour la plupart rejoignent leur domicile, après une journée de dur labeur.

Pour d’autres, ce n’est que le début d’une longue nuit, leur journée de « travail ». Evelyne A., la trentaine, en fait partie. Vendeuse d’oeufs cuits à la coque, c’est à cette heure que commence son commerce. Seau d’oeufs cuit sous le bras, elle explique : « je commence ma journée à 20 heures de lundi à dimanche, je me mets sur mon 31, puis je vais à "l’attaque", munie de mon petit seau d’oeufs transparent, avec 10 oeufs maximum et une petite boîte de piment ». Evelyne vend donc des oeufs toute la nuit à Mini – ferme, mais pas seulement.

En fait son concept est original, pour faire à la concurrence entre des centaines de prostituées qui se livrent une rivalité féroce ici, elle a choisi d’être mobile, itinérante, armée d’un alibi innocent : ses oeufs dans le seau.

Elle s’approche de vous pour vous proposer des oeufs à acheter et pendant que vous en êtes à vouloir vous faire servir, elle vous propose une marchandise bien plus intéressante et dont on peut discuter du prix, contrairement à l’oeuf. Voilà un des nouveaux concepts imaginés et mis en acte par les prostituées.

Il ne s’agit donc plus pour les prostituées de se tenir à des carrefours, le long de certaines ruelles obscures de la capitale ou de rester cachées derrière les comptoirs. Il y a désormais, les prostituées itinérantes à côté de celles qui officient à un lieu fixe. Et visiblement à en croire Evelyne, cette option peut s’avérer payante. «Mes recettes varient entre 6000 F Cfa et 25000 F Cfa, selon les jours et la chance».

La chance pour Evelyne, c’est quand par exemple un client imprudent l’embarque et qu’elle réussit à le droguer pour soutirer tout le contenu de ses poches. Elle peut ainsi voir son revenu nocturne multiplié au gré de la fortune.

Autre lieu autre concept: Ekounou. Approchée, une "callboxeuse" explique : « je gère le call-box mais en réalité, c’est la prostitution que je fais » . Christelle, 18 ans à peine, est habillé de manière soignée, tout le contraire de l’allure d’une tenancière de call box. « Je dois être belle pour attirer la clientèle, j’ai une garde- robe bien
fournie car les clients recherchent la qualité », se justifie t- elle. De plus en plus, les prostituées se cachent derrière les métiers innocents pour pratiquer leur métier.

Bien que cette pratique soit proscrite par la loi camerounaise, elle continue de sévir un peu partout, auprès de clients abonnés ou occasionnels.

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