Cameroun: Dr General Corantin Talla: "Les Patriotes vont se réveiller et agir"
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Cameroun: Dr General Corantin Talla: "Les Patriotes vont se réveiller et agir" :: CAMEROON

Ex leader-fondateur d’un mouvement baptisé ‘’Parlement des Étudiants Camerounais’’ qui a agité la scène nationale au début des années 90, il réside aux Usa où il s’est exilé depuis près de 26 ans. Certains l’appellent ‘’l’homme du 02 Avril 1991’’ en référence à la date à laquelle il a baptisé le mouvement estudiantin pro-démocratique ‘Parlement’ ; et d’autres ‘’ général Schwartzkopft’’, son nom de lutte. En plus d’être aujourd’hui titulaire d’un doctorat PhD en administration publique et politique gouvernementale de la Walden Univetsity aux USA, il est également titulaire de plusieurs diplômes en administration des bases de données Informatique Oracle. Par ailleurs, il travaille comme haut cadre et ingénieur des logiciels Oracle pour une agence gouvernementale américaine et est chef d’entreprise en technologie de l’information et de la communication. Sa vie sur le plan humanitaire et politique est très riche car ce compatriote né dans le Centre il y a de cela près de 50 ans, est président de l’Ong américaine dénommée Conscience du Cameroun (Cdc). Il envisage lancer un parti politique éponyme. Dr Corantin Talla, est aussi l’initiateur et coordinateur général de la Résistance Interne Contre le Hold-up Électoral (Richel) qu’il présente comme une nouvelle force politique révolutionnaire dont l’ambition est dit-il, de remettre aux Camerounais la plénitude de leur souveraineté à travers des actions surplace au Cameroun visant à contraindre le gouvernement à réorganiser des élections libres et transparentes et/ou engager des réformes électorales et institutionnelles pré-électorales. Il a accepté s’ouvrir pour scruter le présent et l’avenir du Cameroun ; de son même que son passé, son présent et son futur.

Il y a quelques jours, les habitants de Bafoussam ont été surpris à leur réveil de constater que leur ville était inondée de tracts appelant à la résistance contre le ‘’hold-up’’ électoral. Après recoupage, il semble que soit vous l’auteur de ce fameux tract. Est-ce vrai ?

Oui tout à fait j’assume la paternité de ces tracts. En effet, ces tracts appelant au transport mort dans cette ville ont été ventilés dans le cadre de la phase 1 de l’opération de Résistance Interne Contre le Hold-up Electoral (Richel) que nous avons initiée le 22 Novembre 2018. Les ‘’richeliers’’ sur le terrain ont fait un bon travail de quadrillage de la ville avec au moins 5000 tracts. Comme vous pouvez le constater, notre plan d’initier cette opération est bel et bien antérieure à l’annonce faite par Maurice Kamto le 26 Novembre 2018 au sujet des mots d’ordre de villes mortes dans les villes du Cameroun. D’autres actions sont prevues dans les jours a venir.

Qu’est-ce qui motive une telle initiative ?

Le Richel est né de la frustration des Camerounais de voir leurs votes chaque fois spoliés par un régime qui manque de volonté politique de créer des conditions d’organisation des élections réellement transparentes au Cameroun. A la suite de la dernière mascarade électorale, il a été démontré lors des audiences à la cour constitutionnelle que la justice électorale n’a pas été rendue. Il a été clairement observé une collusion entre le candidat Biya, la Cour Constitutionnelle et Elecam à tel point qu’il est inacceptable de reconnaitre ce candidat comme le vainqueur de ces élections. Par ailleurs, aucun des autres candidats n’a démontré sans l’ombre d’un doute qu’il est le vainqueur de cette élection. C’est dans cette optique que l’opération Richel consiste entre autres de dénoncer le hold-up électoral, de mener des actions concrètes pour obtenir la reprise des élections dans des conditions transparentes et ou obtenir des reformes électorales avant la tenue de telles élections. Le Richel œuvre également pour une résolution prompte de crise dite anglophone dans le cadre d’un dialogue national franc et inclusif. Vous voyez donc que le champ d’action du Richel est immense.

Vous résidez en hexagone, comment parvenez-vous à inonder une ville au Cameroun de tracts ?

Je coordonne les actions et assure la logistique depuis les USA et les richeliers c’est-à-dire combattants du Richel font le reste. Ce sont des patriotes qui comme moi pensent qu’il faut sortir les Camerounais de 36 ans de gestion désastreuse de notre pays par Biya et sa bande de collaborateurs corrompus et incompétents qui ne loupent aucune occasion de spolier et d’humilier le peuple Camerounais. Vous avez encore à l’esprit le récent retrait de l’organisation de la Can 2019 au Cameroun du fait des maux que je viens de décrier plus haut.

Qu’est-ce qui justifie votre réengagement en 2018 alors qu’on ne vous a pas trop entendu en 1997 et 2011, quand d’autres activistes et partis politiques de l’opposition criaient à la fraude électorale massive ?

Non peut être que c’est vous qui n’êtes pas informé des activités des activistes Camerounais de la Diaspora qui se battent à chaque occasion pour que les choses changent positivement dans notre pays. Par exemple, depuis que je suis en exil aux Usa, j’ai travaillé avec les autres compatriotes activistes de la diaspora pour dénoncer la mauvaise gouvernance du régime de Biya et initier des actions pour mettre à mal ce régime telles que des manifestations contre les dirigeants Camerounais en visite dans la diaspora, des lobbying auprès des organisations internationales pour prendre des mesures contre ce régime, les lettres à la Caf pour retirer la Can 2019 au Cameroun etc….Pour être plus concret, en 2008 j’ai organisé une manifestation contre le massacre des jeunes camerounais au Cameroun, en 2011 des organisations de la diaspora patriotique camerounaise tels que la Conscience du Cameroun que je dirige, le code dirigé par Brice Nitcheu, le Ccd dirigé par Robert Waffo, mon ancien lieutenant du Parlement estudiantin, le tribunal article 53 dirigé par Patrice Nganang et d’autres organisations avions formé un front uni pour le boycott de l’élection présidentielle de 2011. Et ce boycott était un succès total dans la diaspora et dans une moindre mesure au Cameroun.

Y-a-t-il un lien entre votre mouvement de contestation et celui entrepris par le Mrc ou la fameuse ‘’Brigade anti-sardinards’’?

Il n’y a aucun lien entre le Richel et les autres organisations que tu cites là. Toutefois le Richel encourage toutes les actions parallèles pouvant concourir à une alternance démocratique au Cameroun, la résolution du problème anglophone, les reformes électorales..etc. Bref toute action visant à améliorer la gouvernance démocratique de notre pays

Quels sont vos rapports avec John Fru Ndi, Me Yondo Black et autres ténors de la scène politiques du début des années 90 ?

Je n’ai plus de contacts avec ces leaders d’une autre génération avec lesquels nous avons travaillé dans le cadre de l’union pour le changement. Toutefois, nous sommes en contact avec les autres forces politiques plus jeunes de l’intérieur qui continuent de se battre de manière désintéressée pour un changement positif de notre pays. De nombreux ‘’richeliers’’ font partie de cette catégorie de patriotes de divers tribus du Cameroun avec lesquels nous travaillons en toute synergie.

L’opération Richel ne cache-t-elle pas vos plans pour l’année 2019 avec les municipales, les législatives et peut-être les régionales ?

L’opération Richel est une opération citoyenne et patriotique qui vise à créer des conditions adéquates pour des élections transparentes. Si ces conditions sont réunies entretemps, pourquoi ne pas soutenir la candidature de nombreux richeliers, pour la plupart des jeunes, au cours de ces échéances politiques. La Conscience du Cameroun qui entend se muer en une force politique incontournable au pays ne manque pas d’ambition pour le plus grand bien du peuple Camerounais. Les richeliers sont des hommes intègres pétris d’expérience dans divers domaines socio-politiques, économiques et technologiques dans notre bien et dans la diaspora. Mes ambitions personnelles s’accompliront quand je ne serai plus interdit d’entrée au Cameroun.

En 1993, vous avez lancé une opération de boycott des produits made in France à Bafoussam. Avec du recul, avez-vous des regrets ?

Oui en 1993, nous avons l’opération de boycott des produits sous ma houlette avec d’autres compatriotes tels que Me Tsapy Lavoisier et autres. Cela était un succès total et nous comptons reprendre un pareil boycott dans le cadre d’une des phases de l’opération richel. Donc en conclusion je n’ai aucun regret par rapport à ces produits français, notamment les produits brasseries qui constituent l’opium du peuple Camerounais.

Certains de vos camarades exclus des universités au Cameroun en 1992 sont surplace au pays. D’autres sont rentrés d’exil sans être inquiétés. Peut-on envisager votre retour au pays ?

Comme je l’ai dit plus haut le régime de Biya m’a refusé l’autorisation d’entrer au Cameroun à plusieurs reprises alors que d’autres Camarades exclus de toutes les universités du Cameroun en 1993 comme moi par Titus Edzoa, ministre de l’enseignement supérieur à cette époque, y vont et reviennent sans problème. Vous pouvez tirer des conclusions….le régime Biya a une rancune tenace contre les vrais combattants incorruptibles .

Vous semblez évoluer aujourd’hui en solo. Que sont devenus vos camarades qui étaient à vos côtés dans le cadre du Parlement estudiantin qui vous a révélé ?

Ma réponse à la 4ème question dément d’emblée votre assertion. Robert Waffo, par exemple, que j’ai mentionné plus haut était un des leaders du Parlement comme moi et il continue à se battre dans le cadre du Ccd. Il y a aussi Serge Jacob Fotso , un de mes anciens lieutenants du parlement qui est reste actif, surtout dans les réseaux sociaux. Toutefois, je dois avouer que de nombreux autres ‘’parlementaires’’ aujourd’hui en exil à l’étranger sont complètement déconnectés de ce qui se passe au Cameroun.

La violence de vos discours est perçu par certains comme une forme de surenchère pour maintenir votre statut d’exilé politique. Que répondez-vous ?

Ça me fait Rire. J’ai été exilé politique même déjà depuis le Cameroun ou moi et les 3 mousquetaires du Parlement à savoir Talla Corantin alias ‘’général schwarzkopf’’ , Waffo Robert alias ‘’général Collin Powell’’, feu Yimga Yotchou Blaise alias ‘’Abu Nidal’’ avons passé près d’un mois dans les locaux de la Communauté Economiques Européennes (CEE) comme réfugiés politiques. Depuis 26 ans que j’ai quitté le Cameroun, je suis exilé politique irréversible et une perception de virulence de mes propos n’a rien à voir avec le maintien d’un statut que j’ai déjà à titre permanent.

La première opération Richel s’est soldée par un échec. Peut-être parce que son leader est à plusieurs milliers de kilomètres. Ne pensez-vous pas que ce soit un projet mort-né ?

Il est bien comme il fallait s’y attendre que la population n’ait pas suivi ce mot d’ordre. Les Camerounais d’aujourd’hui pour quelques raisons, ne sont pas prêts à faire des sacrifices pour libérer leur pays des mains des brigands et souillures qui les dirigent. Le fait de ma résidence dans la Diaspora n’a rien à voir, car même les leaders locaux comme Kamto n’arrivent pas à faire suivre leurs mots d’ordre par la population Camerounaise contrairement aux années de braise ou les jeunes Camerounais étaient plus motivés et actifs politiquement. Toutefois, le dernier contentieux électoral a montré un certain éveil de la Conscience politique des jeunes Camerounais qui ont eu à suivre assidument les débats à la cour constitutionnelle parfois même au détriment des matches de championnats européens ou des ‘’facetime live videos’’ inutiles. C’est un signe prometteur et je crois sincèrement que dans les jours et semaines à venir, les compatriotes vont se réveiller et agir. Nous allons nous atteler à cela. Savez-vous que l’Ayatollah Khomeini avait réussi sa révolution islamique à partir de l’étranger ?

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