Revirement - Abandon des charges contre Me Ndoki : Le ministère public n’a pas donné les raisons
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Le ministère public n’a pas expliqué les mobiles de l’arrêt des poursuites contre l’avocate, porte-parole du Mrc dans le Wouri, et 51 autres militants de ce parti, qui ont comparu au Tribunal de première instance de Douala ce 4 décembre 2018.

Des dizaines de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) ont pris d’assaut la principale salle des audiences du Tribunal de première instance (Tpi) de Douala-Bonanjo, mardi 4 décembre 2018. Vêtus de Tee-shirts de couleur blanche, sur lesquels l’on pouvait lire « Vive la liberté ! », ces militants, qui sont venus à bord de deux voitures Coaster, tenaient à manifester leur soutien à 52 autres camarades du parti, qui comparaissaient dans le cadre du procès des manifestants interpellés le 27 octobre dernier à Douala. Parmi ces accusés, l’avocate Michelle Ndoki, porteparole du Mrc dans le Wouri, vêtue d’un tee-shirt blanc, où était gravée l’inscription « Non au hold-up électoral ».

Après vérification de la présence effective des 52 accusés, le juge a donné la parole au procureur de la République pour ses réquisitions, en cette audience d’ouverture du procès. Mais, contre toute attente, le ministère public requiert l’abandon des poursuites contre les 52 mis en cause, après avoir comparé ces militants du Mrc à certaines figures mondiales de la révolution et de la rébellion. Le réquisitoire du procureur a duré près de 1h30 minutes.

Le ministère public n’a pas donné les raisons de cet abandon subit des charges retenues contre les 52 militants du parti de Maurice Kamto. Un revirement pour le moins surprenant aux yeux des conseils de maître Michelle Ndoki et de ses 51 coaccusés. L'info claire et nette. « Le procureur s’est mis plutôt à insulter et à traiter nos militants de va-t-en guerre, d’imposteurs, et à les comparer à Che Guevara », s’est offusqué Me Emmanuel Simh, porte-parole du collège des avocats de la défense, au sortir de la salle des audiences. « Ç’aurait été plus judicieux si le procureur de la République avait permis aux avocats que nous sommes, de défendre notre consœur. Mais, tel n’a pas été le cas », a déploré pour sa part Me Roland Dieuwou.

« On avait besoin que le procureur nous explique ce revirement », a déclaré Me Michelle Ndoki sur les antennes d’une chaine de radio privée émettant de Douala, lors d’une édition du journal parlé. Me Michelle Ndoki et ses 51 coaccusés étaient poursuivis pour « manifestation illégale », « apologie des crimes » et « appels à l’insurrection ». Le 27 octobre dernier, soit cinq jours après la proclamation de la victoire de Paul Biya à l’issue de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, Me Ndoki et les 51 coaccusés avaient été interpellés lors des manifestations publiques organisées à plusieurs endroits de la ville de Douala. Les participants à ces marches pacifiques protestaient contre le hold-up électoral organisé par Elections Cameroon et entériné par le Conseil constitutionnel. Ils revendiquaient la victoire « volée » de Maurice Kamto, le candidat du Mrc à ladite présidentielle.

Les manifestants avaient passé quelques heures à la Division régionale de la Police judiciaire du Littoral (Drpj-L) et à la Légion de gendarmerie du Littoral, avant d’être relaxés le même jour. Le procès, initialement fixé au 5 novembre, c’est-à-dire la veille de la prestation de serment du président déclaré réélu, avait été renvoyé au 4 décembre.

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