Le pénalty manqué de Samuel Eto’o Fils
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Arrivé tel un messie dans l’imbroglio qu’était la gestion de cette Can 2019 dont le Cameroun a obtenu les droits en 2014 et ayant négocié pour un tête à tête Biya-Ahmad Ahmad au palais de l’Unité en octobre dernier, le goléador est depuis la décision du retrait de la Can, sujet de quolibets et de raillerie sur la toile et dans les médias.

Pluie d’insultes sur la toile ! Des propos désobligeants à l’endroit de Samuel Eto’o inondent les réseaux sociaux depuis vendredi dernier. Entre ceux des internautes qui lui collent des qualificatifs avilissants au motif qu’il a été un médiateur poisseux dans le dossier Can 2019 et ceux qui profitent de la situation pour régler leurs comptes sans raisons fondamentales, l’ancien capitaine des Lions indomptables en a pour son grade. C’est à croire que la colère des footeux s’est soudainement transformé le temps d’une décision, en une haine injustifiée contre l’emblématique footballeur.

Encensé, célébré, porté en triomphe hier pour son implication dans cette affaire, le « 9 » paie le lourd tribut d’une histoire où son aura et son entregent dans la sphère footballistique n’ont pas suffit à éviter l’échec. Mais à bien lire ces quolibets et ces injures qui s’abattent contre la star, il s’agit surtout de son soutien à Paul Biya. Pour ceux doutaient encore de l’implication du meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables dans la politique, ils en ont eu pour leur compte le 02 octobre dernier.

Déclarer sa flamme pour le Rdpc

Le joueur du Fc Barcelone l’a confié au sortir d’une audience que Paul Biya a accordée au palais d’Etoudi à la délégation de la Caf conduite par son président Ahmad Ahmad. Le « 9 » avait saisi la balle au bond pour déclarer solennellement que son cœur bat pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) dont son leader n’est autre que le président de la République, candidat à sa propre succession. Pour justifier son choix, le « Pichichi » avait alors confié que le Cameroun a besoin d’un leader rassembleur pour relever les grands défis qui l’interpelle. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. « Nous avons besoin d’un leader rassembleur. Moi à 37 ans, j’ai connu ce beau pays, ses frères qui aiment vivre ensemble parce qu’on a toujours connu la paix dans ce pays ».

Le quadruple Ballon d’or africain en avait profité pour appeler ses frères et sœurs camerounais à faire comme lui lors du scrutin du 07 octobre dernier. « Le plus important c’est que mes frères fassent comme moi. Je vais voter pour Paul Biya pour toutes ces choses qu’il m’a apportées, dans va mie, dans ma carrière. Et pour toutes ces choses que j’ai connues », avait-il confessé.

Souffre-douleur des fanatiques

A l’époque des faits, les camerounais avaient salué et célébré l’ancien buteur de Chelsea Fc pour avoir convaincu Ahmad Ahmad de rencontrer Biya à l’effet de parlementer et laisser le pays de Roger Milla organiser la Can 2019, en dépit des nombreux retards accusés dans les différents chantiers de constructions d’infrastructures sportives. Eto’o était alors présenté comme le sauveur de la Can camerounaise. D’ailleurs lui-même n’a jamais nié son implication dans ce dossier.

Dans une interview accordée le 8 mai dernier au magazine français France football, l’ancien capitaine des Lions indomptables discutait à cœur ouvert de son rôle de facilitateur entre les nouveaux dirigeants de la Caf et le pouvoir de Yaoundé dans la crise qui a secoué les deux parties dans le maintien du Cameroun comme pays hôte de cette compétition. L'info claire et nette. Présenté à une époque comme le souffre-douleur des fanatiques de l’équipe nationale fanion à cause de ses prises de positions visant à la défense des intérêts de ses coéquipiers et pour l’obtention de meilleures conditions de travail en sélection et brocardé par les dirigeants du football qui redoutaient son aura, l’annonce de son possible retour pour la Can 2019 faisait déjà jaser.

L’appel du drapeau

Interrogé sur son rôle de diplomate en rapport avec son rôle pour la bonne tenue de la Can 2019 au Cameroun, le meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables estimait que sa fibre patriotique a pris le dessus sur toutes les autres considérations. Pour Samuel Eto’o, il fallait tout faire pour que ce tournoi se passe en terre camerounaise comme prévu, « afin d'offrir cette opportunité unique au peuple camerounais ».

Bien loin des doutes émis suite à des retards dans la construction des stades, des problèmes dans l'organisation, etc, l’ancien Interiste avait répondu à l’appel du drapeau tel un soldat. « On m'a appelé pour apporter ma modeste contribution. Or, pour le Cameroun, je n'hésite jamais. J'ai servi d'intermédiaire entre la Confédération africaine (Caf) et l'Etat du Cameroun. Il est vrai que mon beau pays a connu des difficultés mais il est en train de tout faire afin d'être prêt à temps », confiait-il.

Quel discours avait-il donc tenu pour convaincre Ahmad Ahmad de donner la chance au pays des Lions ? Afin de les rassurer, confessait-il, « j'ai discuté avec les dirigeants de la Caf, son président en tête, M. Ahmad. J'étais le messager de l'Etat du Cameroun pour que les relations se clarifient. Certaines personnes de l'ancienne direction de la Caf (sous Issa Hayatou, non réélu en mars 2017) ont voulu créer des malentendus. Il fallait que je rassure. J'ai été un facilitateur choisi par l'Etat du Cameroun. Il le fallait ». En guise de récompense, l’homme est mangé à toutes les sauces. La loi du Karma ? Questions à deux sous !

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