Cameroun, Vendredi 30 novembre : Soirée de deuil national.
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Cameroun, Vendredi 30 novembre : Soirée de deuil national. :: CAMEROON

C'est vraiment un vendredi, jour de levées de corps et de veillée mortuaire au Cameroun. Que l'on ait eu confirmation que le Cameroun allait organiser la CAN 2019 ou comme cela s'est confirmé tout à l'heure que l'organisation de la CAN 2019 lui est retirée, le pays était et est dans le deuil.

Avec une confirmation de l'organisation, nous aurions été confortés dans l'idée que le pays est vraiment otage de quelques fonctionnaires et politiques qui depuis 2014 se sont évertués à faire traîner les marchés de manière à obtenir de les faire lancer en procédures d'urgence l'année dernière avec des surfacturations puant les rétro commissions à plein nez. Et il a fallu que l'Etat multiplie son endettement pour un événement dont il n'est toujours pas prouvé que nous en aurions tiré un bon retour sur investissement.

Et voilà le pays en proie à une multiplication de demandes corporatistes au moment même où les communes sont exsangues et leurs personnels sans salaires depuis 5 à 9 mois, l'économie au ralenti avec une présidentielle qui a coûté infiniment plus que ce que l'on dit alors que les différents fronts de guerre suscitent des appétits insoupçonnés dans la grande muette qui n'avait plus vu tant d'argent circuler sans contrôle aucun depuis l'affaire Bakassi. En outre, ces gens ont fait main basse sur tout ce qui pouvait contribuer au succès d'un événement qui, tel que c'était parti, n'aurait même pas laissé en souvenir des infrastructures sportives exceptionnelles après 46 ans d'attente et des infrastructures périphériques (voiries, hôtels, espaces de loisirs, centres commerciaux, rénovation d'hôpitaux, mobilité urbaine...) de qualité et en quantité comme retombées heureuses d'un événement de cette envergure. Rien.

Donc le pays aurait été en deuil de voir tant d'argent emprunté et mis sur un événement organisé au rabais sur des infrastructures qui n'auraient jamais été rentabilisés, puisqu'il y a belle lurette que les matches de football n'attirent plus du monde et n'a t on pas vu la Ligue de football professionnel incapable de relancer la saison faute d'argent ?

Un deuil pouvant en cacher un autre, nous avons alors le grand corrigé du deuil. Il a fallu que nous passions par l'humiliation de devoir nous entendre dire par des étrangers que nous ne sommes pas prêts. Fallait il réellement tant de coûteuses missions de la CAF et une attente si stressante d'une décision connue depuis de longs mois pour quelque chose dont nous étions plus convaincus que quiconque? Le cœur du ballot, les stades bien qu'avancés à des prix qui réveilleraient des morts n'étaient pas prêts. Sortis des stades, les dizaines de milliers d'étrangers attendus n'auraient même pas eu l'occasion de vider leurs poches au Cameroun pour nous faire rentrer dans partie des fonds investis (ne parle t on pas de 1000 millards FCFA en tout?), car les autres infrastructures périphériques sont soit inexistantes soit dans un état qui ne dénote aucun optimisme. Donc la CAF nous soulage en nous humiliant là où nous aurions avec un peu de c... demandé un report pour 2021 et notre honneur aurait été sauf.

Quand on bâtit le pays sur le faux et le mensonge, on s'oblige à faire dire au Chef de l'Etat qu'on sera prêt au jour dit. Le jour dit, c'était aujourd'hui et pas le 31 mai 2019. Et on n'est pas prêt. Et c'est en mondovision que notre honte a été bue. D'où le deuil. Le grand deuil.

Qu'a fait ce pays pour mériter de voir son nom si régulièrement traîné dans le déshonneur ?

Versons la cendre sur nos têtes ! Le Cameroun est vraiment en deuil.

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