Maurice Kamto : Ecce homo
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: Maurice Kamto : Ecce homo :: CAMEROON

Le plan de Maurice Kamto est de parvenir à susciter une intervention militaire étrangère sur notre territoire, donc de remporter par la force ce que le peuple camerounais lui a refusé dans les urnes. Voilà pourquoi il multiplie des actes de provocation vis-à-vis du pouvoir et des forces de maintien de l’ordre, pour en arriver à une confrontation tant souhaitée par ses alliés tapis dans le noir et qui ne peuvent sauter sur le pays sans prétexte. Et celui qu’il cherche à leur offrir est celui de « la protection de la démocratie » et de « la défense des droits de l’homme », prétendument. Non recevable.

Le Pr. Maurice Kamto est-il devenu fou ? Pas encore. Mais apparemment, l’on en est pas si éloigné. Compte tenu de ses dérives verbales et de certains de ses actes insensés. Tenez, par exemple, il a laissé un journal de la place le présenter comme le héros de Bakassi, quoique connaissant lui-même la vérité des faits. Au point où ses adulateurs claironnent ici et là : « Kamto a arraché Bakassi à l’envahisseur nigérian ». En plus, ils l’aident à s’égarer plus en prétendant que « le Mrc dont Maurice Kamto est le président, est le parti des savants ». Il en est même qui vont plus loin et allèguent que l’on ne veut pas de Kamto « parce qu’on est jaloux de lui ».

Ouououf ! ! ! Faut-il réagir à ces calembredaines. Leur conséquence déplorable étant de divertir la question dont l’enjeu porte sur l’acceptation des résultats tels que proclamés par le Conseil constitutionnel. Icelui en a vanté les mérites quelques années plus tôt, quand les « dogmes » de ladite institution satisfaisaient ses ambitions. Tout comme il a exalté le doigté, la sagacité et la justesse des vues de son adversaire politique d’aujourd’hui, au sortir du conflit de Bakassi. Ne l’a-t-on pas entendu dans les antennes nationales ! Alors, n’exagérons rien. Notre parution de la semaine dernière a fait une petite mise au point pour éclairer l’opinion à ce sujet.

Le Pr. Maurice Kamto, tout avocat, professeur d’université qu’il est n’est pas un « deus ex machina ». Il n’est ni le seul homme instruit, ni l’homme le plus instruit de la République. A Bakassi, il ne lui est revenu ni de brosser la vision, ni de définir la stratégie. Il a joué son rôle : un rôle de porteur d’eau dont il s’est assurément acquitté avec dévouement et compétence. Un peu comme le plébéien nietzschéen qui ne lève le pas le regard vers l’azur mais planche assidûment sur l’exécution de ses tâches domestiques. Dommage que l’on doive suivre ce grand esprit avec des arguments « ad hominem ». Nous voudrions bien élever le débat mais qu’il nous en donne les moyens. Massachussetts ne produit pas d’agrégé, la Harvard, le Mit non plus. Leurs produits sont-ils de moins bonne qualité. Il faut donc chercher ailleurs les causes profondes compossibles de cette agitation de surface dans laquelle nous embarque le mauvais perdant de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier.

Elles reposent sur ce que Francis Fukuyama, dans la fin de l’histoire et le dernier homme nommait « la thymotique », néologisme créé sur la base d’un autre mot grec. Par ce concept nouveau, il désignait cet instinct lointain, blotti au fond de notre « ego » et qui pousse le sujet soit à la survalorisation de soi, soit à la trop grande estime de soi. Voulez-vous un dessin ? Imaginez un athlète qui, pour avoir séjourné outre-mer exige de ne rentrer dans les rangs que s’il est titulaire à son poste, jamais comme le remplaçant d’un athlète du terroir.

Vous en connaissez un certainement. Un athlète, qui pour avoir remporté des médailles juge que la seule fonction qui lui convienne désormais au pays est celle de ministre des Sports. D’aucuns qui, pour avoir étudié en Occident sont à l’étroit dans des fonctions ordinaires. Ils méritent, pensent-ils, seulement la fonction présidentielle. Car ils ne respireraient plus le même air que le commun des mortels. Vous en connaissez un qui prétende que c’est avec lui que la terre a commencé à effectuer des rotations ou des révolutions ? Peut-être connaissons-nous le même homme.

Intervention militaire

Qu’à cela ne tienne, Maurice Kamto a de la suite dans les idées. Connaissant le degré d’implantation du Rdpc pour y avoir milité autrefois, et qui portait la candidature de Paul Biya, Kamto savait ne pas pouvoir renverser la donne en sa propre faveur. Conscient des insuffisances de sa préparation pour cette compétition de grande envergure, il a entrepris d’organiser des meetings populistes aux fins d’attirer l’attention sur lui, en vue d’y fonder ses revendications post-électorales. Ses confrères juristes tiendraient volontiers aujourd’hui ces meetings pour des « actes préparatoires ». Un mirage dans un virage. Le portail de la diaspora camerounaise de Belgique. Car le terrain électoral était quadrillé depuis fort longtemps. « Trop tard, Dossou », disait une lecture de l’école primaire, dans Mamadou et Bineta lisent et écrivent couramment. Ensuite, il donne dans la provoc au lendemain du scrutin. Toujours dans le but de créer de l’agitation sociale. Puis il este par devant le Conseil constitutionnel qu’il somme de se déclarer incompétent pour connaître du contentieux électoral, dont il avait néanmoins reconnu la compétence et la neutralité, en amont, au moment où ce dernier recevait sa candidature. Beaucoup d’amalgames visant à semer le trouble et l’inquiétude dans la conscience collective.

A la fin de l’audience, il sort de la salle en faisant grand bruit au milieu de ses troubadours - pour donner le change. Il remet ça le jour de la prestation de serment par le président élu. Le voilà dansotant au quartier Nlongkak de Yaoundé, loin des yeux et loin du cœur de ceux qu’ils voulaient récuser. Et la grand messe s’est dite sans lui. C’est à ce moment-là que le cas de Kamto aurait pu appeler quelques inquiétudes comme dans les signes avant-coureurs de la démence.

Représentez- vous un homme qui va danser - peut-être nu derrière les cases, quand toute la grande famille est assemblée sur l’esplanade publique du village ! Mais rassurez-vous, il n’en est rien.Le gars sait très bien où il va. L'information claire et nette. Ce Kamto cherche un affrontement avec la force publique pour arguer de brutalité et en appeler à l’intervention militaire de pays étrangers sur notre territoire, avec qui il avait déjà ourdi le complot de sang des Camerounais, avant même la convocation du corps électoral. Un député de la Nation déclare avoir été convié à une réunion se tenant dans une représentation diplomatique et dont le seul point à l’ordre du jour était un appel à l’intervention militaire de ce pays pourtant démocratique pour chasser du pouvoir Monsieur Biya.

Mais ce faisant, les responsables des partis politiques concernés se sont arrêtés à cet axiome. Voici donc l’homme, le savant, le devin, le mégalomane aussi et surtout, qui veut gouverner le Cameroun. Dans le sang. Sur les corps de ses compatriotes. Quand il aura fini de nous écraser tous, il gouvernera le collège de ses avocats. C’est-à-dire une vingtaine de personnes au maximum.

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo