PRÉSIDENTIELLE 2018 : Maurice Kamto franchit la ligne rouge !
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Après de multiples actes commis, mais aussi d’actions commanditées, par lui, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a procédé, le 06 novembre, à un simulacre de prestation de serment, le même jour que le président élu, Paul Biya.

L’article 7 de la Constitution du Cameroun est clair en ses alinéas 1 et 2 : « (1) Le Président de la République élu entre en fonction dès sa prestation de serment. (2) Il prête serment devant le peuple camerounais en présence des membres du Parlement, du Conseil constitutionnel et de la Cour suprême réunis en séance solennelle. Le serment est reçu par le président de l'Assemblée nationale. »

Ce sont ces dispositions textuelles que le candidat Maurice Kamto du MRC a décidé de violer ce 6 novembre 2018 alors que, dans le même temps, Paul Biya, en sa qualité de président élu, prêtait serment à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle sur la base des éléments juridiques déclinés plus haut. La sortie de Kamto marquait alors une sorte de défiance envers les institutions nationales. Une attitude irrévérencieuse que les forces de sécurité n’ont pas laissé prospérer. Il a été happé et conduit, selon les dernières informations, vers sa résidence sise au quartier Santa Barbara.

C’est la fin d’une journée qui, selon le plan de résistance nationale déclinée il y a quelques jours par Maurice Kamto, prévoyait entre autres activités «le 6 novembre 2018 à l’esplanade du stade omnisports de Yaoundé, le message du leader du MRC en tant que président élu de la République du Cameroun». En réalité, selon des sources proches du MRC, «il était prévu que Maurice Kamto prête serment comme président de la République camer.be». Seulement, ce jour là, jusqu’à l’heure indiquée, 11 heures, c’est une esplanade déserte du stade omnisports de Yaoundé qui attend désespérément le président du MRC.

Comme d’habitude, quelques piétons, commerçants et enfants dévisagent le long du stade. Aucun signe d’une manifestation en vue. Le décor est complété par la présence des éléments des forces de l’ordre. Seul lien avec la prestation de serment qui se déroule ce jour, la retransmission en direct sur écran géant qui attire quelques badauds. L’on va apprendre alors que «l’éclaireur» du MRC, le trésorier Alain Fogue, a été interpellé à cet endroit quelques minutes après.

C’est qu’en réalité, c’était une manœuvre de diversion. En effet, cette interpellation met la puce à l’oreille des responsables du MRC qui décident de changer de lieu de rassemblement.
C’est ainsi que le cortège de Maurice Kamto va se diriger plutôt vers le rond-point Nlongkak où, devant une vingtaine de badauds, il tient un discours au cours duquel il sera interpellé en compagnie de certains de ses lieutenants dont Christian Penda Ekoka, Me Emmanuel Simh et Okala Ebode. Selon différentes sources, ils sont conduits à la direction de la police judiciaire pour y être entendus.

LIGNE ROUGE

L’acte de défiance de Maurice Kamto est le nième d’une série inscrite dans le plan de résistance nationale de ce candidat arrivé derrière Paul Biya au terme de la présidentielle du 7 octobre 2018. Ce plan rendu public le 25 octobre 2018 par Maurice Kamto prévoyait en premier lieu, «5 minutes pour faire fuir le voleur». Cette activité, suivie de «10 minutes d’inactivité », consistait «à produire du bruit à l’aide des klaxons, des tam-tams, des sifflets bref, tout ce qui peut produire du vacarme, dans les villes de Yaoundé, Douala et Bafoussam».

Puis, il s’agissait du «port du blanc par tous les partisans du MRC le jour de la prestation de serment du président Paul Biya». Entre-temps, le 28 octobre 2018, les adeptes de M. Kamto troublent la messe à la Cathédrale notre Dame des Victoires de Yaoundé. Quelques temps après, les patriarches du Mfoundi commettent un communiqué de presse dans lequel ils fustigent cette «violation de ce lieu sacré, protégé, épargné et respecté ».

Dans leur sortie épistolaire, les gardiens de la tradition dans le Mfoundi mettaient déjà en garde le candidat du MRC contre toute récidive en suggérant à «celles de nos élites qui ont pris le parti de Kamto qu’il a franchi le Rubicon une fois. […] Dans la mythologie, personne n’a franchi ce fleuve deux fois». Cette fois-ci, sur le plan sécuritaire, les observateurs estiment que «Maurice Kamto a franchi la ligne rouge». Et pour cela, disent-ils, «il mérite que l’on s’attarde sur son cas». Et le gouvernement, qui avait prévu ce genre d’agissement, à travers le ministre de l’Administration territoriale (Minat), posait déjà les jalons d’un musellement de tous les fauteurs de trouble au cours de la période post-électorale. En effet, au cours d’un point de presse le vendredi 26 octobre 2018 à Yaoundé, Paul Atanga Nji, en dénonçant ce que les partisans du MRC ont toujours dénommé «le chassement » dans les réseaux sociaux, indiquait que «toutes les tentatives de trouble à l'ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté. Les auteurs, comme ceux qui les y auront incités, auront à répondre devant les instances judiciaires compétentes. La qualité d'ancien candidat à l'élection présidentielle ou membre d'un parti politique ne confère aucune immunité ».

Paul Atanga Nji avertissait en guise de conclusion : «Tous ceux qui seraient tentés de violer les lois de la République auront à en répondre devant les instances appropriées et subiront toute la rigueur de ces mêmes lois».

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