Avancées et reculades de la démocratie Camerounaise
CAMEROUN :: POLITIQUE

Avancées Et Reculades De La Démocratie Camerounaise :: Cameroon

La ville de Douala a vécu des moments chauds qui rappellent la période de braise des années 90. Manifestations, répressions et arrestations au menu.

Douala en effervescence.

Auparavant, des forces de l’ordre étaient postées dans tous les carrefours de la ville. Signe prémonitoire. Une demande de manifestation a été introduite par le parti politique Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Une fin de non-recevoir a été opposée par l’autorité administrative. Au parti on a estimé que c’est une entrave à la démocratie « Nous iront jusqu’au bout de notre logique » Celle de dénoncer une élection présidentielle truffées d’irrégularités. Et puis, la ville de Douala a failli s’embraser Samedi 27 octobre dans la matinée. Sans savoir pourquoi et comment, les populations ont été réveillées par des foules de manifestants, dans les arrondissements que compte cette ville cosmopolite. A Bonaberi, New Bell, Akwa, la ville s’est mise en effervescence, une sorte de chassé-croisé entre manifestants et forces de l’ordre. Des manifestants vêtus des tee-shirts estampillés « non au holdup-up électoral ». On apprendra qu’il s’agit des militants du MRC qui réclament « leur victoire violée » Des cris se faisaient de plus en plus menaçants « Nous voulons notre victoire à la présidentielle. Non au hold-up up électoral »

La patrie ou la mort.

Et puis, la police est entrée dans la danse. Identifier les manifestants. Maitre Michèle Ndoki, avocate et militante du MRC va refuser d’obtempérer en se jetant dans un caniveau « Biya tue moi avec toute ma famille, mais je meurs pour la liberté ». Liberté de cette avocate qui, devant le conseil constitutionnel avait exposé en mondovision les réserves de son parti quant au déroulement de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 dont son parti a demandé l’annulation dans certaines régions du pays. Les manifestants de plus en plus excités vont scander « la patrie ou la mort »Des instructions auraient été données par la hiérarchie de la police « de ne pas brutaliser ces gens car ils feront tout pour manipuler la communauté internationale et l’opinion nationale » Et pourtant, sur le théâtre des opérations à la vallée Bessengue, qui garde sa réputation de quartier général des manifestations des années 90, on a frôlé la pire. Les militants du MRC se sont tous assis, les mains en l’air, chantant l’hymne national, devant un cordon de policiers qui les a empêchés d’avancer vers Bonanjo dans les services du gouverneur de la région du littoral.

Ouverture fermée.

Au finish et à l’issue de cette journée folle, on notera plusieurs arrestations parmi lesquelles Me Michel Ndoki qui seront conduits à la police judiciaire de Bonanjo. Pour, dit-on dans les milieux de la police « exploitation » Au demeurant, faut-il le dire pour s’indigner de ce que, au lieu de lire le niveau qu’indique la température sociale au Cameroun, on cherche plutôt à casser le thermomètre. L’interdiction d’une manifestation publique à un parti politique est une entrave grave à la démocratie. Les manifestations-répressions-arrestations rappellent les années ayant marqué l’ouverture démocratique dans notre pays. 28 ans après, nous avons avancé à reculons dans cette ouverture-fermée.

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

canal de vie

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo