Cameroun: Les trafiquants d’écailles de pangolin comparaissent devant le tribunal de Bonanjo
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La troisième audience de l'affaire concernant six trafiquants arrêtés avec plus de 700 kg d'écailles de pangolin sera entendue devant le tribunal de première instance de Bonanjo à Douala, le 26 octobre. Au cours des deux premières audiences, l'affaire a été ajournée car trois des six trafiquants n'ont pas assisté à l'audience après leur arrestation et leur libération sous caution en août 2018.

Leur non comparution devant le tribunal évoquait un risque d’évasion puisque deux des trois principaux trafiquants étaient originaires de République centrafricaine, où la majorité des écailles de pangolin ont été introduites clandestinement au Cameroun peu de temps avant leur saisie à Bonapriso, à Douala.Un des trafiquants avait pris un avion de Bangui à Douala pour la transaction avant son arrestation.

Les autorités doivent déterminer si les trafiquants comparaîtront devant le tribunal après s’être abstenusà deux reprises, ce qui fait clairement enragercertainesparties impliquées dans l'affaire.Il convient de noter que lors del’opération coup de poing, il a fallu plusieurs heures à une équipe entière d’officiers de la police judiciaire et d’agents de la faune pour suivre et arrêter les six trafiquants appartenant à un réseau international de trafic d’écailles de pangolin.

Les trafiquants ont fait preuve d'une planification minutieuse pour éviter les arrestations, tandis que certains ont tenté de s'enfuir mais ont été arrêtés par l'équipe. Ces efforts ont peut-être été vains si les doutes sont confirmés quant au retour des trafiquants en République centrafricaine.Et cela soulève également la question de savoir pourquoi certaines cautions sont si souples qu’elles ne constituent pas un moyen de dissuasion susceptible d’obliger l’accusé à comparaître devant le tribunal. Certains experts en matière d'application de la loi faunique soutiennent qu'il est dangereux d'accorder des cautions dans les cas des personnes prises en flagrant délit parce qu'elles recommencent simplement leur commerce, en trafiquant d’espèces sauvages, alors qu'elles auraient dû être emprisonnées.

La plupart des écailles confisquées à Douala appartenaient au pangolin géant, un animal menacé de disparition. L'opération qui a abouti à la confiscation était assistée techniquement par LAGA, organisme chargé de l'application de la loi relative aux espèces sauvages, qui aide le gouvernement dans l’application de la loi sur la faune. Des enquêtes antérieures ont montré que les trafiquants étaient liés au trafic de cornes de rhinocéros et de trophées de lions.

En janvier 2017, le tribunal de première instance de Bonabéri a condamné deux ressortissants chinois qui ont été arrêtés avec plus de 5 tonnes d'écailles de pangolin, prêtes à être exportées illégalement, à une peine de 3 mois de prison. Cette décision a été considéréeà plusieurs égards comme étant une sanction extrêmement faible pour des personnes responsables du massacre de milliers de pangolins, et qui détruisent par la même occasion la faune sauvage en voie de disparition dans le pays. Ces jugements et autres décisions prises au niveau de la magistrature deviennent un sujet de préoccupation pour les défenseurs de l'environnement, car les trafiquants sont libres de retourner à leurs activités illégales au détriment de la menace qui pèse sur la faune sauvage du pays.

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