Depuis quelques jours , les forces de l'ordre ont envahi les artères de grandes villes du Cameroun; signe qu'il y a un véritable malaise social et une suspicion après le verdict du conseil constitutionnel.

Si un candidat a effectivement gagné les élections avec plus de 71% des suffrages exprimés, pourquoi a-t-il besoin des forces de l'ordre pour obliger le peuple à reconnaitre sa victoire?

La diffusion du contentieux électoral a révélé au peuple Camerounais l'étendue d'une fraude incommensurable destinée à maintenir le candidat du RDPC au pouvoir. Depuis lors, le peuple souverain qui s'est senti floué n'a de cesse de mettre en garde l'oligarchie dirigeante de Yaoundé qui du haut de magistère violemment usurpé, nargue les pauvres citoyens, les intimide, les arrête pour interrogation…

Depuis lors, des manifestations de protestation sont prévues partout dans le monde: Londres, Bruxelles, Paris, Montréal…Des signes qui laissent indifférents l'oligarchie gérontocratique de Yaoundé. Pire encore , le parachèvement de l'œuvre du candidat sortant s'est matérialisé par le développement des discours homophobes destinés à justifier l'ampleur de son échec et l'accomplissement de son dessein macabre de martyrisation du peuple Camerounais.

L'on est donc à mille lieux des fantasmes du "renouveau national" lorsqu'il affirmait à Yves Mourousi en 1983 « Je voudrais qu’on retienne de moi l’image de l’homme qui a apporté la démocratie et la prospérité ».

Au moment où sonne tout doucement le crépuscule de « l'homme lion», le Cameroun est devenu un vaste champ de ruine. L'histoire retiendra que lors de son accession au pouvoir en 1982, Paul Biya soutenait lui-même qu'il hérite d'un pays prospère , stable, riche…

Peut-on en dire autant 36 après? Le mérite a foutu le camp au profit de l'anustocratie , du tribalisme, du népotisme, du clientélisme…«La démocratie avancée» de Monsieur Biya se caractérise par: la violence, la fraude à grande échelle, les bureaux fictifs, la fabrication de faux procès-verbaux, la corruption systématique, le chantage, les assassinats ciblés, les arrestations arbitraires, la torture…

Le bilan n'est guère reluisant sur le plan économique. Le Cameroun est rentré dans un cycle d'endettement massif qui croit de 10% chaque année sans pour autant améliorer le niveau de vie des Camerounais. 1/3 de la population vit sous le seuil de pauvreté avec moins d'un dollar par jour.

Le tissu industriel a été complètement démantelé, la production agricole abandonnée ou cédée aux occidentaux.

Bref, Paul Biya n'a apporté ni la démocratie, ni la prospérité. Au contraire, en plus de la misère , de la corruption et du tribalisme , il nous laisse également la guerre. C'est un pays profondément divisé, meurtri , une économie délabrée qu'il laisse comme héritage au peuple Camerounais.

De partout on n'entend que pleurs, larmoiements, cri de détresse, appel à l'aide…

Cette fois-ci, le peuple souverain a dit non.

Non à l'imposture;

Non à la manipulation;

Non au tribalisme;

Non à l'incompétence;

Non à la tricherie;

Non à la fraude.

Qui fera entendre raison à Paul Biya avant qu'il ne soit trop tard?

Que Dieu veille sur le Cameroun.