Ils ont fait irruption dans un centre de vote et ont voté dans plusieurs bureaux de vote.

L’élection présidentielle du 07 octobre dernier a connu une amélioration dans son organisation par rapport aux scrutins précédents organisés dans la région de l’Est, malgré quelques couacs. « Les opérations électorales étaient bien organisées, mais j’ai juste constaté que les noms n’étaient pas écrits par ordre alphabétique sur les listes électorales et cela donnait trop de difficulté aux électeurs pour retrouver leurs bureaux de vote car, il fallait regarder les photos », remarque M. Mbouli.

Dans la journée du dimanche, alors que le vote se déroule en toute sérénité dans tous les bureaux de vote de la ville de Bertoua, un groupe d’une vingtaine de militaires arrivent au centre de vote de l’école catholique Saint Jean-Bosco où sont logés quatre bureaux de vote et, sans respecter les procédures, font irruption dans le premier bureau de vote et accomplissent tous leur devoir civique. Ils se rendront ensuite tous dans les trois autres bureaux pour le même exercice. Interrogé sur le respect des procédures de vote par ces hommes en tenue, le président du premier bureau de vote a préféré garder le silence. La scène s’est déroulée en présence du secrétaire général de la coordination régionale pour l’Est du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), par ailleurs représentant de son parti dans le bureau de vote A.

Maurice Kamto s’en est pris au président du bureau de vote pour dénoncer cet acte. « Il y a que le délégué régional pour vous répondre », laisse entendre le président du bureau de vote. Mieux encore, le délégué régional d’Elecam dans la région de l’Est est arrivé sur les lieux au moment où les hommes en tenue achevaient leur besogne dans le dernier bureau de vote. Interpellé à son tour par le militant du Mrc sur cette violation flagrante de la loi, c’est une repose évasive qui sera servie à l’opposant. « Vous faites trop d’agitation », dira Nazaire Beka, délégué régional d’Elecam pour L’Est.

Le représentant du Mrc dénonce aussi l’attitude de certains médias. « Même les journalistes ne disent rien. Voilà la fraude qui se déroule devant une équipe de la Crtv, ils ne me donnent pas l’occasion de m’exprimer devant leur caméra c’est dommage, ils refusent même de venir vers moi », se plaint-il.

Au centre de vote du lycée technique de Bertoua Kano, le délégué régional d’Elecam, Nazaire Beka, s’est encore illustré en arrachant tous les documents de Florence Ollé, une observatrice accréditée par l’Ong Un Monde Avenir, qui suivait en toute tranquillité les opérations de dépouillement dans un bureau de vote. Motif avancé : l’Ong n’était pas autorisée à observer cette élection présidentielle.

D’une manière générale, rappelons que pour cette élection présidentielle dans la région de l’Est, 320 369 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales. Ils étaient répartis dans 1 437 bureaux de vote. Six organisations ont observé l’élection à l’Est : la Nouvelle perspective, l’agence de promotion et la protection des droits de l’Homme, de la démocratie et des libertés, l’Organisation nationale de défense des droits de l’Homme, la mission communautaire d’action au développement économique et social, l’Association nationale de défense des droits de l’Homme et l’enfant et l’Union Africaine.