L’enjeu de cette élection du 7 Octobre 2018 de mon point de vue personnel, n’était pas de savoir tout de suite qui serait le troisième Président de la République du Cameroun, mais de connaître quel candidat incarne l’avenir du pays après Paul Biya, 85 ans dans un pays où l’espérance de vie est de 52 ans selon l’OMS.

Paul Biya est le seul à pouvoir maintenir l’unité du Parti-Etat RDPC-CPDM, héritage de l’UNC qui depuis 1966 a empêché le multipartisme, justement parce qu’il est en fonction et, il incarne le vivre ensemble des Camerounais qui, dans leur modération soutiennent la stabilité qu’il incarne, sans se moquer du peuple en lui imposant un potentiel dauphin et ce dernier, prêt à rugir lui en sait gré.

Il est quasiment certain que l’après Paul Biya va se manifester par l’implosion du parti-état RDPC-CPDM, justement parce qu’aucune personnalité politique camerounaise n’aura l’aura nécessaire pour maintenir cet ensemble hétéroclite, reposant sur les Administrateurs civils (sous-préfets, préfets, gouverneurs… ) et les hommes d’affaires qui ne paient pas les impôts en soumettant à l’esclavage, leurs employés.

La vraie démocratie au Cameroun commencera, lorsque les partis de l’opposition vont se partager les militants du parti-état RDPC-CPDM qui capte les moyens de faire la politique, avec des chances réelles de gagner.

Aucun parti politique des huit candidats n’a eu les moyens de se déployer dans plus de 5 % du territoire pour faire campagne, comment peuvent-ils espérer avoir gagné alors qu’ils n’avaient pas plus de 5 % des scrutateurs nécessaires sur le terrain pour surveiller les votes en leurs faveurs ?

La majorité des bureaux de vote installés au Cameroun font état de scores proches de 100 % pour le candidat Paul Biya dans des zones enclavées représentant plus de la moitié du pays, qui peut le battre dans ces conditions?