NOSO: le CPD travaille pour la tenue d’un Dialogue national inclusif
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C’est lors d’un récent séjour au Cameroun que M. Genestar Priso un des responsables de la Cameroon Patriotic Diaspora a expressément rencontré le Cardinal Christian Tumi pour s’entretenir avec lui du projet de Anglophone General Conference, lancé par ce dernier au mois de juillet. C’est de retour de cette mission que nous avons obtenu un entretien à distance de M. Genestar Priso, conjointement, aux côtés du coordonnateur régional Europe, chargé de la mobilisation le Général Wanto, du secrétaire à l’organisation, M. Moïse Essoh, du secrétaire à la communication M. Abdelaziz Mounde et du coordonnateur régional Amérique, le prof. Jean Bosco Tagne.

M. Jean Genestar Priso, vous rentrez du Cameroun, où en plus des contacts réguliers que la Cameroon Patriotic Diaspora entretient avec la plafeforme Stand Up for Cameroon, vous avez pu rencontrer le Cardinal Tumi. Que vous êtes-vous dit ?
Jean Genestar PRISO : Sans vous dévoiler ici tout le contenu de notre entretien, bien sûr, je peux vous dire que nous avons parlé de la situation du Cameroun, mais surtout de la question du Dialogue National Inclusif comme solution idoine pour résoudre la crise politico-sécuritaire qui sévit actuellement dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays et qu’on appelle couramment la « crise anglophone ». Nous avons bien sûr parlé aussi de son initiative d’organiser une Anglophone General Conference (AGC) pour s’entendre sur les problèmes à poser en tant que « communauté anglophone » et les représentants à déléguer à un Dialogue National. C’est donc bien dans l’optique d’un dialogue au niveau de tout le Cameroun que cette première étape d’une conférence anglophone est organisée. Ce qui rejoint parfaitement la position du CPD sur la résolution de cette crise et de tous les autres problèmes d’ailleurs qui se posent au pays, à savoir trouver ensemble des solutions à travers la tenue d’un Dialogue National Inclusif.

Le Cardinal a donc bien accueilli votre présence.
J. G. PRISO : Je le crois. D’autant plus que, au nom du CPD d’abord et aussi en tant que partenaire de Stand up for Cameroon qui elle aussi soutient la AGC, je l’ai assuré de notre soutien total à sa démarche. Nous appelons donc tous les compatriotes qui se définissent comme anglophones et seraient reconnus comme tels par les organisateurs de cette conférence, à s’inscrire dans ce processus de l’AGC. Ils peuvent envoyer des contributions, des motions, sur tout sujet qu’ils jugeraient utiles d’aborder dans le cadre d’un Dialogue National Inclusif. Et aussi prévoir de financer plutôt cette AGC.

Alors dans le contexte électoral actuel, cette position de Dialogue National Inclusif n’est-elle pas inaudible ? On a récemment vu les candidats opposés au président Biya défiler en Europe, en France et en Belgique notamment, avec parfois des foules qui se sont déplacées pour les voir. Pourquoi persister dans la posture du boycott que beaucoup de compatriotes ne comprennent pas ?
Général Robert WANTO : Oui, en effet, en tant que coordonnateur de la région Europe du CPD, j’ai eu à constater que ces meetings de certains candidats ont drainé un nombre inhabituel de personnes. C’est une bonne chose que les Camerounais s’intéressent subitement à la chose politique. Mais nous craignons que ce soit un effet de mode qui, après le 07 octobre, pourra s’estomper. Pour notre part, nous croyons que la position d’exiger un Dialogue National Inclusif pour aboutir à une Transition Politique sans M. Biya, va s’imposer comme seule alternative après le très probable hold-up électoral du 07 octobre. Nous sommes donc confiants dans notre position et nous ne désespérons donc pas d’être entendus. Le temps favorable viendra bien plus tôt qu’on ne croit.

Abdelaziz MOUNDE : J’ajouterais que nous sommes dans une course de fond, et non dans un sprint où par ailleurs, M. Biya a savonné le couloir de ses concurrents et a déjà trafiqué le chronomètre à son avantage. Nous ne sommes pas en concurrence avec les candidats engagés dans le processus électoral. Nous sommes en construction d’une solution alternative pour sortir le Cameroun du marasme et de la crise grave qu’il subit depuis plus de deux ans. Nous ne sommes donc pas sur le même terrain de lutte, bien que nous nous adressions à la même opinion publique.

Comment peut-on de la diaspora, prétendre peser sur les solutions pour sortir le pays de la crise ?
Moïse ESSOH : Tout simplement en développant des partenariats avec des organisations locales actives sur le terrain du véritable changement au Cameroun et qui, de préférence, ont des positions politiques convergentes avec les nôtres. C’est le cas de la plateforme Stand Up for Cameroon (SUFC), coordonnée par Mme Kah Walla et qui comprend comme principaux acteurs le CPP, l’UPC-MANIDEM, anciennement appelée UPC des Fidèles et l’Alliance patriotique animée entre autres par le Dr Siméon Kuissu. A ce sujet, le Père Ludovic LADO, qui est toujours pour l’instant le coordonnateur général du CPD, a eu de nombreuses séances de travail avec les responsables de SUFC et une conférence conjointe, réprimée par le régime, devait avoir lieu au siège du CPP et a finalement eu lieu au domicile d’un membre de ces partis. Vous pouvez en avoir des échos sur la page Facebook du CPD.

Gen. R. WANTO : il s’agit donc pour nous de soutenir ces partenaires sur tous les plans, afin d’aboutir à l’objectif commun qui est la reconstruction du Cameroun sur de nouvelles bases, après une Transition Politique de préférence initiée par un Dialogue National Inclusif.

Quand on vous écoute et qu’on observe l’effervescence qui monte sur le front électoral, on se dit que vous ramez à contre-courant !
Abdelaziz MOUNDE : Peut-être pourrait-on le considérer ainsi. Mais nous croyons que c’est nous qui emmenons la pirogue Cameroun dans le sens de la paix, de la prospérité et de la démocratie. Comment pouvons-nous parler d’élections quand nous savons que les dés sont pipés dès le départ par un code électoral inique ? qu’une partie importante du pays est totalement dans l’incapacité de tenir ces élections ? que Biya ne peut pas organiser ces élections pour les perdre ? Que l’absence d’un candidat de consensus de l’opposition rend encore plus facile la proclamation de la victoire de M. Biya ? Dans toutes ces conditions, c’est à un simple match de classement qu’on assiste là. Le match pour savoir qui va remplacer Fru Ndi comme principal opposant à Paul Biya.

Il y a aussi les compatriotes anglophones. Que leur dites-vous ?
Prof. Jean Bosco TAGNE : Nous disons à nos frères du NO-SO qui se réclament de l’Ambazonie que la résolution des problèmes légitimes qu’ils ont posés au début de cette crise pourra tout aussi bien passer par l’initiative du Cardinal TUMI, qui ensuite nous permettra de nous asseoir dans le cadre d’un Dialogue National Inclusif autour d’une table, et nous en sommes sûrs on finira toujours par sortir avec un consensus qui conviendra à tous. Raison pour laquelle nous exigeons une(de la) retenue de la part du régime de M. Biya dont l’armée massacre depuis plusieurs années des civils innocents dans le NO-SO, commettant même des crimes de guerre que les réseaux sociaux permettent aujourd’hui de documenter.

M. ESSOH : Il faut également ajouter que, s’agissant des populations civiles victimes de ces exactions, il s’agit pour nous de les soutenir de manière humanitaire. Nous avons levé un petit millier d’euros pour soutenir les populations déplacées vers le Nigéria.

A. MOUNDE : Nous avons pour cela pris bien soin de faire passer cette aide via une ONG autorisée, officielle au Cameroun, et qui prend soin de ces réfugiés. Ceci pour éviter la stratégie des fausses accusations que le régime Biya manie si bien. Notre message envers les populations du NO-SO est donc aussi : « Nous sommes ensemble, nous sommes du même pays, le Cameroun. Vous êtes nos compatriotes, et nous sommes solidaires. Votre souffrance est notre souffrance ».

J. G. PRISO : Nous avons lancé une seconde cagnotte de soutien à ces réfugiés. Pour toute information concernant cette seconde cagnotte, prière de consulter notre page Facebook.

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