MANOEUVRES DOLOSIVES : Comment Bidoung Mkpatt torpille la CAN
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Le président du Comité central d’organisation de la CAN 2019 rame à contre-courant de la dynamique générale.

Visiblement, la relation autrefois orageuse entre la Confédération africaine de football (CAF) et le Cameroun relève désormais du passé. Tant l’instance faîtière du football africain semble, plus que jamais, dans de très bonnes dispositions pour accompagner l’organisation de la coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019. Elle a d’ores et déjà validé le logo de l’événement baptisé CAN Total Cameroun 2019.

Au cours de la 3è visite d’inspection du 6 au 14 août, ses inspecteurs ont multiplié des déclarations rassurantes. Par exemple, Amaju Melvin Pinnick, premier vice-président de la CAF et président du comité d’organisation de la CAN, a été on ne peut plus clair face au Premier ministre : « Nous connaissons le pays à travers le talent de ses footballeurs sur le plan international. Cette passion de vaincre doit également être la même pour une organisation réussie de la CAN. Et nous l’avons constaté sur le terrain. Nous croyons en une organisation meilleure de la compétition ».

Tout en saluant les efforts impressionnants réalisés par le Cameroun pour accueillir ce qui promet d’être l’une des meilleures CAN, les experts de la CAF ne nourrissent aucun doute que « ce défi sera relevé par le président Paul Biya et l’ensemble de son gouvernement ». Alors que pratiquement tous les vents sont favorables, c’est le moment que choisit Bidoung Mkpatt pour ramer à contre-courant. Comme si le jeu de massacre du président du Comité central d’organisation (Cocan) ne lui échappait pas, le chef de la mission de la CAF a dû signifier à celui qui est toujours resté dans la peau du ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep) que le président de la République a fait sa part, le Premier ministre a pris des engagements et à lui maintenant de prendre ses responsabilités. Avant de conclure que la victoire sera collective, qu’il ne sert donc à rien de se mettre les bâtons dans les roues.

JEU DE MASSACRE

C’est que, depuis le début, tout ou presque dans l’attitude de Bidoung Mpkatt trahit une détermination à être l’unique architecte local de la CAN 2019. Comme lors de la CAN féminine 2016, dont il a contrôlé toute l’organisation, à une exception près. « Il avait la mainmise même sur le budget des commissions. Il n’y a peut-être que la commission communication présidée par Jean-Lambert Nang qui a refusé son immixtion. Et vous comprenez pourquoi il l’a écarté dans l’organisation de la CAN 2019 », souffle un cadre du Minsep pas très en odeur de sainteté auprès du cabinet du Minsep. Qui révèle que Bidoung Mkpatt a acquis 5 pick-up neufs de la CAN 2016 à la modique somme de 25 millions au garage administratif.

Dans la logique du président du Cocan, la CAN 2019 devait donc être un remake de la CAN féminine. Aussi, lors de la constitution du Cocan et de ses 16 commissions techniques, Bidoung Mkpatt a placé partout ses obligés et collaborateurs du Minsep. Camer.be Même quand ceux-ci sont vice-présidents, ils ont été préparés à jouer un rôle prépondérant, en faisant au besoin de l’ombre aux présidents de commissions issus d’autres administrations et regardés comme des intrus. Pour eux, la CAN est d’abord et avant tout une affaire du Minsep, qui définit pratiquement les cahiers de charges du Minsanté, du Minhdu, du Mintour, etc. sans être outillé pour ce faire.

Le président du Cocan ne se cache pas pour imposer ses affidés. La preuve : alors que le secrétaire général du Minsep n’appartient pas au Cocan, c’est pourtant lui qui sera aux avantpostes. Lors de la première visite d’inspection, qualifiée de mission-couperet, Tado Oumarou accueille et conduit les inspecteurs sur le terrain. Ce qui ne manque pas d’intriguer la mission d’inspection.

LES MANOEUVRES DU PRÉSIDENT DU COCAN

Les manœuvres du président du Cocan, surtout au moment où toutes les incertitudes planent sur la CAN 2019, sont finalement portées à l’attention du président de la République. Tirant expérience de l’organisation de la CAN 2016, la présidence de la République n’a pas voulu laisser l’organisation de la CAN 2019, plus lourde et charriant beaucoup d’enjeux notamment financiers, entre les mains d’un seul homme qui sait de surcroît user et abuser de son pouvoir. Par souci d’efficacité, au sommet de l’Etat on décide de revoir certaines choses. Par exemple, désormais chaque commission technique dépend dans son fonctionnement et dans l’exécution de son budget du ministère techniquement compétent.

Cette option ne plait pas forcément au président du Cocan, qui pour autant ne désarme pas. Même après son limogeage, Tado Oumarou est toujours omniprésent. Non seulement le Minsep lui a aménagé un bureau dans son cabinet, en plus l’ex-SG assiste à la signature du contrat de Clarence Seedorf ou à la 3è visite d’inspection, reléguant l’actuel occupant du poste aux oubliettes.L’information claire et nette. La dernière visite d’inspection marque aussi le retour au premier plan du président de Cocan, qui accompagne partout les inspecteurs, ne se libérant que pour revenir à Yaoundé signer à presque deux heures du matin le contrat du nouvel entraineur des Lions indomptables.

Sauf que face à la mission, l’attitude du président du Cocan trahit soit l’incompétence, soit une volonté de torpiller la CAN 2019 dont l’organisation échappe dorénavant à son contrôle exclusif. Il donne l’impression que le Cameroun n’est pas à la hauteur des espoirs placés en lui. Pour tout dire, qu’il ne pourrait pas s’en sortir tout seul. Ainsi, chaque fois que les inspecteurs de la CAF sollicitent un plan B pour pallier une difficulté, le président du Cocan répond invariablement : « Vous êtes là pour nous aider. Décidez et le gouvernement va entériner ». Il ne pipe mot quand la mission d’inspection soutient que le Cameroun compte 93 hôtels, alors qu’il ne s’agit que de ceux qui ont été ciblés pour l’accueil de la CAN. Il laissera ainsi prospérer la proposition de recourir aux appartements meublés.

INCOMPÉTENCE OU VOLONTÉ DE TORPILLER

De même, au cours de cette 3è visite d’inspection, la CAF a noté que le Cameroun ne communique pas assez sur l’événement et lui a instamment demandé d’organiser une campagne tous azimuts. Or depuis toujours Bidoung Mkpatt convoque des arguments spécieux pour freiner des quatre fers. Obstiné dans sa logique de faire cavalier seul, lundi 13 août il associe tous les présidents de commissions à une simple concertation avec la CAF. Mais se garde bien de les informer de la tenue de la vraie réunion de restitution à laquelle il se retrouve face à la mission d’inspection, accompagné du responsable de la communication du Minsep, de Gérémi Njitap comme par hasard promoteur des appartements meublés et de certains membres du Comité de normalisation de la Fecafoot.

Comment ne pas alors se rappeler ce post de Jean-Lambert Nang sur sa page Facebook daté du 7 août et intitulé la complotite : « Au Gondwana, un enrichi ministre du ballon, sentant son échec prochain, fit venir les entrepreneurs et leur parla devant témoins (journalistes) : ‘’Gardez-vous, leur dit-il, d’accélérer les travaux d’infrastructures qui vous ont été confiés. Des ennemis sont tapis dans le pays et à l’étranger, que nous servirons à la vindicte populaire dès que notre incurie sautera aux yeux’’. »

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