Moins que l’importance de montants annonces, l’absence d’une vision Claire et coherente pourrait compromettre tant la reussite, que de perenite d’un tel projet. Car en effet, c’est nulle part que dans la vision, que ce genre de projet trouve sa veritable incarnation. Ca se joue d’abord au niveau du fondement necessaire, a savoir le besoin de mettre en place, et instituer un lien horizontal de solidarite , mais un lien qui serait aussi inter generationnel, donc vertical. 

Il est de ce fait important de de veiller a ce que chemin faisant il ne soit pas devie de sa mission, afin qu’il atteigne toujours celles et ceux qui en ont le plus besoin, en priorite; c’est a dire les plus fragiles que sont les enfants, les personnes agees; et ceux qui pour une raison ou une autre, se trouvent demunis. Ca se joue ensuite au niveau de l’outil de gestion, qui doit etre le plus affine, le plus precis possible, pour eviter les gaspillages, les doublons, la fraude; reposant sur un dispositif fiable et securise d'identification des usagers…: un challenge, dans un contexte ou la tracabilite est vue d’un mauvais oeil, et partant l’outil informatique, qui est seul a meme de permettre tant la performance, que des economies d’echelle. 

Il ne suffirait pas d’etablir un rapport ou les riches payeraient pour les pauvres ou plus que ces derniers. En faire l’unique parametre reviendrait a penaliserer l’effort personnel et son fruit, du moins pour ceux dont l’enrichissement n’est pas sans cause*; Mais encore faut-il mettre en place une perequation ou les actifs cotisent pour les chomeurs, invalides, retraites; ou les jeunes cotisent pour les vieux… Le meilleur systeme reste celui qui associe un minimum social a la charge de la collectivite, a un eventail de mutuelles complementaires libres, concurrentes. C’est le cas en France, ainsi qu’aux Etats Unis -temple du Capitalisme- avec Obama Care, dont l’Administration Republicaine actuelle n’a pas pu venir a bout! LA PYRAMIDE DES AGES, NOTRE VERITABLE ATOUT L’observation des systemes de couverture sante existant dans les pays de l’OCDE permet de faire un premier constat, suivi d’une explication. Le constat est que ces systemes connaissent une situation de deficit chronique, un deficit qui est plus structurel, que conjoncturel. La seule etendue de la demande sociale n’explique pas la persistence de ce deficit, car il s’agit de pays ou le revenu moyen /habitant, est de loin superieur a celui de la plupart des pays Africains. 

En effet, il s’agit de pays ou l’on assiste a la conjugaison d’un double phenome, a savoir une baisse constante de la natalite, et a l’autre bout un vieillissement de la population, consecutive au prolongement de l’esperance de vie. L’acces facile a des soins de sante, a des couts relativement abordables n’y est sans doute pas etranger. Les branches vieillesse dans tous ces systems sont la cause essentielle de leur deficit, pour des raisons que l’on n’a pas besoin de decrire. La pyramide des ages en est l’illustration, avec sa pointe vers le bas, et le sommet plus large. 

La situation est differente, voire opposee dans les pays Africains en general, et au Cameroun en particulier: la pyramide est plus large a sa base, en raison de la tres forte natalite, une population ou la jeunesse est majoritaire, mais ou l’esperance de vie a connu une chute ces trois dernieres decennies, du fait d’un advancement de la pauvrete, avec un acces rendu plus difficile aux soins de sante, en contradiction avec la demande. Notre pays dispose donc d’une marge importante, avant que puisse se produise un eventuel renversement de la pyramide des ages, renversement qui serait la consequence heureuse de l’acces plus facile aux soins de sante. 

Ce capital risque simplement d’etre ruine, si cette jeunesse si abondante, et si desoeuvree n’est pas mise au travail dans les meilleurs delais. Le systeme serait ainsi condamne a une mort rapide et certaine. Cette mise au travail impliquerait pour notre Economie un dynamisme suffisant, afin qu’elle redevienne creatrice nette d’emplois. 

Ceci voudrait aussi dire, que soit donnee a cette economie une orientation plus forte vers la production et la transformation sur place de nos produits ; et que soient abandonnees, et litteralement traquees les partiques compradores, qui nous ont conduits ces trois dernieres decennies a importer systematiquement tout, meme ce que nous sommes en mesure de fabriquer sur place. Car un dispositif universel de couverture Sante, ne saurait s’inscrire dans la duree et produire des resultats satisfaisants, s’il repose uniquement sur des subventions budgetaires, qui tres vite se revelent redhibitoires!