LE CPD APPELLE A MANIFESTER CE VENDREDI 09 MARS 2018 DEVANT LES AMBASSADES DE FRANCE ET DE BELGIQUE
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LE CPD APPELLE A MANIFESTER CE VENDREDI 09 MARS 2018 DEVANT LES AMBASSADES DE FRANCE ET DE BELGIQUE :: BELGIUM

Ce vendredi 09 mars 2018, à l’appel du Cameroon Patriotic Diaspora (CPD), une manifestation (sit-in) est organisée devant l’ambassade du Cameroun à Bruxelles entre 12H00 et 14H00. Au même moment, une autre manifestation se tiendra en écho devant l’Ambassade du Cameroun en France, à la Porte d’Auteuil. Nous avons voulu avoir plus de détails de la part du Dr Moïse Essoh, membre de la coordination du CPD, sur cette manifestation.

Dr Moïse Essoh, bonjour. Encore une manifestation. On se souvient que vous avez déjà manifesté le 06 novembre. Pourquoi encore une manifestation ce 09 mars ?
Dr Moïse Essoh : comme vous l’avez lue sur notre affiche, il s’agit de se souvenir et de soutenir. Se souvenir des centaines de jeunes morts sous la répression de forces de l’ordre en février – mars 2008, pour avoir tenté de s’opposer à la modification de la constitution sur fond d’émeutes de de la faim. Soutenir les martyrs d’aujourd’hui qui sont en train de payer la sale guerre qui se déroule à l’abri des regards dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun entre des bandes armées se réclamant de l’Ambazonie et l’armée camerounaise.

Juste quelques éléments de contexte, si vous le permettez.
En février – mars 2008, il faut rappeler que le mandat de M. Paul Biya, selon la constitution qui était en vigueur à cette époque-là, devait se terminer en octobre 2011 et il ne pouvait plus se présenter. Les députés RDPC annonçaient depuis quelque temps leur « volonté » de supprimer l’article qui limitait le nombre de mandats. C’est dans ce contexte que, subissant une conjoncture économique catastrophique qui avait soulevé plusieurs peuples à travers le monde et que les médias avaient appelée « émeutes de la faim », la jeunesse camerounaise avait clairement exprimé son refus de voir M. Biya continuer à obscurcir son avenir. On connaît la réponse de M. Paul Barthélemy Biya : l’armée dans les rues et les rigoles de sang. Puis trois ans après, un énième hold-up électoral pour un nouveau mandat qui s’achève dans quelques mois.
Aujourd’hui, 10 ans après, nous voulons nous rappeler le courage et la détermination de ces braves jeunes gens, que nous les opposants n’ont malheureusement pas tous aujourd’hui pour en finir avec ce régime dictatorial.

Mais vous parlez aussi de martyrs d’aujourd’hui. De qui parlez-vous ?
Dr Moïse Essoh : Je parle des populations réprimées, martyrisées, opprimées par l’armée camerounaise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays, accusées à tort d’être sympathisantes des groupes armés dit « ambazoniens ». Des centaines de milliers de Camerounais sont aujourd’hui déplacés et ont perdu tous leurs biens. Beaucoup ont même perdu leur vie, à cause de la recrudescence de répression de l’armée contre les populations civiles et désarmées. Ces populations qui sont victimes de la violence des deux camps belligérants. Nous voulons marquer notre soutien à tous ces compatriotes qui payent ainsi le fait qu’ils ont osé un jour faire des revendications légitimes face à un pouvoir qui les a longtemps marginalisés et leur a toujours manqué de considération. A cette occasion, nous réitérons l’exigence d’un dialogue national inclusif, pour assurer un retour au calme avant toute élection au Cameroun.

Soyez clairs ! Vous semblez soutenir les sécessionnistes…
Dr Moïse Essoh : Pas du tout ! C’est exactement l’inverse. Ceux qui veulent aujourd’hui détruire le Cameroun, de l’extérieur comme de l’intérieur, veulent nous entraîner dans une cristallisation des passions en multipliant les actes de provocation qui appellent des réponses sanguinaires de l’adversaire. Ils veulent imposent deux camps : soit être du côté de la répression sanguinaire des populations, soit être du côté des agresseurs « ambazoniens ». Nous, nous ne sommes d’aucun de ces camps. Nous sommes dans le camp du peuple camerounais, qui dans sa très très large majorité veut une solution politique et non militaire à la question anglophone.

Je voudrais aussi rappeler que dans aucun poste frontière, dans aucun aéroport, personne ne peut se présenter avec un passeport soi-disant « ambazonien » et passer les contrôles. C’est donc un Etat virtuel, une vue de l’esprit, un non-Etat. Le CPD a déjà condamné avec clarté et fermeté les attaques des forces de l’ordre par les groupes armés se réclamant de cette fictive « Ambazonie ». Nous disons à nos compatriotes se réclamant de cette entité inexistante que leurs actes nourrissent le régime de M. Biya, qui s’appuie sur ces actes barbares pour casser la résistance pacifique et politique des compatriotes anglophones qui luttent pour une solution politique. Nous disons aux autoproclamés « Ambazoniens » que c’est en luttant dans le cadre du Cameroun que leurs conditions de vie vont changer, car en définitive c’est cela l’enjeu essentiel : changer les conditions de vie et être entièrement respectés dans leurs spécificités juridiques, culturelles et linguistiques. Dans un Cameroun véritablement nouveau, débarrassé du régime actuel et de ses sbires, ce sera possible. Par contre, vouloir créer une « République fédérale d’Ambazonie » - ce qui signifie déjà qu’il y aura un Etat fédéral du Nord-Ouest et un Etat fédéral du Sud-Ouest - c’est morceler les territoires pour multiplier les problèmes et non pour les résoudre. Je crois que nous sommes on ne peut plus clairs.

Que dites-vous alors à la diaspora camerounaise pour les convaincre de venir à la manifestation de vendredi ?
Dr Moïse Essoh : Je leur dis que si la diaspora ne se lève pas pour soutenir les progressistes et les combattants sur place au Cameroun, alors nous auront manqué notre mission. En effet, sur place, chacun sait comment la répression policière et administrative est forte pour empêcher le peuple d’exprimer librement sa contestation du régime en place. En manifestant vendredi, nous relayons les messages que nous entendons en off de la part de quasiment tout le peuple camerounais. Même dans le RDPC, en off, beaucoup rêvent de voir M. Biya passer la main, mais n’osent pas s’exprimer ouvertement par crainte de représailles. En venant vendredi, vous serez la voix de ceux qui n’ont pas de voix, de ceux qui succombent aux sirènes du désespoir.

Je vois que vous arborez fièrement un pin’s sur votre veste. Qu’est-ce que c’est ?
Dr Moïse Essoh : C’est le pin’s des patriotes. Il s’agit d’une initiative citoyenne lancée par le CPD pour exprimer qu’on veut un Cameroun uni, quelle que soit la forme de l’Etat, un Cameroun prospère pour tous et pas seulement pour une très petite minorité, et un Cameroun véritablement démocratique où l’alternance, et de préférence l’alternative est possible, en commençant par la non-candidature de M. Paul Biya à toute nouvelle élection. Vous pourrez trouver tous les renseignements concernant ce pins sur le site web www.pinsdespatriotes.com. Merci.

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