Le don, cette charité calculée !
CAMEROUN :: POINT DE VUE

CAMEROUN :: Le don, cette charité calculée ! :: CAMEROON

Depuis quelques années, un ensemble d’actes de responsables d’Etat, pourtant en charge des affaires publiques, donc de la dispensation du bien-être de leurs concitoyens, est présenté, dans une communication récurrente  de dons, tantôt de tel DG ou tel ministre ; tantôt du chef de l’Etat tantôt du couple présidentiel. Même les partenaires internationaux, bilatéraux ou multilatéraux, du Cameroun en particulier, de l’Afrique en général, s’y adonnent.

Ainsi, il n’est plus rare de voir des personnalités ayant un mandat de service public, alors même que la demande sociale dont ils sont chargés, de par leur impérium administratif ou gouvernemental ou étatique d’y apporter des réponses institutionnelles, mettre sur le compte de leur générosité personnelle des réalisations ou appuis accordées à tel citoyen, groupe social voire une communauté, en détresse ou en difficulté.

De la sorte telle catastrophe se produit, les médias en général, les médias d’Etat en particulier annoncent, souvent à leur Une, le don présidentiel ou celui du couple présidentiel. Tel est le cas des populations de localités de l’Extrême-Nord victimes d’inondations, ou des ravages de nébuleuses criminelles et terroristes.

Tel est aussi le cas pour des victimes de la catastrophe ferroviaire d’Eséka, entre autres, plus récentes. On est arrivé désormais à faire accoster aux larges de Douala, un navire-hôtel médical pour des soins conjoncturels d’affections dites rares. De même, on annonce pour l’ensemble des universités et instituts d’enseignement supérieur, un don présidentiel d’ordinateurs, pourtant financés sur emprunt extérieur, chinois notamment. Ou comme depuis l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés, la conversion en don, de la remise de la dette publique camerounaise à l’égard de l’Etat français.

De manière encore plus curieuse, ce sont les ambassades de telle puissance étrangère qui, toutes cameras dehors, font annoncer des dons en biens matériels à tel service public. Ou des médicaments à tel hôpital public. Voire des forages d’eau potable à telle collectivité territoriale décentralisée et même des véhicules à l’armée, pourtant un des plus importants attributs de cette souveraineté internationale retrouvée de notre pays depuis les années 1960/1961. La liste est longue, et souvent pour des besoins de base !!!

On en était encore à s’interroger sur ce phénomène désormais banalisé de la pratique du don pour des services publics étatiques, que la presse internationale a consacré, à l’occasion de la couverture du 30ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement membres de l’Union africaine achevé lundi dernier à Addis-Abeba, une enquête sur l’espionnage de cadres et  dirigeants africains par l’Etat chinois.

Selon nos confrères qui ont eu accès aux témoignages de première mains, sous le couvert du don clé en mains de l’imposant immeuble siège construit et inauguré à l’occasion du 50ème anniversaire de l’organisation continentale africaine, le pays de l’Empire du Milieu aurait installé un dispositif technologique d’écoutes et de traitement secret des communications des cadres et dirigeants africains chaque fois qu’ils y sont réunis. Même si les réactions de nombreux lecteurs sont à la banalisation d’une telle pratique, telle ne semble pas nouvelle dans le monde, les puissances espionnant tout le monde y compris leurs partenaires, Le Messager en a saisi l’opportunité, pour demander à un de ses consultants, le socio-démographe et chercheur à l’Iford, Narcis Ulrric Bangmo d’analyser pour ses lecteurs et le grand public, la signification et les implications de la pratique du don en politique interne et internationale. Le résultat, peut-être pas révolutionnaire est néanmoins révélateur à plus d’un titre.

Lire aussi dans la rubrique POINT DE VUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo