Cameroun,Dr Henri Essome: «L’hôpital Laquintinie a innové en créant la permanence du dépistage gratuit…»
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Cameroun,Dr Henri Essome: «L’hôpital Laquintinie a innové en créant la permanence du dépistage gratuit…» :: CAMEROON

Comme les spécialistes le soutiennent, «Le col de l’utérus est la partie basse et étroite de l’utérus. Un cancer du col de l’utérus est une maladie qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus, autrement dit sur le tissu qui le recouvre. Plus précisément, elle prend naissance dans la première couche de la muqueuse qui porte le nom d’épithélium. Et dans la suite des explications, on nous apprend que la plupart des cancers du col de l'utérus sont dénués de symptômes, cependant certaines formes donnent lieu à des saignements ou des pertes inhabituelles. Face à ces symptômes, il convient de se faire consulter par le médecin même si le dernier frottis était négatif. Dr Henri Essome ; Gynécologue-obstétricien-échographiste, et par ailleurs chef du centre de colposcopie de l’hôpital Laquintinie, nous explique ici justement le rôle que va jouer le tout nouveau centre mis en service dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus.

C’est quoi le cancer du col de l’utérus? 

Le cancer du col, c’est une infection sexuellement transmissible. Initialement, il part du contact d’un virus que toute femme qui a des rapports non protégés, va rencontrer à un moment de sa vie. C’est le virus du papillon Humain. Si vous prenez un échantillon de dix femmes qui ont été ensemencées de ce virus dans un rapport non protégé, 6 mois plus tard, 8 femmes sur 10 vont s’en débarrasser par une riposte immunitaire. Sous-entendu que là où il n’y aura pas riposte immunitaire, cela a tendance à flamber et c’est un type de patients particuliers. Deux vont l’héberger de manière chronique et au bout de 10 à 15 ans, il y a  une qui va commencer à développer des lésions qui progressivement  vont évoluer vers le cancer. D’abord local, avant de devenir invasif.

Quel est le constat aujourd’hui ?

Il se trouve que de plus en plus, qu’il y a un problème réel de santé publique dans l’espace gynécologique et ces deux fléaux sont malheureusement des cancers. Anatomiquement parlant, au sommet du corps de la femme, il y a celui du sein et plus bas il y a celui du col. Ce sont les leaders, mais le cancer du col jusque-là tenait le flambeau, mais il est surpassé depuis quelques années par celui du sein. Le col a cette particularité du fait que ce n’est qu’une portion de l’utérus qui est d’accès facile pour celle qui a déjà eu des rapports sexuels. Parce que cette portion de l’utérus s’ouvre généreusement dans le vagin et il suffit juste d’y placer un petit instrument qui est accessible à tous en termes de coût et qu’on appelle le spéculum pour voir ce col. C’est aussi que les femmes n’arrêtent pas de mourir de ce cancer qui en plus de ce qu’il n’arrête pas d’endeuiller nos familles et parce qu’il est le second au Cameroun depuis quelque temps. Il y a qu’avant de devenir cancer, il faut mettre 10 à 15 ans pour muter en cancer.

D’après  les cas cliniques, qui fait son cancer du col ?

C’est celle qui a commencé les rapports sexuels de manière précoce, qui a une hygiène intime quelconque, qui pour tenir socialement n’arrête pas de multiplier les partenaires et cela va avec une multiplicité d’enfants et des infections telles que le chlamydia et autres. Il est question d’en arriver à un coût virtuel et de l’insérer dans le programme élargi de vaccination, de manière à ce qu’on va se déployer dans les écoles primaires et la cible en ce moment c’est la jeune fille vierge. Quand on connaît très souvent qui fait ce cancer, on ne pouvait pas rester dans le standard des coûts. Il faut le dire sincèrement, il y a des maladies même dans les pays développés que le patient ne peut pas prendre en charge. Si on voudra lutter efficacement contre le cancer dans ce pays, la politique doit être orientée dans ce sens. A notre niveau qu’est-ce qu’on  fait, au lieu de dire colposcopie à 40 mille Fcfa comme ça se fait ailleurs, après quoi on vous dira qu’on a vu un problème et qu’on doit prélever mais le prélèvement est entre 10 et 15mille Fcfa, suite à quoi on vous remet votre prélèvement vous repassez à la caisse et payer 15 mille avant d’aller au laboratoire, on s’est dit puisqu’on est dans la logique de l’incitation au dépistage, ne mourra désormais de cancer de col chez nous que celle qui arrive à des stades irrécupérables, mais nous allons les dépister, pour que ça n’arrive pas au cancer insidieux. On s’est dit, nous allons tout mettre dans un package, qu’une fois que le dépistage vous a dit que votre col a un souci, et bien la colposcopie ne vous sera pas prescrite et après quoi la byoxie vous sera proposée et après quoi vous iriez au laboratoire pour l’analyse du prélèvement.Nous mettons dans un tout, colposcopie-Byoxie-histologie pour un forfait de 20 mille Fcfa. 

Quelle est la solution proposée par l’hôpital Laquintinie de Douala ?

Par rapport à cela, on se dit quelle est la stratégie à devoir affronter d’une manière frontale et percutante ce cancer? D’où cette approche qui a eu lieu pendant la semaine de l’hôpital qui était un cadre idéal pour communiquer et sensibiliser. La finalité était d’aboutir à quelque chose d’assez innovante, l’hôpital Laquintinie a innové  en créant la permanence du dépistage gratuit du cancer du col. C’est un service qui est là du lundi au vendredi, je dirai de 8h à 15h. La seule contribution c’est la présence physique du patient qui devra se munir de son carnet et cet outil le speculum, la consultation et le test de dépistage sont gratuits. Dans cette approche, il y a une incitation au dépistage. Ce qu’on peut tirer comme leçon, c’est de dire comme ça fait 10 à 15 ans, il suffit tout simplement d’aller voir son gynécologue au moins une fois l’an et on en est à l’abri. C’est aussi simple, à savoir, le col, il est d’un accès facile ce cancer ne naît pas n’importe où, il naît à la limite de deux tissus au niveau du col, il y a l’endocol qui est la muqueuse interne et l’exocol. C’est à la zone de séparation de jonction que ça naît. Sur le plan de la recherche, on a pu mettre au point un vaccin qui regroupe les deux souches les plus agressives, la 16 et la 18. Au départ c’était autour de 80 mille Fcfa, mais avec le plaidoyer, il est autour de 12500 Fcfa, sauf que jusque-là, il est cher. Car le salaire minimum d’insertion dans ce pays est autour de 30 mille Fcfa. Et quand on voit le profil de qui fait régulièrement le cancer, cela a une valeur d’un million.

Avec le lancement de l’unité de colposcopie, qu’est-ce qui va changer ?

C’est l’unité de dépistage des dysplasies anomalies cervicales et cancer du col. La colposcopie n’est qu’un outil qu’on utilise dans cette unité. C’est dans la procédure que le colposcope va apparaître. Pour le décrire en quelque mot, c’est un microscope binoculaire monté sur une potence et qui permet un fort grossissement de la lésion qui a été initialement détectée par les tests et permet donc d’être précis au niveau du prélèvement qui est mini chirurgical et que nous appelons prélèvement bioxique. Les procédures elles sont simples. On s’est dit pour qui a commencé les rapports sexuels d’une manière très dévergondée, c’est-à-dire ultra précoce, on va la situer à 15 ans. Et comme on l’a dit, les légions méchantes si rien n’est fait, peuvent évoluer vers le cancer au bout de 10 ans. Donc voilà la population cible, et on fera le test une fois par an et dans les premières années, on va le faire tous les 2 ou 3 ans comme le frottis et au bout de 65 ans si on n’a rien vu, on laisse tomber. Les conditions, quand on arrive, on ne doit pas être en menstrues, pas un traitement quelconque au niveau du vagin et ensuite c’est un test qui va se faire à distance d’un rapport sexuel, en moyenne deux jours après. Quand ces conditions sont réunies, nous allons spécifier la période du cycle, c’est entre le 8ème et le 12ème jour. Pour l’instant nous sommes dans une logique de l’incitation au dépistage. Quand la femme une fois chez elle se dit, il faut qu’on me dépiste du cancer du col, le clic doit l’amener à Laquintinie et dans un site précis à la permanence du dépistage gratuit des dysplasies et cancer du col. Une fois qu’elle arrive, elle a son carnet, elle a son speculum, on l’installe sur notre table gynécologique, sur un faisceau lumineux, une fois qu’on a placé le speculum, on voit son col et on peut l’apprécier visuellement. Après quoi on va devoir le débarrasser des secrétions tout autour et on s’arrange à bien voir cette jonction et c’est là-dessus qu’on va devoir appliquer cette solution acétique diluée à 2 ou 3% pendant une à deux minutes. En temps normal cela ne doit pas blanchir, si cela blanchit c’est que les cellules qui se multiplient exagérément sont riches en protéines. C’est suspect. A la suite de cet acide acétique, on va appliquer le lugole qui a une couleur chocolat, ces cellules habituellement sont riches en glycogène donc absorbent et lui donne cette couleur blanche acajou ou chocolat Les cellules cancéreuses en sont pauvres, quand ça ne prend pas de couleur après que le premier test ait fait blanchir cela c’est suspect. A cet instant on retient qu’il y a souci au niveau du col. Et on va devoir bien apprécier au fort grossissement par cet instrument et après prélever et envoyer au laboratoire.

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