Cameroun, Dr. GUENGANG DOUANLA SERGES « NOUS SOMMES TOUS DES GÉNIES. SIMPLEMENT, PERSONNE NE NOUS L’A JAMAIS  DÉMONTRÉ»
CAMEROUN :: SANTE

Cameroun, Dr. GUENGANG DOUANLA SERGES « NOUS SOMMES TOUS DES GÉNIES. SIMPLEMENT, PERSONNE NE NOUS L’A JAMAIS DÉMONTRÉ» :: CAMEROON

Il s’agit tout simplement d’une question de bon sens. Partons du principe simple que l’on ne peut améliorer efficacement et durablement que ce que l’on connaît. Est-il une seule seconde compréhensible que nous ayons utilisé et nous continuons d’utiliser intensément un outil puissant (le cerveau) dont nous ne connaissons rien ou très peu ? La Neuroéducation vient combler ce manquement. La neuroéducation permet de rendre un grand hommage aux enseignants, grands architectes des cerveaux de leurs apprenants. Elle confirme l’intérêt de certaines pratiques éducatives et en infirment d’autres. L’impact de la Neuroéducation est double ; pour l’enseignant, elle permet d’intégrer le plus possible les pratiques qui affutent la mémoire ; et pour l’apprenant, elle permet de maitriser les approches pour transformer rapidement et efficacement son cerveau.

Pour faire une analogie avec l’agriculture, on peut dire qu’avec la Neuroéducation « les Neurosciences labourent, et l’Education sème ». Il est difficile de continuer à imaginer l’un sans l’autre. Il s’agit donc d’un mariage de raison qui arrive enfin. Il était temps.

Qu’enseigne-t-on en Neuroéducation ?

Le contenu de la Neuroéducation est assez bien codifié. Il adopte une approche globale qui tient compte des interdépendances du corps et de l’esprit, de l’émotionnel et du cognitif. Il intègre la connaissance de la spécificité du cerveau à différents âges : l’enfance, l’adolescence en raison de la grande quantité d’hormones présentes dans le cerveau (la puissance est là, mais pas le contrôle), et l’adulte. Le programme apporte des compétences cruciales. Savoir activer le cerveau ; connaître l’organisation générale du cerveau, les cinq systèmes de mémoire et comment développer chacun ; connaître le processus de mémorisation c'est-à-dire le chemin emprunté par la connaissance dans le cerveau ; connaître et pratiquer les stratégies pour un stockage durable compatible avec un apprentissage à long terme pour la vie ; que se passe-t-il dans le cerveau en cas de panique ? Et comment contrôler efficacement son stress ? Avec pour conséquence la modification du rapport à l’échec ; la maitrise des techniques de reprogrammation systématique du cerveau ; l’hygiène de vie et l’alimentation qui favorisent la mémoire et le bien être global. Enfin, dissiper les mythes sur le cerveau (Neuromythes). Par exemple on n’est pas « cerveau droit » ou « cerveau gauche », mais on a un cerveau droit et un cerveau gauche qui ont chacun des manières différentes d’apprendre qu’il faut connaître pour en tirer le maximum de bénéfices.

Quand faut-il Neuroéduquer ?

Les interventions de la Neuroéducation se font à des moments bien précis. Elles permettent dans un premier temps de faire des évaluations et de fixer des objectifs et dans un second temps, de faire des bilans pour réorienter les stratégies.

Considérons le découpage de l’année dans l’enseignement de base et du secondaire au Cameroun en séquences d’une durée de six (06) semaines chacune. Deux (02) interventions sont prévues pour une séquence. La première au plus tard à la troisième semaine, pour que l’apprentissage puisse en bénéficier. La seconde, immédiatement après les résultats de la séquence, gère les déconvenues, prévient les découragements et les dérapages, revoie et renforce les stratégies pour le succès, en un mot procède aux rémédiations.

Sur des interventions successives de Neuroéducation, on arrive à transformer les contre performances, la peur d’une matière ou le dégoût de l’école, en une passion dévorante, celle là même devant laquelle aucun obstacle ne résiste. Nous devons cela à la capacité de notre cerveau à se remodeler, à se reconfigurer, à se réarchitecturer, la fameuse plasticité cérébrale/Neuroplasticité.

Y a-t-il des dates de sessions de Neuroéducation pour cette rentrée des classes ?

Pour cette année au Cameroun, les sessions de neuroéducation débuteront à partir du Mercredi 21 Septembre. Les parents sont priés de réserver les places pour les premières vagues.

Avant de consentir à de lourds frais pour les répétitions (semer) pour vos chers enfants, songez à préparer (labourer) le terrain qui va recevoir ces énormes paquets de connaissances, en investissant de tout petits montants pour des sessions salutaires de Neuroéducation. Nous lançons cette année le concept « 90 minutes pour prendre le dessus ».

Qu’est ce qui change fondamentalement avec la Neuroéducation ?

Nous assistons là à la naissance de nouveaux concepts avec pour conséquence le changement des mentalités. Désormais au lieu de dire je vais apprendre, ou encore je vais étudier, on dira plutôt « je vais faire évoluer mon cerveau ». La question que chacun doit se poser c’est, « Est-ce que je fais réellement évoluer mon cerveau chaque jour ? Et vers quelle direction ? »

Quelle est la place de l’attention dans le processus de mémorisation ?

L’attention occupe une place primordiale. Après la perception de l’information par les cinq sens, l’attention permet de la graver dans les mémoires sensorielles d’où elle partira pour d’autres systèmes de mémoires. La caractéristique de la génération androïde est qu’elle met moins de temps à retrouver une information sur internet et donc peut plus vite prendre une décision, tout dans ces sites étant fait pour. En transposant cette habitude à l’école, conséquence en quelques années on note une baisse de la concentration, une baisse de l’attention et une diminution des capacités de mémorisation. La Toute première bataille en Neuroéducation est l’éducation à l’attention et à la concentration. Là où est votre attention, là est votre énergie et votre force.

Par ailleurs, la vue est l’un des organes de sens les plus importants. Il existe des manières simples et naturelles de l’améliorer ; il faut les connaître.

Trois leçons pratiques à retenir Docteur ?

Premièrement, le cerveau efface (Neuroplasticité). Si vous apprenez et vous ne révisez pas, et vous ne répétez/pratiquez pas régulièrement, le cerveau efface et vous oubliez.

Deuxièmement, le cerveau n’est pas multitâche. Le cerveau travaille en « alternance de tâches ». Le cerveau ne peut pas se concentrer efficacement sur deux tâches dans le même laps de temps. Pour l’élève la conséquence c’est qu’on ne peut pas suivre le cours en bavardant ou en manipulant son téléphone. Pour le conducteur on ne peut pas conduire en téléphonant, l’attention va se déplacer sur l’une ou l’autre en permanence. Conséquence, je conduis, je téléphone, je conduis, je téléphone…je cogne, j’évite, je cogne, j’évite…et très souvent… ça cogne. La sagesse n’enseigne-t-elle pas qu’on ne peut pas suivre deux lièvres à la fois ?

Troisièmement, Le cerveau est un transformiste perpétuel (Neuroplasticité). Il est scientifiquement possible, en absence de toute anomalie biologique incurable, de passer de ZERO à HEROS. Le cas du célèbre Physicien chercheur-découvreur et Prix Nobel Albert Einstein est assez éloquent. A la fin de ses études polytechniques, il était qualifié de « perte de temps » par ses enseignants, au point qu’aucune entreprise n’osait lui offrir un emploi. Son père, dans ses derniers jours, le qualifiait de « détresse totale pour la famille ». Le Jeune Albert lui-même en était arrivé à regretter d’être né. Il a pensé à changer de domaine pour devenir courtier d’assurance. Il se retrouve par l’entremise d’un ami à l’Institut Fédéral Suisse de la Propriété intellectuelle (anciennement ‘Swiss Patent Office’) où il officie comme employé subalterne. Là se produit le déclic. La suite est connue de tous. Le génie et l’inspiration d’Albert Einstein ont été tellement incomparables qu’à sa mort son cerveau a été réquisitionné pour études. Devinez quoi ? Il n’était macroscopiquement pas différent du nôtre.

Donc, si comme à Einstein et bien d’autres on vous dit que vous n’y parviendrez pas, répondez « YES I CAN » (OUI JE LE PEUX) ; et vous aurez raison car votre cerveau va vous suivre si vous vous mettez au travail méthodiquement. Le cerveau n’est-il pas plastique ?

Le cerveau se régénère, vous l’avez dit en début d’entretien. Ne sommes-nous pas en face d’un séisme pour les Hommes de Science ?

Vous faites bien de dire séisme pour les scientifiques et non pour la Science. Vous faites montre de beaucoup de tact, c’est bien. En effet la « Science est ». C’est notre (Hommes de Science) compréhension de la réalité qui est labile. Oui les Hommes de science peuvent qualifier cela de séisme dans la mesure où on se réfère aux paradigmes précédemment établis. Mais avec les moyens d’observation (IRM) plus sophistiqués aujourd’hui qu’hier, si on observe froidement les faits, on s’y plie et on tire de nouvelles conclusions qui permettent l’érection et l’adoption de nouveaux paradigmes, ceux qui font avancer l’humanité. On a parfois l’impression que nous sommes dans l’impasse. Ça peut changer et ça doit changer. Ça urge.

En dehors de l’éducation, y a-t-il un autre domaine où cette propriété du cerveau puisse être utile à l’homme ?

Absolument ! Cette propriété qui permet au cerveau de se remodeler, de se reconfigurer et de se réarchitecturer à tout âge a d’importantes implications pratiques sur la santé et les maladies incurables. Etant entendu que l’incurabilité a à voir avec notre niveau de connaissances. Par exemple, certaines affections sans solutions hier se soignent aisément de nos jours ; ou encore, des maladies incurables sous les cieux des pays riches peuvent connaître dénouement heureux grâce à des approches s’appuyant sur la sagesse des traditions anciennes (africaines, asiatiques…), et vice versa. L’esprit de quête et le détachement demeureront toujours la bonne attitude.

Un dernier mot Docteur Guengang ?

A toute la communauté éducative, élèves, étudiants, parents et enseignants, je formule les vœux d’une excellente année scolaire en compagnie des programmes de Neuroéducation pour plus de réussite. A cet effet nous pouvons compter avec un puissant allié, « Le Cerveau, Notre Trésor » qu’on trouve dorénavant dans les bonnes librairies.

Entretien avec le Dr. GUENGANG DOUANLA SERGES, Médecin. Neuroéducateur.

RACS AFRIQUE : +237 6 70 91 37 21 / 6 55 06 56 51 / 6 91 47 2324. Email. racsafrique@gmail.com

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