Cameroun: Comment le Dr. Corantin TALLA, candidat à l’élection présidentielle de 2018, échappa à une tentative d’assassinat par des éléments du régime de Paul BIYA le 23 Mai 1991
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Cameroun: Comment le Dr. Corantin TALLA, candidat à l’élection présidentielle de 2018, échappa à une tentative d’assassinat par des éléments du régime de Paul BIYA le 23 Mai 1991 :: CAMEROON

Le récit pathétique d’une folle aventure nocturne.Yaoundé, 23 mai , 17h 35, deux véhicules de marques PAJERO et NISSAN Laurel sortent des locaux de la délégation au Cameroun des communautés européennes avec a leur bord trois passagers bien spéciaux : Talla Corantin alias General Schwarzkopf (leader du parlement), Waffo Wanto Robert et Yimga Yotchou Blaise. Ces étudiants qui, a la mi-avril s’étaient refugies dans les locaux de cette mission diplomatique par peur de représailles a la suite des évènements de l’université de Yaoundé.

Les trois mousquetaires, on s’en souvient, avaient été soupçonnés entre autre d’être à l’origine de l’assassinat de NDAM SOULE.

Le gouvernement avait alors tente moult fois d’arrêter ces leaders fondateurs du parlement, mais face au refus de la CEE d’extrader ces leaders, et face a la demande de garantie de la sécurité de ces trois mousquetaires du Parlement, le premier ministre Sadou Hayatou enverra une lettre le 21 Mai 1991 a la CEE dont le contenu est le suivant : « Il ressort que Talla Corantin alias General Schwarzkopft, Yimga Yotchou Blaise alias Abu Nidal, et Waffo Wanto Robert alias General Collin Powell ne sont pas responsables de la mort de Ndam Souley, après investigation. Par conséquent, le gouvernement renonce a toutes poursuites contre les mis en cause. »

C’est donc fort de cet engagement formel que la CEE a procédé le 23 Mai, au transfert des trois leaders étudiants, sous la protection de l’Organisation Camerounaise des Droits de l’Homme (OCDH), dont une délégation s’est rendue a Yaoundé pour les récupérer.

Tout est bien qui finit bien, ont du se dire les deux parties, ce vendredi après-midi, au terme de la signature du procès verbal de remise-prise. Mais c’était sans compter les surprises inhérentes à un régime qui de plus en plus donne l’impression de ne plus avoir de centre de décisions.

En effet, ayant mis le cap sur Douala après le transfert, la délégation de l’OCDH et les trois étudiants ont passe des moments bien difficiles sur leur chemin de retour ; ils ont été violemment appréhendés , comme des dangereux brigands, a Edéa, juste après le nouveau pont sur la branche morte de la Sanaga, par des éléments des forces de l’ordre dont le Gardien de la paix ABOUY Serge qui les a carrément braques a l’aide de son arme Beretta, avant de les sommer de faire demi-tour.

Sous bonne escorte la PAJERO que conduisait Me Tchoungang avec a son bord Me Ngalle Miano , Talla Corantin et un autre étudiant, se dirige alors vers le commissariat de sécurité publique d’Edéa, suivie de la NISSAN LAUREL pilotée par Pius N Njawe qui transportait Me Samnick et le troisième étudiant.

Une fois au Commissariat, ABOUY Serge non seulement refuse d’indiquer dans la main courante l’identité des passagers du véhicule qu’il dit avoir reçu de son commissaire l’ordre d’interpeller, mais laisse ceux-ci sous bonne garde en exigeant qu’ils attendent le commissaire ; lequel commissaire s’était contente de donner l’ordre et de disparaître dans la nature.

Au bout de deux heures d’attente, d’inquiétudes et d’interrogations sur les mobiles de cette ‘interpellation’ pour le moins curieuse, l’adjoint au commissaire de sécurité a l’EMI IMMIGRATION, bien que n’étant pas dans le coup, et sans doute sous la pression des diverses personnalités et autorités dont le Ministre de la Justice, le Délégué de la CEE, que les interpelés se sont débrouillés a joindre au téléphone, décident de libérer ceux-ci. Non sans les avoir identifies et fouillé minutieusement leur véhicule, violant au passage le secret de correspondance.

Mais qu’elle n’est pas leur surprise lorsque les interpelles refusent de s’en aller avant d’avoir su pourquoi ils étaient ils étaient la et arguant a juste raison qu’ils étaient plus en sécurité en ces lieux que sur la route. Surtout que le gardien de la paix Aboui Serge, qui était dans un état d’ébriété avance, et qui semblait bien avoir reçu mission de commettre une bavure, était reparti, seul dans la nuit noire, toujours arme de son <<Bretta>>. <<Qui vous dit qu’il n’est pas cache dans un bosquet quelque part entrain de nous attendre pour réaliser son forfait que seule une fausse manœuvre l’a empêché de réaliser sur les lieux de l’interpellation ? Interroge Me TCHOUNGANG, visiblement pas remis de la scène qu’il a vécue deux heures plus tôt avec ses compagnons de route, en l’occurrence Corantin Talla qui était vraisemblablement le principal vise.

En effet, on a vu Abouy Serge, fort surexcite, crier ‘qui est le général Schwarzkopf’, tirer sur son arme qu’il a ensuite braquée sur TCHOUNGANG qui, perplexe est descendu de la PAJERO, les mains en l’air, tout comme NGALLE MIANO, et CORANTIN TALLA. Les journalistes Pius Njawe du Messager, Vincent Tsas de l’agence Reuters qui étaient venus assister les leader-étudiants de la CEE, et qui suivaient le cortège, ont été sommes de se tenir a bonne distance pendant que des éléments se précipitaient dans la PAJERO de TCHOUNGANG.

On en était donc la, avec d’un cote des ‘prisonniers’ qui refusaient de quitter leurs geôliers, et de l’autre des geôliers qui voulaient se débarrasser de <<prisonniers>> bien encombrants, on en était la disons-nous, lorsque le procureur de la république du tribunal de première instance d’Edéa est arrive sur les lieux. Et grâce a lui mention sera faite enfin, dans le registre de la main courante du Commissariat, des occupants du véhicule objet de l’interpellation. Mais rien n’était réglé pour autant, la délégation de l’OCDH exigeant, pour quitter le commissariat, une garantie de sécurité sur son chemin de retour jusqu'à Douala. Mais la police, elle, ne peut la raccompagner que jusqu’au niveau du garage ou elle a été arrêtée.

Sur ce est arrive le commandant de la garnison militaire d’Edéa ; et les discussions on repris depuis belle. Mais rien a faire au bout du compte, malgré l’attitude digne

et responsable du nouveau venu, le commissaire TCHOUTA, ordonnateur de l’interpellation-arrestation est toujours porte disparu.

Bientôt 23H. En désespoir de cause, la délégation de l’OCDH décidé de se rendre chez le préfet de la Sanaga Maritime. Le commandant de la garnison militaire l’y accompagne ; le Préfet suit très attentivement le film de l’affaire, affirme n’être au courant de rien, présente à la délégation les excuses de l’autorité administrative en promettant de faire la lumière sur l’affaire. Dores et déjà il prévient le gouverneur du littoral sur la demande de l’OCDH, et ordonne au Commandant de la garnison de raccompagner celle-ci.

Entretemps, le délégué de la CEE , Dr. Stahn qui était mis au courant de l’affaire par l’avocat des leaders du parlement, interpelle aussi nuitamment le premier ministre Sadou Hayatou pour savoir s’il est au courant de cette affaire qui risque mettre en péril l’agrément entre la CEE et le gouvernement Camerounais au sujet de la sécurité de Corantin Talla et ses deux compagnons. C’est donc le premier ministre qui aurait ordonne au préfet de s’assurer que les leaders-estudiantins arrivent sains et saufs a leur destination finale ; bien sur sous la pression de la CEE qui menaçait de suspendre une aide financière que demandait le gouvernement Camerounais.

Ce n’est que plus tard lorsque voulant enfin rentrer a Douala aux alentours de minuit, qu’ils rencontrent le commissaire TCHOUTA accompagne de plusieurs militaires qu’il allait déposer sur la route menant a Douala. Celui-ci, interpelle par le commandant de garnison et par les plaignants sur les instructions qu’il avait données au policier ABOUY Serge, répond que c’était sur instructions du Chef de Service Provincial de la Sureté Nationale pour le Littoral, M. AMBASSA qui avait téléphone a 19h 30 lui ordonnant d’arrêter par tous les moyens le véhicule LT. 1410D, conduit par maitre Tchoungang et ayant a son bord Corantin Talla alias General Schwarzkopf, le fameux leader du Parlement estudiantin, version des faits soutenue a nouveau par ledit commissaire en présence du Préfet d’Édéa, du commandant de Garnison militaire ainsi que de plusieurs témoins.

C’est ainsi que munie de toutes les garanties de sécurité que le groupe prendra enfin le chemin de Douala. Il était trois heures 15 mn a ma montre. Une folle nuit dites-vous ? Une aventure débile plutôt. Et les victimes ont décidé de porter plainte pour tentative d’assassinat contre le Chef de Service Provincial de la Sûreté Nationale du Littoral, Monsieur AMBASSA, le commissaire a la sécurité Publique d’Edéa, Monsieur TCHOUTA, le policier Serge ABOUY. Des audiences chaudes en perspective quoi.

Extrait du livre à venir du Dr. Corantin Talla intitulé : Mon Histoire, Ma Vision, et Mon Ambition pour un Cameroun Émergent.

Ce passage cite en partie une narration de feu Pius Njawe dans le Messager No 231 du 06 Juin 1991. Le livre du Leader du Parlement, et par ailleurs Candidat à la future élection présidentielle comporte aussi son programme politique.

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