Décédé le dimanche 11 octobre 2015  à  14 h50  des suites de maladie à l’hôpital général de Douala à l’âge de 62 ans,  l’artiste –musicien de renom , auteur, compositeur, interprète, producteur et syndicaliste Njoh Mboule Ludovic Georges dit Joe Mboule a été inhumé le samedi 31 octobre 2015  au caveau familial du  cimetière des Bois des Singes, à Douala. Après un office religieux  et des témoignages sur sa vie pleine et riche de culture, d’arts, de traditions  et sa    passion  pour  l’informatique, les droits d’auteur et  les droits voisins.  Avec ses 43 ans de vie musicale, Joe Mboule    a marqué non seulement plusieurs générations d’artistes camerounais et africains, mais aussi des mélomanes du Makossa et de la bonne musique.

Hommages
Il a reçu  les hommages  mérités des artistes musiciens de tous les âges, de toutes les régions du pays et de toutes les sensibilités de l’univers artistique. Depuis l’annonce  de son décès, la cour du  domicile de Joe Mboule, situé  au boulevard de la Liberté, avant l’Assurances Ascoma,  grouillait de monde tous les soirs, pour  le  recueillement sans corps. Ce fut justement le cas dans la matinée du  vendredi 30 octobre 2015, lors de la levée  de corps à la morgue de l’hôpital de la garnison militaire à Bonanjo, à Douala. Une foule principalement composée d’artistes musiciens venus de toutes les régions du pays, d’hommes de culture, d’hommes et de femmes politiques,  des mécènes, des journalistes et des patrons de presses.

Parmi les artistes aperçus  dans le hall et autour de  la morgue de l’hôpital de la garnison militaire à Bonanjo, on peut  citer Ekambi Brillant, Sam Mbendé, Prince Afo Akom, Romeo Dika, Ama Pierrot, Charly Nelle, Ateh Mbazore, Marco Bella, Nicole Mara, Jaky Biho, Jene jento, Marechal Papilion, Eboue Chaleur, Franck  Bell et  Ngoye Djeka. Avec Ebeny Donald Wesley comme  porte-parole  des artistes musiciens au sein du comité d’organisation. La cérémonie s’est déroulée en présence du secrétaire  général  de la région du Littoral, représentant le gouverneur de la région  Littoral. Arrivé avec sa délégation à 10h 9 mn, le  secrétaire  général  de la région du Littoral s’est levé pour recevoir la dépouille de Joe Mboule.

Défilé motorisé
Dans sa prédication, le pasteur  a demandé d’avoir confiance au Seigneur : «Mettons notre foi en Dieu. Ce qui est important pour l’homme, c’est connaitre Jésus, source de la vie éternelle». Après le quart d’heure consacré  à l’office religieux,  le secrétaire  général  de la région du Littoral a  entamé  le tour rituel d’hommage autour  de la dépouille de Joe Mboule.  Sous l’encadrement des forces de police (Esir)  et  de gendarmerie, un défile motorisé à travers les différentes artères de la ville a permis aux habitants de dire au revoir à l’artiste.  Le cortège funèbre  a fait le trajet garnison militaire de Bonanjo- domicile familial  du défunt à Akwa.

En passant par la Maison  du Parti ,  le marché des fleurs,  la Pharmacie de Gaulle, le lieu-dit carrefour Hôtel de l’air ,  le carrefour de la clinique de l’aéroport,  Bonadouma Home, Avenue Njoh Njoh , usine des Brasseries du Cameroun  à Bali, carrefour Sgbc Bali ,  le collège Essao, l’entrée  au  Boulevard de la république par le carrefour qui précède  l’hôtel Somatel, le lieu dit ancien Dalip et la  Salle des fêtes.  Puis  le  Carrefour Bonakouamouang,  le tunnel Bessengue, l’entrée de la gare,  le feu rouge Bessengue, l’école publique de  Deido, Bonabassem,  Pharmacie  Akwa Nord, terminus  Akwa nord. Puis  retour  en direction  du rond-point Deido,  rond-point 4 ème  où les artistes sont descendus de leurs véhicules pour  accompagner à pieds le corbillard jusqu’à atteindre  l’Assurance Ascoma.

Mémorable veillée artistique
A un pas du domicile du défunt où d’autres artistes ont préféré attendre la dépouille du défunt.  Début  de la procession  avec la dépouille  en direction du domicile  du défunt. En passant par  la Rue Foch pour ressortir sur le boulevard de la république  par  la rue  de l’ Hôtel Bano Palace. Afin  de rejoindre  le  boulevard de la liberté où un mini-concert  s’était déroulé la veille.  Une  autre  procession  a été l’occasion  de conduire vendredi  soir  la dépouille  de Joe Mboule au temple Lotin Same, situé en face  de la Salle des fêtes d’Akwa. La veillée de prières, de méditations et de témoignages y a rassemblé  du monde à  l’intérieur et à l’extérieur de  l’Eglise Ebenezer  Akwa de la Native Baptist Church (Nbc).  La veillée de prières a été  suivie d’une importante  et mémorable veillée artistique au rond-point  de Salle des fêtes d’Akwa. Avec des artistes de renom des générations qui ont donné à la musique camerounaise ses lettres de nobles.

Réactions

Ebeny Donald Wesley, artiste-musicien et porte-parole au comité d’organisation : «Joe Mboule était un homme respecté»
J’ai été le camarade de classe de Joe Mboule de la sil, à l’école catholique saint Bosco Jean Bosco,  à l’actuel Lycée de Koumassi.  Il avait des qualités qui faisaient de lui un homme respecté. Il  était respecté par tous les  artistes musiciens.  Ceci quelque soit le groupe ou le camp  auquel quelqu’un pouvait appartenir. C’était un facilitateur  du dialogue,  un  médiateur en quelque sorte.  Il avait accumulé des connaissances et de l’expérience dans les droits d’auteur et les droits voisins. Joe Mboule  n’avait cessé de lutter pour que les droits des artistes soient respectés afin que ces derniers vivent de leur art. Il était aussi notable à Bonamuti,  à Douala.  Ses familles naturelle, artistique et médiatique sont en deuil.

Ama Pierrot, artiste-musicien : «Une perte sèche pour la musique camerounaise»
Nous souhaitons que Dieu  nous donne du réconfort, car nous sommes vraiment affligés. C’est un véritable dinosaure  de la musique camerounaise qui nous quitte. C’est une perte sèche pour la musique camerounaise. Joe Mboule était un grand homme de culture. C’est un maillon très fort que nous venons de perdre. Dans notre culture. Je devais aller aux Etats-Unis. J’ai sacrifié ces deux jours (vendredi 30 octobre  2015 et samedi 31 octobre 2015, ndlr) pour participer ici à Douala aux obsèques de notre collègue et frère artiste Joe Mboule. Il était un pratiquant de l'art  dans tous les domaines. On se rendra compte plus tard de ce que nous avons vraiment perdu.  Les textes de ses chansons respectent  l’éthique.

Sam Mbende , artiste-musicien : «Joe Mboule était une référence dans le monde musical»
Joe Mboule représente cette génération d’artistes-musiciens  qui nous a encouragé  à faire ce métier. Joe Mboule était une référence et notamment un pionnier des droits  d’auteurs.  Il avait une passion pour les droits voisins. Il part malheureusement  au moment  où on avait le plus besoin de lui.  Pour ses compétences en matière de droits voisins.  Il nous quitte au moment où on a mis sur pied une société des droits voisins.

Ekambi Brillant, artiste-musicien : «Joe Mboule était un combattant»
C’est Dieu  qui décide. C’est dieu qui donne. C’est Dieu qui reprend. C’est Dieu qui choisit. Joe Mboule était un grand  artiste. Un grand  auteur compositeur.  Il était très connu comme spécialiste des droits d’auteurs. Il devait  beaucoup nous aider dans la société  qu’on vient  de créer sur  les droits voisins. Joe Mboule se battait pour la dignité de l’homme. Il était un grand  combattant. Nous allons poursuivre son combat.

Charly Nelle, artiste-musicien : « Joe Mboule était un homme d’une  grande valeur »
La mort de Joe Mboule est une perte énorme pour les artistes-musiciens. Les artistes-musiciens ont mal. Nous venons  de perdre un grand homme de culture. C’est  une perte énorme pour la culture  camerounaise en général et pour la musique de notre pays en particulier.  Joe Mboule était un homme d’une  grande valeur.

Romeo Dika, artiste-musicien : «Joe Mboule était un homme épris de paix et de dialogue»
Joe Mboule  était un homme épris de paix et de dialogue. Il a œuvré à la bataille pour l’évolution sociale des artistes- musiciens. Il était un élément de synthèse. Ses compétences étaient avérées  en matière  des droits d’auteur et des droits voisins.  Il était  unanimement reconnu  tant sur le plan  national que  sur le plan international. Il faut maintenant  que les artistes  se mettent ensemble  pour relever les défis.