Mise au point : À Monsieur le directeur de la publication de Mutations
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Monsieur le directeur de la publication,

L’édition de Mutations de mardi 31 mars affiche à la Une, un titre fort peu flatteur pour les citoyens dont les portraits suivent au centre de la couverture : «Ces anti Biya de la diaspora». Ce titre qui indique d’entrée de jeu la haine que dégageraient ces citoyens, je l’aurais considéré comme une maladresse de la rédaction si l’article qui m’est consacré n’était un sommaire de clichés.

L’article tente de faire mon portrait mais il contient beaucoup d’affirmations qui sont souvent des étiquettes que nous savons coller aux gens dans notre pays:

1) Anti-Biya : je suis militant des droits de l’Homme depuis mes 20 ans. Je ne m’attaque jamais aux individus furent-ils des dirigeants politiques. Je fais une critique parfois acerbe et répétée de l’action du chef de l’État mais je n’ai jamais parlé de sa personne, je ne lui ai jamais adressé des insultes ni à lui ni à l’une ou l’un de ses proches. Dans certaines de mes publications sur Facebook, je fais appel à son autorité pour régler des problèmes créés par ses collaborateurs (cf. Ma lettre à lui adressée sur la crise à la Fecafoot). En juin 2014, j’ai publié des propositions sur le changement au Cameroun à travers une transition systémique. J’énonce dans ce document que la transition doit se faire avec Paul Biya qui donnerait ainsi sa bénédiction à une action démocratique pacifique. Je vous envoie une copie de ce document, dans l’espoir que vous trouverez un intérêt à le publier.

2) La manifestation contre Boko Haram: L’article indique que l’un de mes faits d’armes serait le rassemblement organisé le 28 février contre Boko Haram à Montréal. J’ai bien organisé cette manifestation avec d’autres citoyens camerounais et africains, dont certains n’ont jamais eu d’opinion politique. Mais était-ce une action anti-Biya? L’ambassadeur du Cameroun à Ottawa aurait donc participé à une manifestation contre le chef de l’État?

Nous avons mené une action citoyenne ce jour-là, pour sensibiliser le public canadien à travers les médias dominants qui sont tous venus et ont relayé notre message sur les actions à mener en faveur des populations camerounaises et nigérianes qui souffrent au nord du pays. Nous avons adressé un message au chef de l’État, lui demandant entre autre d’appeler les Camerounais à l’union, à travers des actions symboliques, afin de nous éviter des querelles internes pendant la guerre. Mutations ne s’est pas intéressé à cette démarche qui semble aller dans le sens de la préservation de la paix et de la cohésion nationale.

3) Guerandi Mbara: je ne sais pas d’où sortent des affirmations sur mes liens avec Guerandi Mbara. Il m’a toujours accordé des interviews, il m’a associé à un travail sur l’alternance démocratique au Cameroun. C’est une proposition qui a été publiée il y a quelques années dans le Journal l’Actu. Je n’ai jamais rencontré Guerandi physiquement, je n’ai jamais eu son numéro de téléphone, même s’il m’appelait souvent. Ce n’est pas pour dire que je ne l’aurais jamais rencontré si l’occasion s’était présentée.

Mais j’étais fier de contribuer à une réflexion sur l’alternance dans notre pays. Je vous ai accordé une interview où j’ai parlé de lui, tel que je le percevais. Vous pouvez la relire aussi. Mais je ne sais pas d’où sort le projet que je préparerais pour lui? Lequel? Je suis membre du Mouvement pour l'Alternance au Cameroun (MAC), un organe qui a pour ambition d’émettre des idées (des idées, je précise) sur notre pays. Au sein du MAC, dans le strict respect de l’État de droit, nous avons demandé que le gouvernement éclaire l’opinion nationale sur la disparition de Guerandi. Je ne suis même pas la personne qui a proposé cette action. Le seul projet que j’ai sur individu concerne Emmanuel Keki Manyo, mon metteur en scène et parrain au théâtre, de regretté mémoire.

Bref, je ne suis pas fier de moi, lorsque je lis votre journal ce matin. Je ne suis pas fier de Mutations non plus, un journal qui m’a employé pendant deux ans environ. Vous devez être parmi les premiers à mieux me connaître et à suivre mes activités.

Je n’ai de haine contre personne.

Si je critique le chef de l’État, c’est parce qu’il est le responsable du destin de notre pays. Mais je n’ai jamais pris d’assaut un hôtel où il réside. En 2008, lors du sommet de la Francophonie à Québec, j’ai séjourné dans le même hôtel que le président et sa délégation. J’ai discuté chaque matin au petit déjeuner ou régulièrement dans le hall de l’hôtel avec des membres de la délégation : ministres, diplomates et autres fonctionnaires.

Attaquer quelqu’un n’a jamais fait partie de mes méthodes. Ce que je dis aujourd’hui, vivant à l’étranger, je l’ai écrit au Messager, à Mutations, à Le Jour; je l’ai dit sur les antennes des radios et télé lorsque j’étais invité à des débats.

Je n’ai jamais fait des messages appelant à la guerre ou à des actions violentes contre le pays ou le chef de l’État. J’assume ma position dans ce document publié en juin 2014 : le chef de l’État doit penser à organiser lui-même, une transition entre son système et un nouveau système adapté aux exigences de la gouvernance de notre époque. Si cela signifie être anti-Biya, alors c’est un amalgame grave.

Je vous prie de publier cette mise au point dans les plus brefs délais, afin de réparer tous les torts que votre article peut causer à mon image. Je veux bien être insoumis et dissident, mais je suis républicain.

Veuillez croire, monsieur le directeur de la publication, à l’assurance de mes sentiments confraternels.

Venant Mboua, Membre du Mouvement pour l'Alternance au Cameroun (MAC)

© Mouvement pour l'Alternance au Cameroun (MAC) : Venant Mboua

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