Médiascopie : Comment Charles Ndongo a lâché Cathy Toulou
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Dans un communiqué signé mercredi dernier, le Directeur général de l’office national de radiodiffusion, sans toutefois présenter ses excuses aux nombreux téléspectateurs pour ce spectacle ignominieux servi en live par Garga Haman Adji, a royalement esquivé le sujet pour vanter le programme querellé.

Il aurait bien pu se taire que personne n’aurait taxé sa démarche de mauvais arbitrage. Car, connaissant le Cameroun et son mode de gouvernance où les « silences présidentiels » se sont érigés en prototype de management dans la haute administration, cela n’aurait ému personne. Mais au lieu d’opter pour cette prudence (politiquement incorrecte), Charles Ndongo a rajouté de l’huile sur un feu qui embrase la tour d’aluminium de Mballa II depuis mardi dernier.

Dans un communiqué laconique dont il se serait pourtant gardé de pondre en pareille circonstance, le Directeur général de la CRTV   a choisi la théorie du hors sujet en décidant d’esquiver le vrai problème pour se prononcer sur le temps d’antenne des candidats en lice. Et notamment sur la participation des challengers de Paul Biya à l’émission « Débat 100% présidentielles ». Au lieu de présenter ne fusse que ses plates excuses aux candidats et les rassurer de ce que ce genre d’incident ne se reproduirait plus sur la chaîne « au coeur de la Nation », l’ancien Directeur de l’information a choisi de surfer sur les « faits divers ».

Epiphénomène

« La Cameroon radio television remercie les millions de téléspectateurs et d’internautes qui ont suivi la première « 100% présidentielles » sur l’ensemble de ses supporters (…) Le Directeur général précise que ces espaces sont entièrement dédiés aux différents candidats. La série lancée ce 07 août va se poursuivre tous les mardis jusqu’à la veille du lancement de la campagne officielle », écrit-il sans glisser un traitre mot sur Cathy Toulou ou encore sur le comportement condamnable de son « bourreau » Garga Haman Adji. Pour le patron de la CRTV, l’humiliation d’une journaliste sur un plateau de télévision par un candidat qui manque d’élégance et de galanterie à l’endroit de la femme, n’est donc qu’un épiphénomène. Charles Ndongo ne sait pas qu’en situation de crise, un manager de son rang doit impérativement trouver des solutions afin de revaloriser son image aux yeux des médias, de l’opinion publique mais plus largement auprès de l’ensemble des parties prenantes.

Dans une démarche partisane et quasiment méprisante à l’endroit des téléspectateurs, il a oublié que la communication de crise regroupe à la fois, la communication interne, la communication institutionnelle, les relations presse et les relations publiques. Le drame c’est que cet incident, surabondamment diffusé sur les réseaux sociaux, non sans susciter l’indignation de la presse, n’a contribué qu’à étaler les dysfonctionnements qui mettent en péril l’image d’une entreprise qui se présente comme une référence dans le paysage de l’audiovisuel au Cameroun.

Journalistes formatés

De quoi conforter Jean Lambert Nang dans son coup de gueule. Lui qui estime que « les journalistes exerçant à la CRTV   sont ainsi formatés : ils sont tout à la fois membres du parti gouvernant dont ils se transforment en défenseurs ardents sur les plateaux, et agents du Palais de l’Unité dont ils sont, chacun en ce qui le concerne, communicateur attitré ». A en croire l’ancien chef du service des Sports, le journalisme a mal à ses plénipotentiaires au Cameroun. Trop militants ou a contrario trop excessifs.

« Il manque à la presse camerounaise cette mesure dans les prises de position et les analyses ; ce recul dans l’amplification des nouvelles, nécessaire à la compréhension des récepteurs. Les journalistes sont, soient emballés par la divulgation de pseudo scoops, soit apeurés par les conséquences d’une censure omniprésente quoiqu’invisible, ou alors formatés dans la glorification à tout va d’un système politique qui ne brille guère par sa bonne gouvernance ».

Quid de Garga Haman Adji ? Pour la campagne présidentielle qui prend effet dès le 24 septembre 2018, les journalistes camerounais menacent de mettre le candidat de l’Add sous embargo médiatique. Certaines associations de journalistes comme le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) exigent d’ailleurs qu’il présente ses excuses à Cathy Toulou Elanga et à toute la corporation. A suivre !

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