Crtv : Le gag autour de Garga
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Les dessous du retentissant coup de sang du candidat à l’élection présidentielle mardi soir à Mballa II.

Armé de son inséparable gouaille, c’est un Garga Haman Adji visiblement serein qui accueille le reporter de Mutations hier en mi-journée, dans un salon de son domicile de Yaoundé. Assis sur un fauteuil à l’un des angles de cette pièce, où l’on aperçoit des ballots de tee-shirts et des prospectus de campagne électorale, le président général de l’Alliance pour la démocratie et le développement (Add) a, à intervalles réguliers, le téléphone vissé à l’oreille.

Les appels se font incessants au sujet de l’émission « 100% présidentielle » diffusée mardi soir sur la télévision nationale, dont il était l’un des invités de la première livraison. Les incidents enregistrés avant et pendant ce programme ont suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux. Le candidat à la présidentielle en prend pour son grade. Une volée de bois vert est également infligée à la Cameroon Radio Television (Crtv)- accusée de museler l’opposition- et au présentateur de l’émission, Aimé Robert Bihina, qui n’aurait pas protégé sa consoeur face à la « misogynie » du leader de l’Add. Si à la Crtv, on se montre taiseux sur le sujet (un communiqué officiel de l’office sur le sujet était cependant annoncé au moment où nous bouclions ce numéro), pour Garga Haman Adji, il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

« J’ai été invité lundi dernier par le Dg, Charles Ndongo, à participer à cette émission, alors que j’étais en déplacement en Afrique de l’Ouest. Le directeur général de la Crtv m’a dit que je serais uniquement en face de Jacques Fame Ndongo. L'information claire et nette. J’ai marqué mon accord, parce que j’ai estimé qu’à défaut d’avoir comme vis-à-vis le candidat Paul Biya, que je n’ose pas inviter, vu son statut de chef de l’Etat, Fame Ndongo est membre du bureau politique, secrétaire à la communication du Rdpc et ministre en fonction », introduit le « chasseur de baleines ».

Et d’ajouter, le regard perçant : « Je suis parti de l’Aéroport international de Yaoundé Nsimalen directement pour le siège de la Crtv. Grande a été ma surprise de constater qu’on a également invité le maire de Buea et le premier vice-président de l’Udc [Union démocratique du Cameroun, ndlr]. J’ai alors fait observer au présentateur qu’il y’avait quelque chose qui ne tournait pas rond. Si l’Udc est représentée par son viceprésident, l’Add peut également être représentée par son secrétaire général. Dans une moindre mesure, je peux tolérer la présence sur le plateau du maire de Buea, le sujet sur la crise anglophone étant à l’ordre du jour. C’est sur ces entrefaites que Sam Baka et, sur décision de la Crtv, Patrick Ekema, sont priés de se retirer ».

Coalition

Au sujet du second incident, Garga Haman relate : « Rendu en mi-temps de l’émission, le présentateur invite sur le plateau une dame que je ne connais pas et qui, déclare-t-il, va signer la chronique des réseaux sociaux. J’ai tout de suite cru à une jonglerie, à un piège. L’idée qui m’a traversé l’esprit est qu’il s’agit d’une militante de l’Udc, qu’on tente de substituer à Sam Baka. Sinon, pourquoi ne s’estelle pas assise à côté d’Aimé Robert Bihina pour présenter sa rubrique ? Je répète que l’émission devait se résumer à un face-à-face entre Fame Ndongo et moi. J’ai donc demandé qu’on éconduise la dame. Je suis surpris que le jour d’après, les gens déplacent le débat sur le terrain de la religion ou du féminisme. Ces gens-là ont tout faux ! Je respecte tous les êtres humains, hommes comme femmes. Je suis marié. J’ai une mère et des filles dont l’une est journaliste ».

Le promoteur de l’ « économie humaniste » se félicite du reste de sa prestation, qui a, à l’en croire, renforcé la sympathie des militants à son égard, notamment dans le grand Nord. Réagissant au sujet de la coalition souhaitée de l’opposition pour l’emporter sur Paul Biya, le candidat de l’Add pense que celle-ci est sans objet. « Zéro plus zéro égal zéro. Et puis, je ne vois pas Akere Muna ou Kamto s’aligner derrière moi. Pourtant, j’ai une meilleure expérience politique et administrative qu’eux. J’ai même été classé 3e à la dernière présidentielle. J’ai reçu Cabral Libii deux fois chez moi. Je lui ai dit qu’on ne commence pas la politique par le sommet. J’ai proposé de l’accompagner. Je ne l’ai plus revu. Et un matin, j’ai appris qu’il est candidat à l’élection présidentielle. Moi, je ne m’alignerai derrière personne. D’ailleurs même si on se réunit, ça ne change pas grand-chose, Paul Biya va gagner, mais une chose est sûre, je vais grappiller ses voix », déclare l’ancien ministre, démissionnaire du gouvernement en août 1992.

Au sujet de la conférence générale anglophone, Garga Haman salue l’initiative prise par le cardinal Tumi, qui, d’après lui, vise surtout à désigner les représentants des Anglophones et à déterminer les attentes de cette communauté dans la perspective du dialogue attendu, dans le cadre d’une conférence paritaire nationale.

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