Validation des candidatures taillées sur mesure
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Parmi les 28 inscrits enregistrés à l’examen de validation des candidatures devant Elections Cameroon (Elecam), seuls 9 candidatures sont admises à concourir pour la quête du fauteuil au Palais de l’unité.

La session de plein droit du Conseil électoral relative à l’élection présidentielle du 7 octobre, qui s’est tenue hier matin, 7 août 2018, ressemblait à s’y méprendre à la proclamation des résultats à un examen où ceux-ci étaient connus à l’avance. Dans le langage approprié, l’instance chargée de la gestion des élections au Cameroun parle de « publication de la liste des candidats retenus pour prendre part au scrutin présidentiel. » C’est effectivement, des partis qui ont une certaine assise ou un potentiel qui ont été retenus.

Toute chose qui par ailleurs, contribue à fragiliser davantage l’assiette électorale de l’opposition. Il y aura match, certes, mais les nouveaux venus risquent de mordre les mollets à ceux des partis qui sont un peu plus fortunés, pour leur rappeler qu’ils existent. Le combat sera rude au sein de l’opposition où des nouveaux venus sur la scène politique chercheront à faire de ce coup d’essai un coup de maître. Du reste,un seul candidat retenu était donc présent hier matin au palais des sports, Cabral Libii Li Ngue Ngue de l’Union nationale pour l’intégration vers la solidarité (Univers). Il était là et les journalistes, très nombreux en la circonstance n’ont eu d’yeux que pour lui. Et il a parlé, expliqué à profusion ce qu’il envisageait ou ce qu’il souhaitait dans les jours à venir pour une alternance du pouvoir politique au Cameroun.

Ainsi, le plus jeune des candidats, a expliqué à souhait qu’il souhaiterait qu’il y ait une Primaire entre les candidatures retenues. De ce fait, le candidat qui aurait la majorité des voix parmi les huit candidatures porterait le flambeau de l’opposition le 7 octobre. Blague ou réalité feinte ? Seulement, ajoute le candidat investi par le parti Univers « Il n’est pas question qu’un quelconque parti m’appelle pour m’imposer de m’aligner. Non ! On va s’asseoir autour d’une table d’égale à égale, et chacun écrirait sur une feuille le nom de la personne qu’il souhaiterait comme candidat, celui qui conduirait les forces de l’opposition. »

À la question de savoir ce qu’il pense de la posture de Joshua Osih qui estime que le Social democratic front (Sdf) est le parti de l’opposition, il va répondre : « Et depuis 1992 que ce parti va aux élections présidentielles, qu’est-ce que cela a apporté au Cameroun? Il faut tirer les enseignements des échecs. » C’est tout dire de l’ambiance qui va régner au sein des partis dits de l’opposition. Un climat fait de soufre et de feu. Une alliance, vraiment difficile, à moins d’un miracle.

Le show de Momo

La deuxième personnalité en vue hier au palais des sports était sans conteste M. Jean de Dieu Momo, désormais un des ténors du G20, qui a renié convictions et famille politique à la faveur du candidat Biya. Lui aussi, il a répondu à une foule de questions. Pourtant, il n’avait déposé aucune candidature à Elecam. Toute la matinée d’hier, il l’a consacrée à justifier son ralliement à la candidature de Paul Biya. Pourquoi tant d’ébauche d’énergie alors qu’aucun membre du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) n’était en vue pour donner ses impressions sur la validation de la candidature du pouvoir. Lui, Jean de Dieu Momo, s’en est donné à coeur joie, mieux que ne le feraient dix militants du Rdpc réunis. Expliquant, réfutant à grands gestes, ses arguments revenaient toujours à ce qui est désormais convenu d’appeler le crédo de sa foi politique : « Paul Biya est le meilleur candidat, personne ne peut le gagner. »

Emiettement de l’opposition ?

À ce niveau le doute est permis sur les candidatures des vétérans tels qu’Adamou Ndam Njoya et Garga Haman. Les deux ont de toute évidence tiré les enseignements des échecs aux consultations antérieures. L’Union démocratique du Cameroun (Udc) est aujourd’hui un parti départemental et cela n’a rien de péjoratif tout comme l’Alliance pour la démocratie et le développement (Add) qui a tout autant de la peine à franchir le seuil de la région de l’Extrême-Nord. Si les deux vétérans sont encore en course, cela signifie de toute évidence que les deux formations essayent leurs muscles en attendant probablement les élections législatives et municipales de l’année prochaine.

On  verra donc avec une attention particulière le comportement des deux vétérans que sont Ndam Njoya et Garga Haman. Seront-ils des porteurs d’eau pour une alternance au sommet de l’Etat ou joueront- ils une carte personnelle pour diviser, émietter davantage les forces de l’opposition ?

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