Dans un pays normal et démocratique les élections sont la meilleure forme de dévolution de pouvoir pour un peuple mais le Kamerun n’est pas un pays normal. Ces élections risquent être le début de la fin du Kamerun.
            
Le président Biya a choisi d’abord les élections présidentielles pour être sûr qu’après, puisqu’il sera réélu, il aura la main mise sur les communales et les législatives. Si cela avait été le contraire, certains électeurs de son propre camp, sentant la fin du règne, seraient passés à l’opposition avec armes et bagages. Le RDPC aurait perdu. En perdant les élections locales cela pourrait se repercuter à coup sûr sur les présidentielles  et les français, ses maîtres, ne lui auraient pas pardonné.

Maintenant qu’il sera réélu, la situation du pays va se compliquer de plus en plus. Dans les deux régions anglophones en guerre il n’y aura pas d’élection. Ce qui pourra en tenir lieu ne sera ni plus ni moins une mascarade car ni les déplacés, ni les réfugiés ne pourront y participer. En somme sur les dix régions, seules huit pourront aller aux urnes or ces huit sont les régions francophones. Bref, le 07 octobre 2018, les francophones iront, dans les régions francophones, voter un président francophone. Les anglophones ne se reconnaîtront dans ce président par conséquent ne l’accepteront pas. Alors, nous assisteront à une forte vague de protestation

En conclusion les élections du 07 octobre sont une fuite en avant qui aura pour conséquence une partition de fait du pays. La république du Cameroun aura élu son président. La Southern Cameroon ne le reconnaîtra pas. La guerre montera d’un cran car les élections auront donné une raison de plus aux séparatistes de revendiquer la scission du Kamerun.
            
Il importe dès lors que chaque Kamerunais réfléchit s’il faut aller aux élections pour avoir après son Cameroun ou s’il ne faut pas y aller et garder le Kamerun