Election présidentielle : Candidats hier, non partants en 2018
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Challengers de Paul Biya à la présidentielle de 2011 et bien avant pour certains, ils ont tiré les leçons de leur échec passé et ont renoncé.

Jean-Jacques Ekindi
Il s’agit manifestement d’un amour à sens unique, celui de Jean-Jacques Ekindi, pour une présidentielle camerounaise qui n’a jamais su le lui rendre bien. Candidat à la succession de Paul Biya en 1992 (0,8%), 2004 (0,27%) et 2011 (0,44%), le président du Mouvement progressiste (Mp), qui s’était pressé d’annoncer sa décision de briguer pour une quatrième fois la Présidence le 12 juillet dernier, soit trois jours seulement après la convocation du corps électoral en vue du scrutin du 07 octobre prochain, n’a curieusement pas déposé son dossier à Elections Cameroon (Elecam). Le « chasseur de lion », qui pourrait bien avoir été découragé par le montant jugé exorbitant du cautionnement - 30 millions Fcfa -, promet en tout cas de faire connaître les raisons de son abstention dès la publication de la liste des candidats retenus par l’organe en charge de la gestion des scrutins et opérations référendaires, au plus tard le 08 août prochain. A 73 ans, Jean-Jacques Ekindi semble avoir définitivement perdu toutes les chances d’implémenter son projet d’édification d’un Etat fédéré qui permettrait « d’avoir une lisibilité sur la production et la redistribution des subsides de l’économie camerounaise à travers les dix régions du pays », ainsi qu’il le souhaitait lors de la campagne présidentielle de 2011.

Simon-Pierre Atangana Nsoe
Classé 19e sur 23 candidats, Simon-Pierre Atangana Nsoe avait réalisé le score de 0,16% à l’élection présidentielle d’octobre 2011. Sept ans plus tard, il affirme sans ambages que le code électoral est vicié. Il dit clairement n’avoir « pas voulu perdre son temps » en déposant son dossier de candidature, au motif que la « modification de la loi électorale en 2012 ne donne la possibilité qu’aux personnes investies par des partis politiques ayant des élus de candidater ». Le président de Grand Cameroun a la conviction que, « demander 300 signatures à des élus partisans, c’est irréaliste. Et ceux qui se présentent comme candidats indépendants savent tous qu’ils seront recalés. C’est pourquoi je pense que le vrai combat aujourd’hui, c’est la modification de cette loi ».

Hubert Kamgang
Il avait annoncé pour la première fois, sa candidature à l’élection présidentielle en 1997, à 52 ans. En 2004, Hubert Kamgang challenge pour la première fois Paul Biya et s’en tire avec 0,19% de voix. Il pointe à la 14e place au classement des 16 candidats à cette élection. En 2011, le président de l’Union des populations africaines (Upa), ne fera pas mieux. Au contraire, il plonge à 0,17% et se classe 18e sur 23 participants. C’est dire combien la politique a été ingrate avec cet ingénieur statisticien qui abandonna son poste au secrétariat de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (Udeac) à Bangui (Centrafrique), au début des années 1990, pour rentrer s’associer à la lutte pour plus de libertés au Cameroun. Ce visionnaire panafricaniste dit aujourd’hui avoir décidé de « laisser la présidence de la République aux autres. L'Upa veut contrôler le Parlement d’où il lui sera possible d’initier, de voter et de faire exécuter les lois visant à l’amélioration du niveau de vie des populations… ». L'information claire et nette. Dès le passage du cautionnement pour la présidentielle, de 5 à 30 millions Fcfa en 2012, Hubert Kamgang avait affirmé qu’il s’agissait d’une manoeuvre du pouvoir d’écarter les « petits candidats » de cette élection majeure. A 73 ans, il s’est résolu à ne prendre désormais part qu’aux élections dites mineures.

Albert Dzongang
Joint au téléphone hier lundi, Albert Dzongang a indiqué qu’il se trouvait hors du Cameroun en ce moment. Sans plus. Il n’a visiblement pas souhaité donner d’explications sur sa non-candidature à l’élection présidentielle du 07 octobre prochain. Depuis le buzz de son vrai-faux retour au Rdpc en 2016, le président de La Dynamique pour la renaissance nationale et candidat de ce parti à la présidentielle de 1997 (1,19% de voix) et à celle de 2011 (0,54% de voix), a rarement pris la parole en public. Après les première et deuxième tentatives, Albert Dzongang qui fait courir les gagne-petit en 2011, a-t-il abdiqué ou simplement est-il découragé par le montant du cautionnement ?

Marcus Lontouo
Candidat à la présidentielle d’octobre 2011 sous la bannière du Congrès national camerounais (Cnc), il avait obtenu 0,16% des voix et s’était classé 20e sur 23. Pour le scrutin du 07 octobre prochain, ni lui-même, ni aucun cadre de son parti n’est partant. « Nous avons tiré les leçons de [notre] échec à la présidentielle de 2011, et préférons nous concentrer sur les législatives et municipales qui ont été renvoyées malheureusement. Une de ces leçons, c’est le peu d’adhésion des populations à la chose politique.Camer.be.  Nous nous sommes rendu compte que cette cible à qui les programmes politiques sont destinés, n’est pas toujours accessible », explique le président du Cnc. « Au vue de [notre] idéologie, poursuit Marcus Lontouo, [notre] façon de voir le pays vibrer en opposition de phase avec le système Rdpc, nous nous sommes mis en marge, mais nous allons certainement soutenir un candidat qui regarde dans la même direction que nous ».

Jean Njeunga
Bien que classé 16e sur 23 avec 0,19% de voix pour un candidat que la majorité des électeurs découvraient à l’occasion de la présidentielle de 2011, Jean Njeunga avait gardé un goût amer de cette élection. Convaincu de ce que ce résultat était loin de refléter la réalité, et surtout que le Rdpc a triché « massivement » à ce scrutin, le président du Front uni du Cameroun (Fuc), estime aujourd’hui, pour expliquer le rendez- vous manqué avec la présidentielle du 07 octobre prochain, que le code électoral présente beaucoup d’insuffisances. « Nous avons posé des conditions que le pouvoir n’a pas respectées : ramener le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une seule fois, fixer la majorité électorale à 18 ans, et surtout, organiser une présidentielle à deux tours », explique-t-il. Jean Njeunga pense surtout que, en raison du contexte sociopolitique, le chef de l’Etat, « fort de sa majorité au Parlement, aurait dû obtenir la prorogation de son mandat pour un an, afin de résoudre la crise anglophone et ainsi, sortir par la grande porte en démissionnant ».

Ni John Fru Ndi
Jadis adversaire le plus sérieux de Paul Biya, Ni John Fru Ndi est de toute évidence le plus cocu de l’histoire de la présidentielle au Cameroun. Après avoir été à un poil près d’Etoudi en 1992 (36% de voix contre 40% pour le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais), le chairman du Social Democratic Front (SDF), n’a pas réussi à se relever et est depuis resté sur une courbe descendante : 17,4% de suffrages exprimés en 2004 et 10,7% en 2011. Après avoir longtemps hésité à se présenter à une élection « mineure » ou du moins à briguer un poste électif autre que la présidence de la République, Ni John Fru Ndi a mordu la poussière aux sénatoriales de 2013 dans son fief du Nord-Ouest, face à la liste Rdpc conduite par l’ancien Premier ministre Simon Achidi Achu. Ce fut le coup de grâce. Pour l’élection du 07 octobre prochain, l’homme aujourd’hui âgé de 77 ans, a préféré s’effacer au profit de son premier vice-président Joshua Osih. Peut-être Fru Ndi a-t-il fini par comprendre, comme l’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, que « la politique est une maîtresse ingrate ».

Daniel Soh Fone
L’histoire retient de lui qu’il avait appelé à voter pour Paul Biya en 1997 et 2004. Et en 2011, preuve s’il en était encore besoin qu’il ne jouissait pas d’une si grande base électorale, il était dernier au classement des candidats (23e/23), avec 0,10% de voix. Le président du Parti socialiste unifié (Psu), qui n’a pas donné de ses nouvelles depuis la convocation du corps électoral en vue du scrutin du 07 octobre prochain, dit être confronté à la difficulté de trouver des élus ou des chefs traditionnels pour lui apporter leur caution (Mutations du 18 avril 2017).

Et les autres...
Jean De Dieu Momo (Patriotes démocrates du Cameroun), Fritz Pierre Ngo (Mouvement des écologistes camerounais) et Joachim Tabi Owono (Alliance pour la méritocratie et l’égalité des chances) ; ne sont pas sur les starting-blocks pour la présidentielle du 07 octobre prochain. Ces anciens candidats font partie d’un groupe de 20 partis politiques de l’opposition qui soutiennent la candidature de Paul Biya. Esther Dang présenté par le Bloc pour la reconstruction et l’indépendance économique du Cameroun et Edith Kah Walla (Cameroon People’s Party), à couteaux tirés avec d’autres responsables de leurs partis politiques, n’auront pas de bulletin dans les bureaux de votes le 07 octobre prochain. Idem pour Anicet Ekanè, désigné il y a quelques jours comme étant le seul et l’unique représentant du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) et Ayah Paul Abine du People’s Action Party (PAP), qui médite certainement encore sur ses récents démêlés judiciaires. Hameni Bieleu de l’Union des forces démocratiques du Cameroun (Ufdc) et Bernard Muna, font tous deux partie d’une coalition qui va soutenir Akere Muna du Front populaire pour le développement (Fpd).

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