Dans le Cameroun anglophone, un prêtre assassiné
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Le curé de la paroisse de Bomaka, dans le diocèse anglophone de Buea, au sud-ouest du Cameroun, a été tué vendredi par des individus non identifiés.

« C’est avec le cœur gros et la plus grande tristesse que nous annonçons le décès de notre cher prêtre Alexandre Sob Nougi, abattu sur la route près de Muyuka, à 25 km au nord-est de Buea, le 20 juillet », indique un communiqué du diocèse de Buea.

Le père Alexandre Sob Nougi, qui était le curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Bomaka, était également connu en tant qu’ancien secrétaire de l’enseignement catholique du diocèse de Buea.

« Nous avons reçu des photographies du corps mutilé du prêtre décédé », a indiqué un chargé de communication de l’Église catholique à Yaoundé, précisant que les auteurs du meurtre restent inconnus.

Buea, au pied du Mont Cameroun, est la capitale de la région anglophone du sud-ouest du pays. Dans cette zone, comme dans l’autre région anglophone au nord-ouest du Cameroun, la sécurité s’est considérablement dégradée depuis 2016, du fait des combats devenus quotidiens entre les forces de sécurité et les séparatistes, dispersés en plusieurs groupes armés, qui réclament la création d’un État anglophone indépendant.

Ces séparatistes s’attaquent aux forces de l’ordre et de sécurité, mais aussi aux symboles de l’administration, comme les écoles qu’ils incendient. Ils procèdent également à des enlèvements de policiers, de fonctionnaires et d’hommes d’affaires, parfois étrangers.

« Capitale de l’Ambazonie »

Le 9 juillet, de violents affrontements dans la ville de Buea avaient contraint la majeure partie des habitants à rester cloîtrés chez eux et avaient causé la mort de deux policiers. La veille de cet affrontement, un commissaire de police avait été tué près de chez lui à Kumba, entre Buea et Mamfe.

En s’attaquant à Buea, les séparatistes tentent de s’emparer de cette ancienne capitale d’un État anglophone qui avait vu le jour sous le mandat britannique, entre 1922 et 1961. Elle a été désignée par les séparatistes armés comme la future capitale de leur État anglophone revendiqué, l’« Ambazonie ».

L’Église catholique, qui représente plus d’un tiers de la population camerounaise, est le seul acteur à même de « promouvoir le dialogue » entre les insurgés et le gouvernement, estimait en avril le centre de recherche International Crisis Group (ICG).

Ce conflit armé de plus en plus violent en zone anglophone et celui contre le groupe djihadiste Boko Haram dans le nord du pays pourraient perturber le scrutin présidentiel prévu le 7 octobre. Le président Paul Biya, âgé de 85 ans et au pouvoir depuis trente-cinq ans, s’est déclaré candidat la semaine dernière à un septième mandat consécutif. Ses partisans estiment qu’il est le mieux à même de répondre à la crise anglophone. Ses opposants l’accusent d’en être responsable.

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