Bertoua : Soulèvement dans la rue
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Révoltés de longues et chroniques coupures d’énergie, les habitants de la ville ont bloqué la voie publique sur la route nationale n° 10 pour manifester leur ras-le-bol.

C'est au lieu dit carrefour Terrenstra que les populations de la ville ont pris d'assaut la voie publique aux premières de la matinée de ce mercredi 18 juillet. Installées non loin du marché moderne et du Tribunal militaire à l’entrée ouest de la ville de Bertoua, elles bloquent la circulation pendant plusieurs heures. En effet, les populations du chef-lieu de la région de l’Est, de toutes les tranches d'âge, hommes, femmes et enfants ne veulent plus rien entendre.

Elles souhaitent tout simplement le retour de l'énergie électrique dans la ville. Laquelle subit des coupures intempestives depuis plusieurs mois. La circulation sur la nationale n° 10 qui relie le Cameroun, le Tchad et la République Centrafricaine en traversant la ville de Bertoua était aussi bloquée avec des centaines de véhicules immobilisés sur ce corridor transafricain. Face à la situation très critique, les forces de défense et de sécurité se sont déployées sur les lieux. Mais ces dernières sont impuissantes face à la foule.

Entre temps, les manifestants brandissent le drapeau national et des tracts portant des messages tels « We want electricity in Bertoua », « Eneo doit mourir » ou encore, « Eneo, trop c'est trop ». Même le sous-préfet de l’arrondissement de Bertoua 1er, Max Edjenguele Mbella, descendu seul sur les lieux en l’absence du préfet du Lom-et-Djerem qui accompagnait le Prince et Grand Maitre de l’Ordre souverain militaire de Malte à Garoua-Boulaï, ne peut rien faire face à la détermination des populations à manifester leur ras-le-bol.

Depuis plusieurs mois aujourd’hui, l’accès au courant électrique dans la ville de Bertoua et d’autres localités de l’Est est devenu un véritable serpent de mer. Un état des lieux constaté par Mboké Godlive Ntua, préfet du département du Haut-Nyong et son collègue de la Kadey. C’était au cours d’une rencontre entre Eneo et les démembrements de l’Etat, tenue à Bertoua le 07 avril dernier. Selon les deux autorités administratives « plusieurs tentatives de grèves par les populations en guise de protestation contre les coupures prolongées d’énergie électrique ont été étouffées respectivement à Batouri (chef-lieu de la Kadey) et Abong-Mbang dans le Haut-Nyong ; ndlr) ».

Face aux responsables d’Eneo, les deux autorités administratives voulaient une solution concrète. Au cours de cette réunion, Oumarou Hamandjoda, Directeur général adjoint d’Eneo avait estimé que son entreprise n’est pas responsable de cette situation. « Nous avons constaté que dans nos régions, l’essentiel des accidents électriques sont enregistrés sur des lignes construites par les démembrements de l’Etat». L'information claire et nette. Selon Eneo, le service électrique connait des perturbations depuis plusieurs mois à l’Est dans le réseau interconnecté Est (RIE). Cette situation est due à plusieurs facteurs :

« demande en accroissement soutenu, saturation de plusieurs groupes à la centrale de Bertoua générant un déficit de production de 53000 kw, des pannes de réseau liées à l’action des riverains (feu de brousse, abattage non contrôlé des arbres), la mauvaise qualité de certains ouvrages de distribution récemment construits par les démembrements de l’Etat en écart avec la norme et la vétusté, les branchement anarchiques source de surcharge des ouvrages et d’incidents ».

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