Un plan d'assistance de 12,7 milliards : La solution miracle de Paul Biya à  la crise anglophone
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La crise anglophone dure depuis bientôt 2 ans. A l’origine, des revendications corporatistes qui se sont muées velléités sécessionnistes. Avec les conséquences qu’on connait : affrontements entre l’armée régulière et les sécessionnistes, plusieurs victimes dans les deux camps et chez les populations, désagrégation progressive de l’Etat, des villages abandonnés, déplacements massifs des populations à l’intérieur comme à l’extérieur.

Plusieurs voix se sont élevées pour inviter au dialogue. A l’instar de la commission nationale pour le bilinguisme et le multiculturalisme, Yaoundé a apporté des solutions sans véritable impact sur la résolution du problème « Nous sommes fatigués des commissions, nous voulons Paul Biya lui-même ici » ont clamés les populations du Nord-ouest et du Sud-ouest. Dans vidéo tournée sous le maquis, les sécessionnistes motivent leur action par le manque de prise en compte par « la République » de leurs mauvaises conditions de vie.

On l’attendait donc le président sur le champ politique par l’ouverture d’un « dialogue inclusif » sur cette crise, il a plutôt réagit par un fond de solidarité. Du coup, les caciques se sont levés pour soutenir « l’action du président ». Le cabinet civil de la présidence annonce même des campagnes de collecte de fonds pour venir au secours des sinistrés.

Au demeurant, cette nouvelle mesure présidentielle est-elle (enfin) la solution miracle à la crise anglophone ? Rien n’est moins sur.

Quelques points de cette  mesure présidentielle.

  1. La crise sociopolitique que connaissent les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a démarré par des revendications corporatistes de certains enseignants et avocats des deux régions.
  2. Le gouvernement a déployé, et continue de déployer, d'incessants efforts pour négocier avec les représentants de ces deux catégories socioprofessionnelles. Deux comités ad hoc avaient été créés à cet effet dès novembre 2016, sur instruction du chef de l'État.
  3. Le chef de l'État a pris d'importantes décisions pour répondre aux préoccupations formulées par les syndicats d'enseignants et d'avocats des deux régions. Le président de la République a d'ailleurs apporté des solutions qui vont au-delà des problèmes soulevés.
  4. Les représentants des syndicats d'enseignants ayant engagé les négociations avec les pouvoirs publics continuent de discuter avec le gouvernement dans divers instances de concertation.
  5. Le président de la République a en outre créé une Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM). Cette Commission est à pied d'œuvre.
  6. Des individus mal intentionnés ont transformé des revendications légitimes en prétexte pour causer la terreur dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
  7. Les actes de terrorisme ont principalement ciblé le système scolaire, le tissu économique, les forces de maintien de l'ordre, l'administration et les autorités traditionnelles.
  8. Les actes de terreur ont abouti à un bilan particulièrement lourd du côté des forces dedéfense et de sécurité. 84 décès sont enregistrés à ce jour.
  9. Le chef de l'État s'emploie à restaurer la paix et la sécurité dans les deux régions, dans le respect des lois et règlements de la République.
  10. La terreur entretenue par les bandes armées a conduit à des déplacements de populations à l'intérieur du territoire national et vers un pays voisin et ami.
  11. Il. Sous l'autorité du président de la République, le gouvernement a commencé à apporter une réponse à la problématique des Personnes déplacées internes (PDI), et souhaite accroître les mesures de soutien, avec la collaboration de ses partenaires et l'ensemble des bonnes volontés.
  12. Le chef de l'État a donc décidé de la mise en œuvre d'un Plan d'assistance humanitaire d'urgence pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, placé sous la coordination du ministre de l'Administration territoriale et doté d'un budget prévisionnel de 12, 7 milliards de FCFA.
  13. L'appel à la solidarité et la générosité pour le financement dudit Plan s'inscrit dans le droit fil des actions gouvernementales antérieures, comme ce fut déjà le cas avec la crise humanitaire découlant du terrorisme de Boko Haram.
  14. Les domaines d'intervention suivants ont été identifiés comme axes prioritaires de mise en œuvre de ce Plan: la protection des personnes déplacées; la fourniture des denrées alimentaires et des produits de première nécessité; les soins de santé; l'éducation; la reprise des activités économiques, notamment agricoles; le logement et la reconstitution des documents d'état-civil et les pièces administratives individuelles.

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