La Bicec dissout une filiale qui pèse près d'un demi-milliard
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TechnologyShared Services Africa créé en 2012, par Bpce, maison-mère de la Bicec sera absorbé à compter du 30 juin prochain.

Ce n’est pas un acte banal que de dissoudre une fi liale dont le capital est quand même de 491,8 millions de FCFA. Soit, près d’un demi-milliard. Mais ainsi en a décidé le 18 mai dernier, la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), pour sa fi liale informatique T2SA (TechnologyShared Services Africa). La Bicec, elle-même, une fi liale du Français Bpce, informe qu’à partir du 30 juin prochain, la dissolution anticipée de T2SA sera eff ective.

Ainsi, T2SA, est absorbé par le biais d’une « dissolution anticipée », portant transmission universelle du patrimoine de l’entreprise à son unique actionnaire, la Bicec. La banque ne révèle pas les raisons de cette dissolution. Mais l’on sait que l’histoire de cette fi liale a connu des rebondissements épiques au Cameroun. En eff et, T2SA a une histoire particulière au Cameroun.

Opérationnelle en 2012, T2SA remplace auprès de la Bicec, le prestataire informatique Interface. Cette dernière, elle, est mêlée dans un scandale fi nancier qui a permis de détourner au sein de la fi liale camerounaise de Bpce, un montant d’au moins 50 milliards de FCFA. La justice est désormais chargée de démêler l’écheveau des transactions entre la Bicec et ses deux fournisseurs. Cependant, la solidité de la troisième banque camerounaise n’est pas remise en question.

Historique

Début 2016, ce sont des factures d’achat irréalistes par le cabinet Seaca, qui a permis de découvrir le pot-aux-roses. Laquelle aff aire vaut aujourd’hui à l’ancien DGA de la BICEC, Innocent Ondoa Nkou, et au directeur de la comptabilité et de la trésorerie, Samuel Ngando Mbongué, d’être incarcérés, avec quelques-uns de leurs collaborateurs, à la prison centrale de Douala, dans la capitale économique camerounaise.

En eff et, en compilant un ensemble de factures payées par la BICEC début 2016, apprend-on, le cabinet sus-mentionné découvre des factures (elles s’avèreront être fausses) libellées au nom d’un concessionnaire automobile de la place, pour l’achat direct de 450 véhicules pour les besoins de service de l’institution bancaire. Des achats que les experts du cabinet Seaca trouvent suspects, dans la mesure où, habituellement, la BICEC acquiert ses véhicules de service uniquement en option leasing (location avec option d’achat) auprès des concessionnaires.

Ces soupçons des contrôleurs vont se renforcer lorsqu’il est également découvert dans les documents comptables de la banque, un bon de commande de 1000 coff res forts auprès de la société Interface (dont le promoteur a été également interpellé dans le cadre de cette aff aire), alors que la BICEC ne compte que 39 agences à travers le Cameroun. Sur la base de ces soupçons, une enquête conduite en mars 2016 au sein de cette banque par la Cobac, le gendarme du secteur bancaire dans la zone Cemac, permettra de mettre à nu un réseau «impliquant des prestataires externes avec des complicités internes».

Lequel réseau, selon les conclusions de l’enquête, a causé à la BICEC un préjudice fi nancier estimé à plus de 50 milliards de FCFA sur une période de 12 ans. Au moyen de nombreuses surfacturations et des factures fi ctives, régulièrement payées à des prestataires «via un circuit hors procédure».

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