Mal gouvernance : L'Université de N'Gaoundéré au bord de l'implosion
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Gabegie financière, recrutements à tête chercheuse, menaces de grèves du personnel enseignant et mouvements d’humeur à répétition sur le campus de Dang ces derniers jours... Une descente du ministre Jacques Fame Ndongo annoncée.

Une foule d’étudiants est sortie de ses gongs lundi dernier, 11 juin 2018, pour dénoncer un réseau de délivrance de faux reçus des droits universitaires. Ils disent avoir été enrôlés dans une filière d’escrocs chez qui ils ont versé de l’argent liquide. Au nombre d’environ 300 à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg) et 500 à la Faculté des sciences (Fs), ces étudiants ont été surpris de ne pas voir leurs noms affichés sur la liste des candidats régulièrement inscrits.

Ils sont par conséquent exclus des examens. Une tasse amère que les manifestants refusent mordicus d’avaler, dénonçant le laxisme de leurs doyens et du recteur de l’Université de N’Gaoundéré. « Nos doyens étaient tous au courant de cette escroquerie organisée camer.be. Même le recteur, mais ce n’est pas son problème, elle passe son temps à l’étranger alors qu’on a de vrais problèmes », fulmine un étudiant visiblement très furieux. Un autre à la Fs, promet de poursuivre la grève jusqu’à ce que leurs droits soient rétablis. « On vit même dans quel pays ? Notre avenir est posé sur le fil et ça ne va pas se passer comme ça », lance-t-il.

Un malheur ne venant jamais seul, cet autre mouvement d’humeur à l’Université de N’Gaoundéré intervient à un moment très crucial. Le recteur Pr Uphie Chinje Melo actuellement sur de braises ardentes avec son contrôleur financier, s’en serait bien passé. Car, une menace de grève (pratiquement scellée) d’enseignants plane en ce moment sur les examens du second semestre. Les raisons de cette claque à l’ancienne Directrice de la Mipromalo sont contenues dans un préavis daté du 04 juin 2018.

La correspondance en question est signée par Pr Elvis Houpa, coordonnateur du Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes). Ce dernier dénonce à la ramassée : l’insalubrité criarde des bureaux des enseignants, l’absence de petits matériels de bureau dans les établissements, aucun paiement des droits d’enseignants depuis le début de l’année en cours et, plus grave, «la non reconstitution de la dette académique dans tous les établissements malgré la note ministérielle y relative ».

A propos, une récente réunion tenue en l’absence du recteur Pr Uphie Chinje Melo (représentée par son Sg) pour calmer les tensions a accouché d’une souris. En l’absence de leur « boss » aucun responsable de l’Université de N’Gaoundéré approché n’a souhaité s’exprimer dans la presse. Selon une source au rectorat, le recteur intérimaire désigné serait Pr Béda Tibi, le vice-recteur chargée de l’enseignement. Ce dernier absent à son bureau serait en voyage lui aussi.

Quoiqu’il en soit, de retour de son séjour hors des frontières nationales, le recteur Pr Uphie Chinje Melo devra également traiter avec la colère de l’élite locale qui l’accuse de tribalisme. C’est que sur une quarantaine de cadres et agents recrutés depuis son arrivée à l’Université de Ngaoundéré, seulement 04 postes ont été réservés aux originaires du septentrion : Soit 02 chauffeurs et 02 secrétaires de bureau. Pour les rassurer, le recteur a indiqué récemment par voie de presse, que d’autres ressortissants des régions septentrionales seront recrutés comme vigiles et agents de sécurité. Une déclaration que l’élite politique locale n’a visiblement toujours pas digérée. La mission d’apaisement du Minsup en fin juin prochain ne sera pas facile.

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