Administration du territoire : Toujours pas de paix malgré l'éclatement du Minatd
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La création du ministère de l’Administration territoriale le 2 mars 2018, et les mesures sécuritaires prises par le patron de ce département, tardent à produire leur efficacité.

La crise anglophone a pris tournure inespérée depuis le début de l’année 2018. Il ne se passe presque plus une semaine sans que l’on ne parle de prises d’otages, de viols ou de fusillades meurtrières. Le mois de mai qui vient de s’achever fut le plus agité, marqué par des prises otages et des meurtres. Le 15 mai, le maire de la commune de Santa et chef traditionnel de Balligham, est agressé par neuf hommes armés, qui le délestent de la somme de 300 000 francs CFA. Ce même jour, d’autres assaillants attaquent les chefs traditionnels des villages Akum et Bamock, emportant avec eux des armes de chasse et des biens matériels.

Le 19 mai 2, Fru Ngu Linus, un opérateur économique de la région, est enlevé par la même bande qui revendiquera ledit enlèvement et exigera le paiement d’une rançon de 2 millions FCFA pour sa libération. Une opération menée par les Forces de défense et de sécurité permettra à la victime de recouvrer sa liberté. Le 20 mai 2018, les assaillants procèdent à l’enlèvement de Fominwi Sylvester, chef traditionnel de Matazem et de ses deux filles, qui seront violées. Le 22 mai, le Fon du village Menka, est attaqué par des assaillants. Au cours de la même période, quatre jeunes gens, - dont deux filles et deux garçons-, sont enlevés, puis relâchés contre le paiement de rançons par les parents. Deux filles de Collins Eric Njimuluh, un responsable local du RDPC, -le parti au pouvoir-, de PINYIN 5, ont à leur tour été enlevées et violées par leurs ravisseurs.

Le lendemain, les terroristes s’installent dans un motel situé dans le village de Menka avec 15 otages. Tentant de s’opposer à la prise de force du motel par les assaillants, la mère du propriétaire, une femme du troisième âge, sera passée à tabac. L’armée engagera un assaut le 25 mai. Malgré des sommations de libération des otages, les assaillants ouvrent le feu et exécutent 5 otages. Le bilan, de l’assaut de l’armée camerounaise fit état d’un soldat blessé, 27 terroristes neutralisés, un terroriste recueilli, un autre terroriste blessé. Cinq fusils à pompe, en service seulement dans les unités spéciales ont été saisis, ainsi que 17 armes de guerre et 10 armes de chasse, avec plus de 2 000 munitions, une trentaine de tenues militaires et cinq bérets qui appartenaient aux gendarmes et policiers froidement assassinés par ces assaillants à Bali, Belo et Batibo.

Résultats non concrets

Tout cela n’arrive pas faute d’actions prévisionnelles du gouvernement. Nommé ministre de l’Administration du territoire en mars dernier, soit deux mois avant cette période de carnage, Paul Atanga Nji a pris des mesures sécuritaires. Mais ces dernières tardent à se révéler pertinence pour stopper le regain de violences. En bon spécialiste de recueil d’informations stratégiques, le ministre Atanga Nji, a réorganisé le renseignement. Instruisant par exemple aux sous-préfets, préfets et gouverneurs de l’informer deux fois par jour, à 11 heures et à 16 heures, de la situation dans leurs circonscriptions respectives.

Le fils de la région du Nord-ouest a également interdit la commercialisation des armes à feu dans les armureries. Et quelques fois, il a ordonné l’arrêt d’activité des mototaxis dans le département du Ndian, l’arrondissement de Muyaka dans le département du Fako, les arrondissements de Kumba I, Kumba II, Kumba III, Mbonge et Konye dans le département de la Mémé.

« Cette activité noble et exercée par plusieurs compatriotes de bonne foi, est malheureusement aujourd’hui envahie par des activistes sécessionnistes, des bandits de grand chemin et des repris de justice qui oeuvrent pour le compte de forces obscures », justifiait le ministre dont les 100 premiers jours dans le gouvernement n’affichent (presque) pas de résultats concrets dans la crise anglophone.

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