Frais de scolarité : La surenchère permanente
CAMEROUN :: SOCIETE

CAMEROUN :: Frais de scolarité : La surenchère permanente :: CAMEROON

Dans l’enseignement privé, les montants augmentent chaque année. En plus d’autres paiements plus ou moins illégaux.  

Un  parent  du  collège  Jean Tabi  se  lâche  après  un grand soupir: « La pression exercée par l’établissement est infernale, impossible de l’éviter. Tout  commence  par  les  frais  de construction qu’on impose : 30 000F par enfant et par an. Qui décide de ce montant ? Mystère. Ces frais obligatoires  n’ont  rien  à  voir  avec  les frais de scolarité », regrette-t-il. Josiane Tiama, parent d’élève n’en souffre  pas  moins.  Elle  brandit  un  sms du collège reçu le 27 avril dernier la sommant de venir garantir la place de  son  enfant  avant  la  mi-mai.  

Le  montant de cette préinscription varie d’un établissement à l’autre. Au collège Vogt, il est de 25 000F. Passée la  mi-mai,  il  y  a  des  pénalités  qui vont de 10 000 F à 15 000 F.   Dans la plupart des établissements confessionnels à la réputation établie, la  première  tranche  de  la  scolarité est réglée en pleines vacances, entre juin  et  juillet.  Le  montant  à  payer pour cette tranche avoisine la centaine de mille par élève. Ici, même si le moratoire est possible, la place de l’enfant est en jeu. L’informatisation  facilitant tout, la place est systématiquement perdue dès l’atteinte de la  date  limite.  

Le  moratoire,  pour  ceux qui le sollicitent, est une autre épreuve  de  nerfs,  du  fait  qu’il  ne peut être accordé que par le principal.  Les parents décrient aussi l’augmentation subtile  et régulière des frais scolaires, variant entre 2 500 F à 50 000  F,  selon  les établissements.  « Les  parents  ne  sont  pas  impliqués dans l’élaboration de la politique de l’établissement. Ils signent seulement un contrat au moment de l’inscription qui représente un engagement à respecter », déplore un parent.

Ce dernier dénonce  par  ailleurs  l’instauration des cours de soutien obligatoires et payants, la vente des effets scolaires à l’établissement malgré l’interdiction par le ministre du Commerce. A prendre ou à laisser ! Les parents, obnubilés  par le succès de ces établissements subissent en silence ces chantages psychologiques et ces pressions pécuniaires.

Les collèges privés sont-ils devenus des  comptoirs  à  la  recherche  des gains? « Non », répond le conseiller pédagogique  du  collège  de  La  Retraite. « Les charges sont trop lourdes. Les nouvelles séries comme la technologie de l’information et les sciences économiques demandent des équipements subséquents », se défend-t-il. Il parle de trois millions de F de facture d’eau et d’électricité à payer par mois, de centaines de rames de papier pour la confection des sujets d’une population de 3 500 élèves, la charge salariale, etc.

« La subvention annuelle de 1,5 million de F que le collège  Vogt  reçoit  de  l’Etat  ne  représente  même  pas  les  dépenses journalières du collège », argumente Yangben Mouzong, responsable pédagogique dudit collège qui ajoute : « Notre institution est une entreprise qui  fonctionne  à  plein  temps.  La préinscription  est  juste  une  anticipation de paiement qui nous permet de  nous  assurer  de  nos  effectifs longtemps  avant  la  rentrée  et  de lancer  l’année  scolaire  le  premier jour. Mais bien avant, il y a une batterie de dépenses à honorer, gage de notre succès. » .

Lire aussi dans la rubrique SOCIETE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo