Joshua Nambangi Osih « La forme de l'Etat qui a un sens aujourd'hui au Cameroun c'est la forme fédérale »
CAMEROUN :: POLITIQUE

Joshua Nambangi Osih « La forme de l'Etat qui a un sens aujourd'hui au Cameroun c'est la forme fédérale » :: CAMEROON

De passage à Bruxelles dans le cadre d'une réunion de travail, Joshua Nambangi Osih, homme politique camerounais, député à l'Assemblée nationale, vice-président du Social Democratic Front, principal parti d’opposition au Cameroun et candidat de son parti à l'élection présidentielle de 2018, a profité de son séjour pour rencontrer l'équipe de Camer.be. L'Honorable Joshua Nambangi Osih s'est livré à cœur ouvert à notre rédaction, lisez plutôt…

Bonjour Honorable et bienvenue à Bruxelles. Un petit mot sur l’objet de votre visite à la capitale des institutions européennes ?

Je suis à Bruxelles dans le cadre d'une réunion informelle de préparation des élections. Vous savez que je suis candidat à l'élection  présidentielle prochaine au Cameroun et à c'est à ce titre que je suis venu à la rencontre des cadres du parti (SDF, Ndlr) ici afin que nous discutons sur l'état des lieux...

Le Cameroun a célébré récemment la fête de l'unité nationale. A Yaoundé, certains de vos militants ont défilé presque en torse nu. En tant que candidat à l'élection présidentielle prochaine au Cameroun, quel est la signification de ce geste de vos militants?

Je pense que les militants étaient dans une position légitime au vu de ce qui se passe au Cameroun. Quand vous faite défiler des partis politiques  lors de la fête nationale, il faut s'attendre à des messages politiques et c'est un message politique fort qu'ils ont voulu passer pour montrer aux yeux du monde entier qu'il y a des problèmes au Cameroun. Et que par exemple au défilé, on n'a pas le droit de se présenter comme on aimerait mais, plutôt comme la police le souhaite. C'est en toute défiance en protestation de toutes ces choses là qu'ils ont posé cet acte.
Le parti aurait pu défiler avec beaucoup plus de carrés mais qui ont été refusé par le préfet parce qu'on s'inquiète de l'âge du président et du temps qu'il va passer étant assis à la tribune. On prends ces dispositions pour les partis de l'opposition et non  pour le RDPC, parti au pouvoir. Ce sont tous ces manquements doublés aux problèmes de l'heure dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui ont poussé les militants à poser ces actes.

Parlant justement du problème dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, c'est clair que des positions se précisent désormais sur la forme de l'Etat du Cameroun: l'unité, la sécession, la fédération et la décentralisation. Quelle est la position du SDF?

La position du SDF est claire depuis le 26 mai 1990. Nous sommes pour un Etat fédéral. Tout le reste n'est qu'une vue de l'esprit. Si quelqu'un vous dit aujourd'hui que le Cameroun est encore un et uni, il peut chanter cela dans son poulailler mais il n'y a plus de Camerounais qui y croit. La seule façon pour que le peuple puisse être autonome, puisse gérer les communautés locales, c'est le fédéralisme. Nous ne l'imposons pas. La forme de l'Etat qui a un sens aujourd'hui au Cameroun c'est la forme fédérale. Nous ne l'imposons pas, nous pensons que nous avons la capacité de mener un débat pour que le moment venu cette forme là soit choisie de façon libre par les Camerounais.

Parlant toujours de l'actualité, le 26 mai dernier, les chefs du canton Bell  ont détruit à Douala le chantier du monument du martyr de l'indépendance Ruben Um Nyobe. Quelle lecture faites vous de cette situation?

Premièrement, ceci démontre à merveille que le fédéralisme est nécessaire au Cameroun.
Deuxièmement, ceci nous donne un état de lieu de cette fameuse phrase "Le Cameroun est un et indivisible" que d'aucuns chantent partout
Troisièmement, ceci démontre le point le plus important sur la gestion de la cité. La cité ne peut pas être géré par des hommes nommés par décret. Si on avait  des dirigeants réellement élus, on aurait jamais connu ce genre de problème.

Revenons sur l'actualité électorale. En tant que candidat du SDF à la prochaine élection présidentielle au Cameroun. Est ce que toutes les conditions sont réunies pour que ces élections soient libres et transparentes?

Si je n'étais pas convaincu, je ne serais pas candidat.

Où en êtes vous avec la sensibilisation des citoyens voire vos militants  pour les inscriptions sur les listes électorales ?

Il faut poser la question à ELECAM

On se souvient qu'en 1992, un candidat de l'opposition en l'occurrence de votre parti politique avait remporté l'élection présidentielle. Il n'a jamais été au pouvoir au Cameroun. Dans les conditions actuelles, pensez vous que vous pouvez remporter cette élection?

1992 doit nous aider à gagner les élections actuelles. Non seulement, on ne pourra plus laisser partir notre victoire. Nous nous basons sur l'expérience de 1992 pour partir gagnant.

Un dernier mot à l'intention de nos lecteurs...

Je vous félicite pour ce que vous faites. Camer.be est le lien le plus étroit qui existe aujourd'hui entre le Cameroun et la Belgique. Et je profite pour vous dire que vous avez des collaborateurs très professionnels au Cameroun avec qui nous travaillons. Pour vos lecteurs, s'ils sont Camerounais, il faut qu'ils aillent s'inscrire sur les listes électorales. Aujourd'hui, certaines personnes veulent changer le pouvoir au Cameroun avec le fusil. D'autres pensent que le changement passera par le vote avec l'inscription massive sur les listes électorales. Je regrette  seulement le fait que l'un des journaux camerounais en ligne les plus lus se trouve en Belgique et qu'il y ait moins d'inscrit sur les listes électorale. Il faut faire un travail là dessus afin que plusieurs camerounais puissent s'inscrire sur les listes électorales. On ne peux pas laisser le pays entre les mains de ceux qui veulent changer  par la voie des armes à feux, la violence. Nous pouvons encore apporter ce changement, pas seuls mais, surtout avec plusieurs d'entre vous, inscrits sur les listes électorales   

Lire aussi dans la rubrique POLITIQUE

Les + récents

partenaire

Vidéo de la semaine

évènement

Vidéo


L'actualité en vidéo