Festivités du 20 mai à  Bruxelles : Révélation sur l'absence du RDPC
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Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) n’a officiellement pas pris part aux festivités marquant le 46ème anniversaire de l’Etat unitaire. La section RDPC Benelux que dirige Désiré Essono n’avait tout simplement pas été invitée à la résidence de l'ambassadeur du Cameroun à La Hulpe. Les observateurs se demandent désormais pourquoi cette mise au banc de touche du parti au pouvoir. Agacé, Guy Andela, militant RDPC de la première heure, sort de sa réserve et s’interroge sur l’état actuel de la relation entre son parti et l’ambassade du Cameroun à Bruxelles. Interview.

Guy Andela, Plusieurs observateurs indiquent que les activités de la Section RDPC du Benelux sont en berne depuis le renouvellement de son Bureau exécutif le 21 novembre 2015. Quelles sont les nouvelles de la section RDPC du Benelux dont vous êtes un membre actif?

J’avoue que depuis 2015, l y a un manque d’activités tant dans le chef de la section que des différentes sous sections de notre parti dans le Benelux.

Peut-on penser que le duel qui a opposé Dominique Ottou et Désiré Essono lors du renouvellement du Bureau de section a laissé des traces au sein du RDPC Benelux?
Comme après chaque élection, il y a toujours des séquelles qui restent. En réalité il n’y avait pas match entre Dominique Ottou et Désiré Essono parce que Dominique en vérité n’a été qu’un opportuniste. C’est en toute logique que Désiré a été reconduit à la tête de la section. Il était inadmissible que Désiré qui a tenu les rênes du parti au cours des dix (10) dernières années soit évincé sans raison.

Dominique Ottou a disparu du viseur, Désiré Essono est de moins en moins actif

Vous étiez pourtant très proche de Dominique Ottou lors de la campagne électorale…

 J’étais effectivement très proche de Ottou parce qu’il est un frère à moi. Nous avions mis sur pied, ensemble, une association dénommée ASBL  NSO-NGON. Cela n’avait rien à voir avec les idéaux du parti. Je suis Rdpcistes dans l’âme.
Cela dit, je savais ce qui pourrait arriver si Ottou devenait président de section. C’est la raison pour laquelle j’ai renoncé à le soutenir à la dernière minute. La réalité est là aujourd’hui. Ottou a perdu les élections parce qu’il n’est pas du RDPC. Il ne possède pas sa carte du parti, il ignore tout du fonctionnement du RDPC.
L’une des preuves que Dominique n’est pas du RDPC c’est que depuis les dernières élections [novembre 2015, ndlr] il n’est plus jamais revenu, on ne l’a plus jamais vu. C’est pas parce qu’on perd une élection qu’on disparaît
Pourquoi avez-vous cautionné un seul moment cette imposture ?
Je ne dis pas que Ottou est contre le RDPC ou contre le système en place. Je dis juste que pour être membre effectif du RDPC, il faut posséder sa carte du parti. Lui, en tant que cadre soi-disant, il n’a jamais rien fait pour le parti, pour la section RDPC Benelux.

Le RDPC Benelux perd du terrain ?

Le RDPC est plein de vie en France ces dernières années. Eric Serge Sandjo Tonga le président de la section Rdpc d’Italie est visiblement l'un des présidents de section qui s'illustre par le volume de ses activités politiques sur le terrain... Le dynamisme du RDPC longtemps observé à Bruxelles s'est-il déplacé du cœur de l'Europe vers Paris et les autres villes d'Europe?

Evidemment et cela est regrettable pour nous. Il y a quelques années nous étions très dynamique en Belgique parce que j’étais le président de la sous-sections RDPC de Bruxelles Nord. Mon ami personnel TACHEU DAGOBERT était le président de la sous-section de Bruxelles Midi. Nous avons fait les bons temps du parti pendant longtemps.

A partir du moment où la sous-section RDPC de Bruxelles Midi a été mise en veilleuse, rien ne va plus. C’est une situation que je regrette amèrement. 

A qui la faute ?

La section n’a pas aidé la sous-section RDPC de Bruxelles Midi à se relever. La section avait en réalité rédigé un rapport qui n’arrangeait pas les affaires de la sous-section RDPC de Bruxelles Midi.

La sous-section RDPC de Bruxelles Midi a donc disparu du paysage politique du RDPC ?
Le bureau de section avait suspendu la sous-section RDPC de Bruxelles Midi. Cette sous-section devait se mettre en ordre dans un délai défini pour être à nouveau reconnu. C’était une question d’effectif a présenté dans un bref délai.

Pour vous donner une idée de la situation : à titre d’exemple, la section exige d’une sous-section qu’elle présente un effectif de 100 membres pour être reconnue. Cette sous-section-là fait l’effort d’en présenter 80, mais la section refuse de la légitimer parce qu’il y a une carence de 20 membres. Moi en tout cas, j’aurai appliqué les textes avec une certaine flexibilité si j’avais la capacité de décider. Mais certains ont fait jouer leurs avantages personnels marginalisant une sous-section dynamique au détriment des intérêts du parti.

L’équipe dirigeante n’a donc plus eu de légitimité pendant un moment. Cela peu décourager les membres qui se sentent ainsi marginalisés. C’est ce que je pense en tout cas.

La commission venue du Cameroun pour superviser les élections au sein de votre parti avait-elle une responsabilité dans cette situation que vous venez de décrire ?

Non pas du tout ! La commission venue du Cameroun n’avait rien à voir avec tout cela. Cette commission suit tout simplement le rapport officiel de la section. Je n’ai pas lu ledit rapport mais si la section indique par exemple dans son rapport qu’une sous-section n’a pas l’effectif exigé par les textes du parti cela va impliquer une mise à l’écart de ladite sous-section en application des textes du RDPC. C’est probablement ce qui s’est passé. 

La diaspora camerounaise frondeuse de Belgique; celle des associations à l'instar du Code, de ASMA ou encore des partis politiques comme le SDF; cette diaspora donc, a régulièrement reçu une véritable réplique avec un RDPC qui donne du répondant à travers des contre-manifestations. Ça c'était le tableau il y a 4 ou 5 ans. Aujourd'hui le parti au pouvoir semble perdre du terrain dans le Benelux? Partagez-vous cette observation ?

Attention, ce n’est pas parce que il y a quelques pépins chez vous que ça va mieux chez le voisin. Cela dit, les vrais camarades qui portent les idéaux du parti font leur job. Philémon NGANGUE dirige la sous-section RDPC de Charleroi est très dynamique.

Que pensez-vous de la crise actuelle qui secouent les régions du sud-ouest et du nord-ouest anglophones ?

Je lance un appel à mes frères des régions du sud-ouest et du nord-ouest. La diaspora camerounaise de Belgique est un vrai exemple du vivre ensemble. Nous n’avons aucun problème au sein de notre communauté camerounaise de Belgique.

Par ailleurs, il y a quelques années, depuis la Belgique, nous avons vécu le génocide rwandais, nous avons vécu la transition politique difficile suite au départ de Mobutu et l’arrivée de Kabila à la tête du Congo Démocratique.  Nous savons ce que sait de maintenir la paix au Cameroun.
L'armée camerounaise est au front

 

 
Paul Biya appelé à succéder à lui-même

Plusieurs sections du RDPC appellent à la mobilisation autour de la candidature de Paul Biya, adressent les messages de soutien au chef de l’Etat qui, dit-on combat les ennemis de la paix, les sécessionnistes ou encore les terroristes. La section RDPC du Benelux  reste visiblement en retrait face à cette actualité politique...

Je précise qu’au RDPC nous respectons les texte. Notre candidat n’a pas encore été choisi. Il le sera lors de notre prochain congrès. Je ne sais pas pourquoi certains pensent que le candidat du RDPC sera absolument Paul Biya.

La majorité des camerounais demandent certes à Paul Biya de se représenter aux prochaines présidentielles.  Pour le moment, il n’a pas encore pris sa décision et nous attendons.

Qu'est ce qui explique finalement cet essoufflement de votre parti dans le Benelux? N'y a-t-il pas un rejet de la politique et même de la personnalité de Désiré Essono par les militants de bases?

La réalité c’est que certaines personnes sont venus au sein de notre parti pour des intérêts purement personnels. Dès qu’ils n’ont pas obtenu le résultat immédiat qu’ils attendaient, ils sont aussi vite repartis. Nous vrais Rdpcistes, nous sommes restés. Maintenant, je ne sais pas si c’est un problème Essono, toujours est-il qu’il sait ce que les militants lui reprochent.

Les militants de base au besoin d’un président de section proche d’eux tout le temps. Peut-être que sa vie professionnelle et sa vie de famille ne rendent plus cela possible dans le chef de Désiré Essono. Mais, il est le président de section et cela ne changera pas avant les prochaines élections internes.
Paul Biya candidat en 2018?

Quelles sont les difficultés de terrain auxquelles font face actuellement les leaders du RDPC que vous êtes?

En 2015 lors du renouvellement de nos organes de section, il y a eu l’avènement de sous-sections fantômes. Certaines personnes se sont mobilisées juste dans le but de donner une voix à un candidat. Après les élections, l’on se rend compte que certaines sous-sections existent sur le papier uniquement et non pas une existence dans la réalité de tous les jours.

Les autres difficultés que nous rencontrons sur le terrain c’est que un bon nombre de camerounais ont changé de nationalité et du coup, ils ne nous sont plus très concernés par le processus électoral. Ceux-là ne se sentent plus concernés. Une autre difficulté c’est que ici les gens ont d’abord leurs occupations quotidiennes qui passent en priorité. Il est donc difficile de faire souvent des salles pleines. Et en fin je pense que nous devons former nos militants parce que bon nombre ne sait pas comment fonctionne un parti politique et ne savent même pas ce que le RDPC attend deux.

Revenons justement à la réalité Guy Andela. Vous êtes le délégué aux conflits au sein de la section RDPC Benelux, quel a été le volume de vos activités personnelles au sein du Parti au cours de 2 dernières années?

Je suis membre du bureau de notre section. Mais, je regrette aujourd’hui d’être parti de la tête de la sous-section de Bruxelles Nord pour la délégation aux conflits. Sachez tout de même que depuis 2 ans, je passe le temps à mobiliser les camerounais afin qu’ils s’inscrivent sur la liste électorale. Je leurs explique le processus électoral à cette occasion. 
 
L’absence du RDPC n’est pas un fait nouveau, cela depuis le début de l’année 2018​

Revenons sur l’actualité récente. Les festivités du 20 mai se sont déroulées, comme chaque année, à la résidence de l'ambassadeur du Cameroun à La Hulpe à Bruxelles. Je précise que la rédaction de Camer.be n'y a curieusement pas été conviée. Selon nos informations, le RDPC section Benelux n'a pas été invité non plus. Vous confirmez cette information?

Oui je la confirme cette information.

Qu'est ce qui justifie cette absence officielle des membres du parti au pouvoir aux festivités de la fête de l'unité à Bruxelles?

C’est peut être un oublie de la part des autorités diplomatiques de notre ambassade. Mais, ça commence à faire beaucoup. En janvier 2018, lors des présentations des vœux de nouvel an, le RDPC n’a pas été invité. Le 11 février dans le cadre de la fête de la jeunesse, le RDPC n’a pas été invité. Le 8 mars alors que l’on fêtait la femme, le RDPC n’a pas été invité et le 20 mai nous n’avons pas été invité officiellement.

Le RDPC Benelux est-il en froid avec la représentation diplomatique du Cameroun à Bruxelles?

Je dirai plutôt qu’il n’y a pas une bonne collaboration entre le RDPC et l’ambassade. Ce que je veux dire c’est que si on invite des associations privées communautaires on doit inviter le RDPC. Le RDPC est une association privée. Cela a été d’autan plus triste pour moi parce que j’ai reçu un billet d’invitation dans le cadre de mes activités associatives privées. Je rappelle que je suis le président de l’asbl UNION. C’est donc à ce titre que j’ai reçu une invitation.

Je ne me voyais pas me rendre à la fête de l’unité sans arborer mes attributs du parti RDPC. Ma position devait donc très compliquée. Au RDPC certains auraient trouvé inconcevable que ce soit et pas eux. Une interprétation tribaliste par exemple pourrait nourrir l’imaginaire des détracteurs.
J’en profite pour ainsi expliquer mon absence et pour m’excuser auprès des membres de l’association Union. Je n’ai pas pu les représenter et qu’ils m’en excusent.
 
On ne peut pas se passer de Camer.be en Belgique

Comprenez-vous par ailleurs qu'un média de référence comme Camer.be ne soit convié aux festivités du 20 mai à l'heure où les autorités prêchent l'unité et le vivre ensemble pour tous?

C’est inadmissible ! Je n’arrive pas à comprendre cette décision des autorités parce que l’année dernière, Camer.be était présent lors de la fête nationale. Nous avons la chance d’avoir Camer.be au sein de notre diaspora. C’est un média de référence qui sert de vitrine à cette diaspora. Ceux qui ne pouvait pas être présents à la cérémonie, ceux qui n’ont pas été invités auraient pu savoir comment leur fête nationale s’était déroulé en Belgique grâce aux reportages de votre rédaction. 
Le paradoxe ici c’est que c’est vous qui posez la question. Mais, je crois que pour nous éclairer, vous devriez aussi répondre à la question Camer.be est-il en froid avec l’ambassade du Cameroun à Bruxelles ? (Nota : une enquête interne est en cours au sein de notre rédaction).

Le processus électoral engage les seuls citoyens qui ont conservé leur nationalité camerounaise
 
2018 est une année électorale au Cameroun. Les sénatoriales ont eu lieu récemment. Place bientôt aux élections municipales, aux législatives et surtout aux présidentielles. Savez-vous avec exactitude quand auront lieu ces trois élections ?

L’élection la plus importante pour moi c’est les présidentielles. Notre candidat n’a pas encore été investi officiellement. Cela se fera d’abord lors de notre congrès. Vous serez informé le moment venu.  

Les camerounais de la diaspora seront également appelés aux urnes. Pour quelles élections vont-ils voter précisément ?

La loi électorale accorde le droit de vote au camerounais de l’étrangers dans le seul cadre des présidentielles. Ils ne peuvent dont voter ni pour les législatives, ni  pour les municipales.

Une délégation du conseil Elecam conduit par Enow Abrahams Egbe a séjourné ici en Europe du 10 au 25 mai. Avez-vous rencontrez ces personnalités venues du Cameroun ? Quelle était leur feuille de route ?

Officiellement, il revient au président de la section de présenter un rapport au terme de sa rencontre avec la délégation du conseil Elecam. Nous attendons le rapport du président. Je pense qu’il a sans doute été question d’un appel à la sensibilisation autour du processus électoral. Mais, souffrez que le président nous transmette son rapport et nous serons à même de vous fournir d’amples détails sur ladite mission des membres d’Elecam.

Pouvez-vous utiliser notre canal pour expliquez les modalités d’inscription à nos lecteurs ?

Nous recensons quotidiennement les camerounais vivant en Belgique, puis nous les sensibilisons. Le camerounais vivant en Belgique et qui souhaite s’inscrire sur la liste électoral auprès de l’ambassade (compétence d’Elecam, ndlr) doit posséder :
-  la nationalité qui se matérialise par la présentation d’un passeport camerounais en cours de validité,
- La carte de séjour valide délivrée par les autorités belges
- La carte consulaire valable délivrée par le consulat du Cameroun 

Avec ces documents, le citoyen s’inscrit et reçoit sa carte Elecam. C’est mon cas notamment. 

Revenons sur la question de la carte consulaire. Elle est délivrée gratuitement aux camerounais résidant au Pays-Bas tandis que les autorités de l’ambassade du Cameroun a Bruxelles exigent 10 euros à son demandeur. Qu’est ce qui justifie cette différence de traitement selon vous ?

Ce que je pense de manière personnelle n’engage que moi. Mais, je fais remarquer que la somme de dix euros représente plutôt un droit de timbre et non pas le coût direct de la carte consulaire.
Cela dit, une ambassade peu décider d’offrir les dix euros à ces citoyens. C’est un choix et je pense que Madame l’ambassadrice du Cameroun au Pays-Bas a sans doute décidé de payer de sa poche, la somme de 10 euros pour chacun de ses compatriotes qui demandent l’établissement de la carte consulaire. Si c’est le cas, c’est un geste sympa de sa part.

Quelle est la stratégie du RDPC Benelux pour aborder les échéances électorales au sein de la diaspora souvent qualifiée de frondeuse?

Notre première stratégie  c’est de communiquer l’information autour du processus afin que les camerounais s’inscrivent massivement sur la liste électorale. Les camerounais doivent s’inscrire sur les listes électorales, j’insiste sur le vocable CAMEROUNAIS, c'est-à-dire ceux qui devenus majeur (21 ans) n’ont pas fait le choix d’acquérir une autre nationalité. La nationalité camerounaise est en principe exclusive.

Il y a une exception pour les femmes. En réalité, une femme camerounaise qui épouse un belge par exemple ne perd pas de facto sa nationalité camerounaise. Elle devient belge par alliance si elle en fait la démarche. Devenir belge est un choix sans ce cadre-là. Si elle conserve son passeport camerounais, si elle ne renonce pas volontaire à sa nationalité camerounaise (une procédure en renonciation existe, ndlr), elle demeure camerounaise.

Chaque membre de la section RDPC a le devoir de faire inscrire au moins 20 personnes sur la liste électorale. Chaque dirigeant de sous-section doit pouvoir emmener 10 personnes à s’inscrire sur la liste électorale.

Lorsque les inscrits recevront leurs cartes d’électeurs, nous rentrerons dans la phase de pré-campagne pour leur réexpliquer le processus. Lors de la campagne à venir, nous reviendrons en charge pour leur expliquer pourquoi il est utile de voter pour notre candidat. Je précise ici que mon vœu est que notre président national, son excellence Paul Biya se représente pour continuer à nous maintenir la paix au Cameroun. Pour le moment nous sommes encore dans la phase de recensement. Voter c’est un devoir citoyen et civique. 
 
Nous reviendrons vers vous lorsque votre candidat sera désigné et lorsque vous aurez élaboré le programme de communication que vous venez d'évoquer. Je vous remercie pour votre disponibilité lors de cet entretien Guy Andela.
 
​C'est moi qui vous remercie ainsi que toute la rédaction de Camer.be
 
Guy Andela

 

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