INGéRENCE : à quoi jouent les Etats-Unis ?
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Les déclarations contenues dans le communiqué rendu public par l’ambassadeur des Etats-Unis tranchent avec le climat de bonne coopération qui a prévalu depuis l’arrivée de Peter Henry  Barlerin au Cameroun.

L’attitude de l’ambassadeur des Etats-Unis est déconcertante d’autant plus que sa sortie dont les propos ne sont pas du goût des autorités de Yaoundé, survient au lendemain d’un certain nombre d’actions d’envergure des Etats-Unis au Cameroun. Ce pays ami vient d’offrir deux aéronefs à notre pays dans le cadre de la lutte contre la secte terroriste Boko Haram dans la région de l’Extrême-nord. Un geste très apprécié par les Camerounais et le haut commandement militaire.

Toujours dans le domaine de la coopération avec les Etats-Unis, quelques jours après, du 13 au 17 mai, organisme américain, le Global Center on Coopérative Security offrait un atelier de formation aux responsables du corps judiciaire de l’administration territoriale et des forces de défense. L’ambassadeur Peter Henry Barlerin a d’ailleurs honoré de sa présence la cérémonie d’ouverture desdits travaux.

Ses nombreuses actions auprès du gouvernement lui donnaient déjà la casquette de l’ambassadeur des Etats-Unis le plus  proche du régime. Après son audience au Palais de l’Unité, il a fait une déclaration à la presse allant dans le sens du soutien et des félicitations du président Donald Trump à son homologue Camerounais. Mais le lendemain, on apprendra d’autres choses : l’ambassadeur des Etats-Unis a discuté des élections à venir avec le président de la République. Il lui a alors suggéré de songer à quitter le pouvoir. Le Cameroun a besoin des Etats- Unis en ce moment comme pays ami dans la lutte contre Boko Haram et l’insurrection armée qui a cours dans les régions anglophones du pays.

Ceux qui financent, donnent des instructions, profanent les emblèmes du Cameroun, résident sur le sol américain. Leur traque par les autorités de Washington n’est pas difficile. Mais visiblement, les dirigeants américains sont insensibles aux souffrances des honnêtes citoyens victimes des exactions des terroristes qui se cachent derrière le voile des indépendantistes. Les seuls morts et les seuls faits qui suscitent l’émoi chez les Américains, ce sont les morts des terroristes ou leur arrestation. Les Etats-Unis d’Amérique se positionnent sur l’échiquier international comme un pays placé en première ligne dans la lutte contre le terrorisme dans le monde. Mais depuis le déclenchement de la crise anglophone au Cameroun, de nombreux terroristes sous le couvert des revendications dites anglophones, infligent des souffrances atroces aux populations qu’ils prétendent défendre la cause. Ils incendient des écoles, tuent, violent et enlèvent des citoyens.

Ils demandent des rançons, ils sèment la mort à la pelle. Certains des commanditaires s’expriment librement sur Internet, à partir du territoire américain où ils envoient des financements aux combattants armés en vue de déstabiliser le Cameroun, un pays indépendant, ami des Etats-Unis, membre de l’Organisation des Nations Unies. Et pourtant, le dispositif de haute technologie dont dispose ce pays permet de traquer avec facilité ces Camerounais qui financent le terrorisme à partir de leur sol. Il y a plutôt des appels au dialogue ; un dialogue que les pouvoirs publics ont commencé depuis plus d’un an en apportant des solutions à la quasi-totalité des revendications corporatistes anglophones. Mais en face, la violence va crescendo. Les indépendantistes campent sur la sécession dont les Etats-Unis savent qu’elle n’est pas la solution qui règlera la crise anglophone.

Depuis plusieurs mois, Peter Henry Barlerin multiplie des rencontres avec des acteurs politiques du Cameroun sur la crise anglophone. Le 03 avril 2018, il a rencontré Grégoire Owona ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Agbor Balla Nkongho directeur du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique(CHRDA) et ancien détenu dans le cadre de la crise anglophone, cardinal Christian Tumi représentant le clergé, Chimuta Divine Banda, président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL), Elisaberth Tamanjong (femme politique, ancienne SG du SDF), Maxilienne Ngo Mbe, directeur exécutif du RHEDAC, Maurice Kamto, président de Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

L’objectif avoué de ces rencontres est de rechercher une solution de sortie de crise anglophone au moment où toutes les tentatives du gouvernement de ramener la paix dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest n’ont pas trouvé une oreille attentive. On pourrait alors penser que la déclaration du diplomate serait la pensée réelle de  quelques personnes consultées.

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