Douala : La banane coà»te cher
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Depuis plus de huit mois, cette denrée est rare et les prix ont été revus à la hausse dans les marchés de la capitale économique.

Monique, commerçante de banane au marché Pk 14 dans le 3ème arrondissement de la ville de Douala, tient dans sa main droite un seau rempli de riz. «100 F. la grande boite de riz», crie-t-elle à tue-tête. Les autres vendeuses sont surprises de voir que la jeune femme qui propose habituellement de la banane sur ses étales s’est reconvertie en vendeuse de riz. Monique leur explique que la commande de banane qu’elle a passée chez ses fournisseurs depuis une semaine n’a toujours pas été livrée. « Tout a basculé d’un coup. On ne sait pas ce  qui s’est passé exactement.

Même quand tu passes ta commande, tu peux attendre même une ou deux semaines sans être livré», regrette la commerçante. A en croire Monique, ça fait déjà plus de huit mois que la banane est rare et coûte cher. Elle dit ne plus connaitre quelle est la bonne saison. Pourtant, de septembre à mars, il y a souvent abondance de banane sur le marché apprend-on. Pendant cette période, la banane est vendue 5, 6 et parfois 7 gros doigts à 50 F. C’est dans cette optique qu’une trentaine d’entreprises locales, dont le Port Autonome de Douala (PAD), le Port Autonome de Kribi (PAK), le Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC), Chanas Assurances sont venues faire des expositions sur le site.

D’après un cadre du PAK, cette conférence de la FIATA leur a permis de rencontrer des acteurs directs à leur communauté d’activités que sont les transitaires. Selon lui, ces derniers sont des éléments clés dans tout ce qui concerne le transport maritime. « C’est important de rencontrer tous ces acteurs-là, surtout que c’est une assemblée mondiale. Ça nous donne l’opportunité de pouvoir rencontrer en un point donné les opérateurs de plusieurs pays, de plusieurs continents. Mais aussi de plusieurs expériences et de plusieurs parcours. Ceci va nous permettre de nous enrichir. Nous nous appuyons sur les expertises et les parcours des uns et des autres pour pouvoir s’améliorer, notamment en ce qui concerne nos procédures qui sont entièrement dématérialisées », a révélé ce cadre.

D’après le directeur général d’Africa Transit, André Fabo, le Cameroun, qui est membre de la FIATA depuis 2011 est un atout pour les pays frontaliers qui transitent par le Cameroun, notamment le port de Douala. Le cadre du PAK pense que le PAK est donc à ce moment comme une zone d’évacuation en cas d’engorgement. «Nous n’avons pas une activité concurrentielle à celle du PAD. Nous sommes plutôt une réponse au problème d’engorgement que peut connaitre le PAD. Depuis le 02 mars 2018, nous avons eu le lancement officiel des activités commerciales du PAK. C’est-à-dire que toutes les activités normales d’un port se déroulent à Kribi. Et à ce jour, nous avons déjà enregistré 67 mouvements de navires. Il y a quelques jours, nous avons enregistré le chargement d’un super Tanker (grosse cargaison de bois). Nous sommes complémentaires vis-à-vis du PAD et concurrentiels à Dakar, Pointe noire, Lomé, etc. », a-t-il éclairci.

D’après Monique, ce phénomène est dû à une baisse considérable du taux de production de la banane au Cameroun. Ce que confirme ces chiffrent officiels, au 31 octobre 2017. Les producteurs de bananes au Cameroun ont exporté 223 012 tonnes, contre 243 681 tonnes, au cours de la même période en 2016. Ces volumes révèlent une baisse des exportations de plus de 20 600 tonnes, que les producteurs expliquent par une chute de la production nationale, elle-même due aux aléas climatiques.

Pour Monique, le début de la saison de pluie et le taux très élevé de consommateurs sont aussi la cause de la cherté de la banane sur le marché. « En saison pluvieuse, les routes ne sont pas bonnes et les voitures ont du mal à faire des livraisons », détaille –t-elle. D’après Monique, le prix d’une ‘’Dina’’ (un camion de type fourgon) chargé de banane varie entre 100 000 et 240 000 F. CFA. Les prix au détail sont fixés en fonction de la grosseur de la banane. Les plus gros sont vendus 7 doigts à 200 F. Les moyens 4 à 100 F. Et les plus petits 3 à 50 F. Chez les revendeuses, 8 gros doigts sont vendus à 200 F. Elles pourront ensuite les revendre 7 ou 6 doigts à 200 F pour en tirer un petit bénéfice.

Monique avoue se faire livrer souvent une ‘’Dina’’ de banane à 300 ou 350 000 F. CFA depuis quelques mois. « Je peux vendre cette quantité de banane là en deux ou trois semaines. Si la marchandise est bonne, je peux gagner 100 000 F. CFA ou plus », confie Monique. Mais la jeune femme déplore cependant le fait que les bananes contiennent souvent des doigts avariés. Elle accuse aussi des chauffeurs de camions véreux de soutirer une partie de la marchandise au cours du transport. Ce qui entraine des pertes. 

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