GOUVERNANCE PUBLIQUE : Les élus locaux contre l'inertie du Sénat
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L’utilité de la Chambre haute du Parlement refait surface au moment où commence la deuxième  mandature.

Réélu à la tête du bureau de la Chambre haute du parlement au cours d’une séance plénière vendredi 4 mai dernier au palais des Congrès de Yaoundé, Marcel Niat Njifenji a, dès le lendemain, convié à sa résidence une bonne brochette d’acteurs politiques et d’opérateurs économiques à un repas bien arrosé. Ce faste contraste avec la tiédeur observée dans l’accomplissement de ses missions : amender les projets de loi débattus et votés à l'Assemblée nationale, et surtout, être le porte-voix des collectivités territoriales décentralisées.

Or « en cinq ans, le Sénat camerounais a plus donné le sentiment d’être archaïque, dépassé, inutile », observe Parfait Priso, habitant de Douala. Son avis est partagé par un élu municipal. « Je me pose encore la question de savoir à quoi il sert. Durant pratiquement cinq ans, nous n’avons pas vu des lignes bouger. Je prends un seul exemple, les magistrats municipaux, en l’occurrence les maires et leurs adjoints, ont souffert d’un manque de salaire.

Nous n’avons vu aucun sénateur lever même le petit doigt pour dénoncer cet état de chose. Comment pouvons-nous aspirer à des exécutifs de compétences qui doivent exercer leurs fonctions s’ils n’ont pas de salaire. A ce jour, les maires et leurs adjoints accusent 17 mois d’arriérés de salaires.

Imaginez-vous un  maire qui doit s’habiller, qui doit faire face au quotidien des difficultés de ses administrés qui viennent lui poser divers problèmes convaincus que le maire peut les aider », tonne Achile Azemba, cinquième adjoint au maire de Douala 3e. Pour lui, le Sénat camerounais tend plus à être une caisse de résonnance qui meuble le décor.

« Certains pays, comme le Sénégal, l’ont supprimé afin de réorienter les financements de cette institution ailleurs et on a vu que pour le cas du Sénégal, le président Macky Sall a doté son pays d’une centrale à énergie solaire. Je me fais violence en le disant, ne sommesnous pas dans une république bananière en maintenant une institution inutile ? » questionne-t-il.

Un autre élu pointe le coût de cette institution qui absorbe par an un peu plus de 13 milliards de FCFA pour son budget. « C’est une institution qui consomme énormément de budget, des fonds qu’on aurait pu affecter ailleurs, par exemple aux collectivités territoriales décentralisées parce que, figurez-vous, une mairie de la zone rurale qui peut recevoir 100 millions du gouvernement en une année peut réaliser de nombreux point d’eau et d’autres projets », observe le maire Azemba.

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