La politique électorale et le consensus de l'élite Camerounaise
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La politique électorale et le consensus de l'élite Camerounaise :: CAMEROON

Le SDF et l’opposition camerounaise: Comme une incapacité congénitale à s’inscrire dans une stratégie de coalition victorieuse. Autant le dire et l’affirmer: l’alternance ou alternative au pouvoir en place au Cameroun ne viendra jamais de ce côté là. En effet aucun de ces leaders à l’ego surdimensionné n’a simplement aucune chance de remporter seul un quelconque scrutin présidentiel dans ce pays, indépendamment du système électoral existant.

Une bien triste réalité.

Une triste réalité qui a trait spécifiquement à la politique camerounaise, y compris aux politiciens de l’opposition qui ne répondent pas aux « exigences du peuple », mais plutôt au consensus élitaire en vigueur à Yaoundé, et qui inclut des groupes d’intérêts spéciaux et des lobbyes d’influence souvent issus de la « Francafrique »: système de patronage corrompu, réseaux clientélistes et politique tribale voulu d’équilibre régional. Pris ensemble, il s’agit ni plus ni moins que d’une autre forme de colonialisme dérivé d’une économie de la plantation biopolitique se faisant passer pour un état moderne. L’opposition maintient et participe à cette mascarade parce qu’elle prétend ne pas comprendre sa complicité dans un système oppressif qu’elle est coupable de soutenir, et qu’elle ne veut pas vraiment changer. Ce faisant, les opposants se révèlent comme un simple et misérable conglomérat de sociopathes mégalomanes à l’image de l’homme qu’ils prétendent remplacer.

Ainsi, dans la pratique, il existe un consensus d’élites entre le gouvernement et l’opposition pour maintenir la mascarade d’un État-nation démocratique, parce qu’à la fin aucun d’eux ne veut vraiment un résultat démocratique. Ils sont plus préoccupés par leur propre carrières, que les gens qu’ils prétendent représenter. Cela a à voir avec le fait que, tout au long de l’histoire, la distribution de la richesse, des ressources, et des privilèges était l’apanage de quelques-uns au Cameroun. Dans les sociétés traditionnelles et les systèmes de gouvernement monarchiques, puis dans le système colonial, la gestion de la société et la prise de décision incombaient au roi, aux chefs, au maître colonial, à ses courtisans et au cercle restreint des personnes liées au pouvoir. Le reste de la société était privé de ses droits. Par conséquent, on constate encore comment ce consensus entre les principaux acteurs politiques ne contribue pas directement à la construction de l’État moderne et à la nécessaire bonne gouvernance.
En effet un bon consensus doit impliquer tout le monde, et pas seulement les élites.

Aussi un grand consensus est, en fait, un consensus national. À ce moment-là, tous les Camerounais ordinaires doivent déterminer leur propre rôle dans le cadre politique morose actuel, ou alors le système va continuer comme actuellement à dégénérer au mieux en une politique élitiste contre une politique populiste et, au pire, (ra)mener au colonialisme. Ainsi, nous devons cesser d’être paresseux parce que la citoyenneté est un travail que nous devons tous exercer ou accomplir.

La distinction entre consensus démocratique ou populaire et consensus d’élite est importante, notamment dans des endroits comme au Cameroun qui n’ont jamais vraiment vécu sous la démocratie. En pratique, le Cameroun a besoin d’une nouvelle formation d’élite et d’un nouveau consensus pour recréer un sentiment de communauté autour des questions politiques d’importance.

Et une fois que les élites politiques suivront les règles démocratiques, le peuple acceptera aussitôt la démocratie comme un système politique légitime. En outre, plus le consensus entre élites est inclusif, plus la démocratie est stable et moins vulnérable. Sans un tel consensus démocratique interne des élite, le pays risque à tout moment de (re)tomber dans le chaos.

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